L’hébergement de sites web fait toujours recette
Grâce à l’explosion de l’e-commerce, les hébergeurs web ont enregistré une croissance à deux chiffres en 2012 avec de bonnes perspectives pour 2013. Plus que jamais, l’activité d’hébergement de sites web constitue un fort levier de croissance pour le secteur.
Comme nous l’évoquions l’année dernière, le secteur de l’hébergement informatique résiste particulièrement bien à la crise avec, selon IDC, une croissance de l’ordre de 23 % par an jusqu’en 2013. Mais pour maintenir cette forte croissance, un nombre grandissant d’acteurs délaisse le « housing » classique pour développer des services à valeur ajoutée, au premier rang desquels l’hébergement de sites web. Les acteurs positionnés sur ce créneau ajoutent des services à haute valeur ajoutée à leur catalogue et se différencient de concurrents plus traditionnels. « Les gros acteurs, comme Equinix ou Global Switch, restent focalisés sur l’hébergement classique. Mais il y a une tendance réelle chez des acteurs plus petits à se positionner sur des métiers complémentaires tels que l’hébergement web » , observe Vincent Berny, Practice Manager Cloud Computing et Transformations chez GFI Informatique. L’hébergement de sites web permet aujourd’hui de « produire de la valeur » sur un marché en plein essor, poursuit la SSII. Telehouse propose des services de « hosting web » depuis trois ans, en complément de l’hébergement neutre classique. « La première raison était de répondre à une demande de clients qui souhaitaient déployer une infrastructure hybride, basée à la fois sur des équipements physiques hébergés en colocation classique et sur des serveurs virtualisés en mode “on-demand ” pour bénéficier de la souplesse du modèle économique du cloud » , explique Gilles Pecqueron, Communication and Marketing Manager chez Telehouse. « Cette demande hybride s’est confirmée, avec pour heureuses conséquences d’ajouter de la valeur aux mètres carrés et de nous différencier par rapport aux autres hébergeurs. Nous pouvons ainsi laisser au client le choix de placer lui-même le curseur entre les deux mondes selon les enjeux de son propre business. » D’autres hébergeurs ont misé sur le Web dès le lancement de leur activité, à l’image de l’allemand 1&1, aujourd’hui numéro un mondial du secteur. C’est également le cas d’OVH en France, ainsi que de Claranet ou encore Nuxit. Mais pour eux aussi, le métier évolue vers encore plus d’implication de l’hébergeur qui se transforme quasiment en SSII. « Nous ne sommes plus uniquement de simples partenaires techniques et montons dans les couches de l’infogérance pour tendre à devenir des intégrateurs de services web » , explique Mathieu Chouteau, PDG de Nuxit.
De 10 à 35 % de croissance pour les hébergeurs web
Le secteur de l’hébergement web n’a pas connu la crise en 2012. La demande du côté du grand public reste forte, grâce notamment au phénomène des blogs. Mais c’est surtout grâce aux clients professionnels que les hébergeurs web maintiennent leur croissance. « Aujourd’hui, plus aucune entreprise ne peut se passer d’une présence sur le Web » , souligne Cécile Esch PR Manager chez 1&1. Même s’il propose des offres s’adressant aux particuliers comme aux professionnels, le coeur de cible de l’hébergeur allemand reste principalement constitué de PME, d’entrepreneurs indépendants, de commerçants et d’artisans. Ils hébergent majoritaires de simples sites vitrines. Pour l’année 2012, United Internet, la maison mère de 1&1, table sur une progression de son chiffre d’affaires de l’ordre 15 %. Le français OVH, numéro un européen de l’hébergement
web, fait encore mieux avec une croissance d’activité de 35 % en 2012. « Environ 85 % de notre activité est aujourd’hui réalisée auprès de professionnels, avec un grand nombre de TPE et PME » , précise son dirigeant. Mêmes bonnes performances du côté des acteurs plus positionnés sur l’hébergement de sites web B2B. Leurs offres couvrent l’hébergement d’applicatifs métier allant de l’extranet aux portails logistiques à destination des partenaires et fournisseurs. Claranet enregistre ainsi une croissance d’activité de l’ordre de 20 % en 2012, avec un tiers des revenus réalisés sur ce segment B2B. Même chose chez Sigma, qui évoque, sans la chiffrer, une belle croissance en 2012 sur ce segment. « Nous réalisons désormais une bonne moitié de notre chiffre d’affaires de l’activité web sur le B2B qui est en pleine croissance » , indique Christophe Le Jeune, son directeur général. Les autres principaux acteurs du secteur affichent en moyenne des croissances comprises entre 10 et 15 % en 2012, confirmant ainsi les bonnes performances du secteur.
E-commerce : « La colonne vertébrale du secteur »
Même si les blogs et les sites vitrines d’entreprise représentent le gros du volume des sites qu’accueillent les hébergeurs, les portails e-commerce constituent une part grandissante de leurs revenus. « L’e-commerce est la colonne vertébrale de la croissance de l’hébergement web » , confie Olivier Beaudet, PDG de Claranet. « Pour beaucoup de nos clients, l’activité e-commerce était marginale il y a encore quelques années et devient aujourd’hui significative. » D’après la Fevad (Fédération e-commerce et vente à distance), le commerce en ligne en France a battu un nouveau record en 2012. Le chiffre d’affaires cumulé des e-commerçants atteint les 45 milliards d’euros, soit une croissance de 19 % par rapport à 2011. Cette croissance a largement bénéficié d’une forte augmentation de la demande et l’arrivée de nouveaux acheteurs en ligne, explique la fédération. En 2012, le nombre de sites marchands français atteint le chiffre record de 117 500 sites actifs, soit une augmentation de 17 % par rapport à l’année passée. Entre 2005 à 2012, le nombre de sites marchands a été multiplié par huit. « Il continue de se créer un nouveau site toutes les demi-heures » , souligne la Fevad. Et pour 2013, la fédération s’attend à encore un record. Les hébergeurs web ont donc de bonnes perspectives sur ce marché de l’e-commerce.<