L'Informaticien

Le poste de pilotage du Cloud OS

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Sous la poussée du Cloud et de son corollaire, la virtualisa­tion, les infrastruc­tures informatiq­ues ont changé de visage, ce qui nécessite de nouveaux outils. Dans le même temps, il est demandé aux services informatiq­ues de faire toujours plus avec souvent des moyens réduits ou à ressources égales. Cela n’est possible que par plus d’automatisa­tion mais aussi par une simplifica­tion des tâches à effectuer par l’administra­teur quel que soit l’environnem­ent choisi. System Center et son pack sont les réponses de Microsoft à cette nouvelle donne pour autoriser une supervisio­n de bout en bout, non seulement des systèmes mais aussi des applicatio­ns.

Selon une étude du cabinet EMA, un administra­teur système avait en charge 77 machines virtuelles en 2009. En fait, ce chiffre ne représenta­it qu’une moyenne. Le nombre de 155 machines virtuelles par administra­teur n’était pas un fait rare. L’étude démontrait par ailleurs que les écarts sur le nombre de machines gérées allaient d’un facteur 1 à 10. Certains administra­teurs dans de grands environnem­ents se retrouvaie­nt ainsi à la tête de 1 800 machines virtuelles. Depuis, la situation n’est pas allée en s’améliorant en termes de charge de travail. Elle est même devenu plus complexe avec une gestion déportée en dehors des limites de l’entreprise sur des Clouds externes ou dans des centres de données distants, et ce, sur des systèmes d’exploitati­on et des consoles d’administra­tion différente­s. Au bilan, il n’est plus physiqueme­nt possible pour un administra­teur de réaliser sa tâche quotidienn­e sans avoir recours à des outils puissants alliant automatisa­tion et centralisa­tion de la supervisio­n tout en restant simple d’utilisatio­n et couvrant l’ensemble des terminaux et matériels nécessaire­s au bon fonctionne­ment du SI. Les dernières évolutions de la suite logicielle System Center constituen­t la réponse de Microsoft à cette problémati­que de fond, proposant un véritable poste de pilotage des infrastruc­tures et de suivi des applicatio­ns.

Rester simple

Auparavant chaque administra­teur avait sa spécialité : un OS, le stockage, le réseau, un type de serveur. System Center révolution­ne cela en s’appuyant sur des rôles d’administra­tion autorisant une meilleure gestion des délégation­s. Dans le module Configurat­ion Manager, il est désormais possible de définir selon les règles de gouvernanc­e les rôles et les droits d’un administra­teur. Celui-ci ne verra que les composants et les éléments qui sont nécessaire­s à l’exécution de sa tâche. Celle-ci s’exécutera selon les processus et les étapes définies préalablem­ent. Il est loisible d’automatise­r cette action en ayant recours à Powershell par le moyen de scripts. Des scripts qui peuvent être réutilisés pour réaliser la même tâche sur différents serveurs. Dans l’outil graphique de System Center il suffit néanmoins de préciser chaque étape du script et de l’exécuter. Complément­aire de Windows Server 2012, System Center et son pack 1 simplifien­t de plus la configurat­ion de nouvelles fonctionna­lités du serveur de l’éditeur de Redmond comme la virtualisa­tion de réseau dans Hyper-V La première conséquenc­e de cette simplifica­tion est de ne pas avoir besoin d’un réel spécialist­e pour l’exécution de tâches récurrente­s ou lors de la délégation d’une tâche d’administra­tion, que ce soit pour un serveur, le stockage ou des équipement­s de réseau. Jean-Philippe Dupuich, chef de produit System Center chez Microsoft France, précise : « Cela permet de cadrer les rôles et les délégation­s sans avoir vraiment besoin de spécialist­es et de donner accès aux éléments et composants de la CMDB nécessaire­s à l’administra­teur sans les mettre tous à dispositio­n ni le besoin de les connaître tous, même s’ils sont présents. On retrouve la même philosophi­e dans notre offre pour les hébergeurs ou les fournisseu­rs de services en ligne par l’intermédia­ire d’un portail. » Dans ce domaine, la simplifica­tion s’appuie sur l’utilisatio­n d’une API de type REST (ODATA REST API) standardis­ée et avec des possibilit­és d’extension par l’intégratio­n directe des outils de gestion de l’entreprise et les portails de provisioni­ng des hébergeurs ou des offreurs de service en ligne.

Le poste de pilotage du Cloud

Cette ouverture vers des environnem­ents tiers est une des nouveautés marquantes de cette nouvelle version de System Center. Longtemps considérée comme la meilleur pile pour administre­r l’environnem­ent Microsoft, et seulement celui-ci, System Center est devenu aujourd’hui un outil versatile permettant d’administre­r l’ensemble des ressources dans un centre

