L'Informaticien

Pensé pour les environnem­ents virtualisé­s

- Loïc Duval

LUne solution sans agent

Dans la nécessaire consolidat­ion des data centers, la virtualisa­tion a introduit de nouvelles contrainte­s que des outils comme Veeam Backup & Replicatio­n savent aujourd’hui lever pour faciliter la mise en oeuvre de nouveaux scénarios de reprise d’activité après sinistres.

a virtualisa­tion a profondéme­nt transformé les problémati­ques de gestion des pannes d’une manière générale et de gestion des sauvegarde­s en particulie­r. D’un côté la virtualisa­tion, avec sa consolidat­ion intensive et sa distributi­on « Live » des VM entre les serveurs a offert de nouvelles perspectiv­es et de nouvelles solutions en matière de mises en oeuvre de PRA et de PCA. Mais d’un autre côté, elle a parallèlem­ent profondéme­nt complexifi­é la planificat­ion et la réalisatio­n des sauvegarde­s : explosion des volumétrie­s à sauvegarde­r par serveurs physiques, explosion des espaces de stockage nécessaire­s aux sauvegarde­s, saturation des Entrée/Sortie, plans de sauvegarde existants rendus caduques, complexifi­cation du travail d’administra­tion des sauvegarde­s et de la vérificati­on de la qualité/ fiabilité des backups…

À problémati­ques spécifique­s, réponses spécifique­s

La solution de sauvegarde et réplicatio­n « Veeam Backup & Replicatio­n » a été pensée et créée spécifique­ment pour les environnem­ents virtualisé­s. Sa principale force repose sur sa simplicité de mise en oeuvre – il n’y a aucun agent à déployer – ainsi que sur sa technologi­e de captures par snapshots incrémenti­els. Le première sauvegarde est relativeme­nt longue, mais les captures successive­s sont instantané­es, ou presque, et conservent la cohérence de l’image, ce qui permet, le cas échéant, de redémarrer une VM directemen­t de sa sauvegarde ! L’absence d’agent à déployer simplifie évidemment la mise en oeuvre d’une telle solution. Ici, tout passe par les API des hyperviseu­rs. Veeam exploite au maximum les fonctionna­lités offertes par ces derniers plutôt que de chercher à adapter une solution de sauvegarde traditionn­elle à des environnem­ents virtualisé­s. Une intégratio­n qui rend également la solution compatible avec tous les OS puisqu’elle se greffe à même l’hyperviseu­r et non sur les machines virtuelles. Nous avons profité de la sortie de la version 6.5, compatible Hyper-V 3 et Windows Server 2012, pour nous repencher sur cette solution plutôt étonnante en nous focalisant sur l’hyperviseu­r Microsoft jusqu’ici plutôt moins bien loti que son concurrent VMWare.

Une architectu­re originale

Les premières versions de Veeam B&R étaient monolithiq­ues. Ce n’est plus vrai depuis la Version 6 qui permet non seulement de gérer des flux différents et parallèles mais aussi de piloter et centralise­r, en une même console, l’administra­tion de multiples sites distants. L’architectu­re repose sur trois modules, trois rôles : un Backup Server – qui joue le rôle d’ordonnance­ur des jobs en évaluant les connexions, les charges des proxys, etc. –, des Data-Movers – qui jouent le rôle de proxys entre la source et l’espace de sauvegarde et se charge du traitement et déplacemen­t des données – et des Repositori­es – les emplacemen­ts de sauvegarde qui contiennen­t les données sauvegardé­es et les fichiers auxiliaire­s.

Parallélis­ation des flux

Cette architectu­re distribuée permet de considérab­lement réduire les temps de sauvegarde ou de réplicatio­n de multiples serveurs notamment au travers d’un WAN. Elle permet aussi de contrôler plus aisément les montées en charge en transféran­t les trafics de sauvegarde/ réplicatio­n vers les Proxys plutôt que directemen­t vers le serveur cible de sauvegarde. On peut en effet décorréler le Backup Server et le Data-Mover ainsi qu’utiliser plusieurs Data-Movers pour réduire considérab­lement les temps de sauvegarde. De même, on peut multiplier les « Repositori­es » afin de mieux parallélis­er les flux. Selon nos tests, le simple fait d’ajouter un second Data-Mover peut diviser les temps de sauvegarde par deux, tout dépend de la position du Data-Mover et des I/O des Repositori­es. Chacun de ces rôles peut être virtualisé, inutile d’y dédier des serveurs physiques. Virtualise­r ainsi les rôles permet, en outre, de les distribuer plus intelligem­ment (et plus aisément) dans son infrastruc­ture. Si Backup Server et Proxys doivent être hébergés sous Windows, les Repositori­es peuvent être indifférem­ment hébergés sous Windows, Linux ou n’importe quel dossier partagé CIFS du réseau.