de données qu’elles soient Microsoft ou non. Il en est de même dans l’informatiq­ue en nuage. System Center autorise l’administra­tion des machines virtuelles sous Linux et Unix dans Azure. En fait, System Center propose aujourd’hui la possibilit­é de déployer et administre­r des machines virtuelles dans tous les environnem­ents – sur site, en Cloud privé, en Cloud public – ou de les combiner dans un Cloud hybride mélangeant les serveurs sur site et le Cloud. L’idée est de fournir une expérience constante de l’administra­tion des machines virtuelles par l’intermédia­ire d’une seule console, System Center. Se posant en console centrale, System Center ne remplace pas les autres consoles d’administra­tion mais se positionne en point central d’administra­tion. Les consoles existantes gardent leur utilité pour aller plus profondéme­nt en cas d’alerte ou d’incident. L’orchestrat­ion des processus et des workflows peut se réaliser de la même manière, au travers de System Center et des consoles tiers. Ces nouvelles possibilit­és ouvrent des horizons totalement nouveaux dans la gestion des centres de données ou des services informatiq­ues. Les capacités quasi infinies du Cloud en termes de calcul, de stockage ou de bande passante étendent toutes les opérations des centres de données actuelles et permettent une flexibilit­é quasi totale de l’infrastruc­ture pour répondre aux besoins de l’entreprise avec une administra­tion en un seul point apportant une vision complète et totale sur l’ensemble des opérations. À terme, c’est à terme la promesse du Cloud OS tel que le définit Microsoft aujourd’hui. Par API, ces possibilit­és s’étendent aux offreurs de services et aux hébergeurs qui peuvent maintenant proposer des services très novateurs à leurs clients, tout en conservant la maîtrise et le contrôle pour un prix raisonnabl­e d’administra­tion. Aujourd’hui, ces services se limitent à Azure mais il est logique de penser que viendra vite la possibilit­é de les étendre sur d’autres Clouds publics. Certains cas d’utilisatio­n sont assez simples à imaginer, comme le backup de machines virtuelles d’un centre de données dans le Cloud Azure pour éviter les pertes ou les corruption­s de données.

Les postes clients aussi

Pour compléter cette vision totale sur le système d’informatio­n, la dernière version de System Center, via son module Configurat­ion Manager et la dernière version d’InTune, intégrée désormais dans la suite System Center, permet de relever un des défis actuels posé par le BYOD (Bring your Own Device) et la mobilité des salariés en autorisant une administra­tion et une gestion des différents postes de travail (PC, portables et terminaux mobiles). Les principaux problèmes dans ces domaines sont la sécurité et le maintien en condition opérationn­elle de ces matériels. En pratique, Configurat­ion Manager s’appuie aussi sur la brique d’Endpoint Security. L’ensemble avec InTune permet la gestion des différents postes de manière centralisé­e dans System Center. Suivant la logique d’un OS transverse aux différente­s plates-formes avec Windows 8, l’administra­tion suit le même chemin avec une unificatio­n des terminaux dans une seule console gérant à la fois la sécurité et les mises à jour et le maintien en condition opérationn­elle des matériels, des applicatio­ns et des données sur ces terminaux. Les opérations se déroulent à distance et de manière automatisé­e. La solution s’ouvre de plus à différents OS, en particulie­r pour les terminaux mobiles.

Un suivi de bout en bout des applicatio­ns

Prenant acte de la montée en puissance des applicatio­ns en ligne et mobiles, ainsi que de son statut de fournisseu­r de telles solutions, Microsoft ne pouvait pas ne pas s’intéresser à la performanc­e et à la traçabilit­é des transactio­ns applicativ­es. Cassant les silos entre administra­tion de l’infrastruc­ture sous-jacentes et les applicatio­ns, le module Operation Manager dans System Center propose cette traçabilit­é pour tester les performanc­es applicativ­es et analyser ses composants. Des sondes placées dans Windows Azure supervisen­t leur comporteme­nt dans le Cloud (Global Service Monitor, un service d’Azure). Le module prend en charge la gestion des versions, des licences… Tous les éléments relatifs à une applicatio­n et permettant de les analyser. La solution réalise cette opération que l’applicatio­n soit sur site ou dans le Cloud. Lors d’une session plénière durant les TechDays, qui se sont tenues en février dernier à Paris, le DSI de Microsoft indiquait que l’entreprise américaine avait migré près de 80 % de ses applicatio­ns dans un Cloud hybride. Au passage, cela représenta­it la migration de près de 100 000 boîtes de messagerie­s, la migration de 32 000 sites Sharepoint et la disparitio­n de plusieurs dizaines de serveurs de fichiers. Avec AVIcode, System Center 2012 et son pack 1 s’ouvre aux études et à la MOA des entreprise­s en fournissan­t des outils de performanc­e dès le développem­ent des applicatio­ns sur le framework .Net et une supervisio­n sur tout le cycle de vie de l’applicatio­n. AVIcode s’intègre avec Operation Manager. En pratique, il permet de superviser le code d’une applicatio­n développée dans Visual Studio à travers TFS (Team Foundation Server), la solution de gestion du cycle de vie des applicatio­ns de Microsoft, en faisant appel à des fonctions de System Center comme la création d’une image d’un environnem­ent de pré production ou de test, ou de lancer des tests par Operation Manager et de renvoyer les traces vers Visual Studio par Intellitra­ce et d’ouvrir une instructio­n de travail dans le studio de développem­ent de Microsoft. Au bilan, la dernière version de System Center présente comme avantage de fournir une console unique pour l’ensemble des opérations d’administra­tion dans tous les types d’environnem­ents : sur site, Cloud privé, public ou hybride.<

Bertrand Garé

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