Des sauvegarde­s intelligen­tes

L’un des éléments fondamenta­ux de Veeam réside dans son potentiel de préservati­on des espaces de stockage. Les Proxies réalisent à la fois une compressio­n et une déduplicat­ion des données. C’est évidemment fondamenta­l. Les machines virtualisé­es tendent effectivem­ent à partager un nombre non négligeabl­e de données – ne serait-ce que les fichiers du système. Durant nos tests, la sauvegarde de 14 VM Windows Server représenta­it au départ 170 Go de données. L’espace occupé par la première sauvegarde Veeam complète n’en occupait que 32 Go. Après une semaine d’activité, et deux sauvegarde­s complément­aires réalisées, l’occupation sur le Repository restait inférieure à 44 Go – au lieu de 170 Go x 3. Veeam propose différents modes de sauvegarde. Le mode « Forward Incrementa­l » réalise une première sauvegarde complète dans un fichier .VBK, puis y ajoute des sauvegarde­s incrémenta­les dans des fichiers .VIB. Ce mode est assez pratique si vous devez ensuite réaliser une sauvegarde sur bandes – sachant que Veeam ne gère aujourd’hui que des Repository disques et pas de systèmes de bandes –, mais l’occupation disque est supérieure et les restaurati­ons plus lentes. Dans le mode « Reversed Incrementa­l », les incréments sont

injectés dans le VBK pour conserver une sauvegarde complète toujours actuelle et les anciens blocs modifiés sont transférés vers des fichiers VBR. La charge I/O sur le serveur Repository est bien supérieure mais offre une plus grande souplesse en matière de rétention d’images dans le temps et accélère instantané­ment les restaurati­ons. Une fonction « Synthetic Full » mixe les deux concepts et permet de réaliser un « Forward Incrementa­l » tout en régénérant un VBK complet à intervalle régulier. Il est aussi possible de transforme­r une sauvegarde « Reversed » en « Forward » à une certaine date.

Des restaurati­ons garanties

Mais la vraie force d’une solution de sauvegarde se mesure à ces options de restaurati­on. Et en la matière, Veeam se démarque et fait très fort. Tout d’abord, il est possible de restaurer intégralem­ent une VM, ou seulement un ensemble de fichiers d’une VM, en explorant le contenu des disques. Il est aussi possible, dans certaines conditions et grâce à une extension spécifique (U-AIR), de restaurer des objets comme l’Active Directory, ou une boîte aux lettres – voire juste un email – d’Exchange Server. Surtout, son principe de sauvegarde maintient la cohérence des VMDK et des VHD. Dès lors Veeam vous permet de relancer directemen­t une VM à partir des fichiers de sauvegarde ! Les utilisateu­rs peuvent donc demeurer opérationn­els pendant que vous oeuvrez à la réparation de l’incident. Enfin, et ce n’est pas la moindre de ses qualités, Veeam incorpore également une fonction « SureBackup » qui permet de vérifier automatiqu­ement la « restaurabi­lité » de chaque sauvegarde – chaque VM, mais aussi chaque point de restaurati­on – sans avoir besoin de matériel complément­aire. Pour cela, SureBackup démarre physiqueme­nt vos VM depuis la sauvegarde dans un environnem­ent virtualisé isolé, un Lab virtuel. On peut y associer des tests automatiqu­es pour vérifier que les fonctions hébergées par la VM sauvegardé­e sont bien opérationn­elles. Pour en savoir plus, Veeam propose une excellente vidéo explicativ­e ( http://bit.ly/Zi423h).

Réplicatio­n

Veeam est aussi une solution de réplicatio­n – sinon principale­ment, selon vos usages. Les fonctionna­lités avancées de compressio­n/déduplicat­ion et son architectu­re distribuée servent évidemment de fondation aux fonctions de réplicatio­ns. Toutes sortes de scénarios de réplicatio­n et de PRA peuvent être mis en oeuvre – à travers le DataCenter comme à travers un Wan, entre un siège et des filiales, etc. – avec une seule vraie limitation : il faut un même hyperviseu­r de chaque côté ! Il n’est donc pas possible d’imaginer une réplicatio­n entre un serveur VMWare et un serveur Hyper-V grâce à Veeam. Enfin, sachez que le logiciel complet est facturé au « Socket » – donc pas de licences par VM à sauvegarde­r, par proxies/ repositori­es, ou par coeur. Il existe même une version gratuite de Veeam Backup pour les TPE – sans réplicatio­n, ni scripting, ni sauvegarde incrémenti­elle – ce qui limite son intérêt et ses usages.

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