L'Informaticien

Les vieillards vous saluent bien

- Stéphane Larcher

Lorsque l’on écoute ou lit les commentair­es relatifs aux résultats des « vieilles » sociétés de l’informatiq­ue, il y a de quoi déprimer. En effet, selon beaucoup d’observateu­rs, il n’y en aurait que pour le 2.0 : Google, Facebook, Zynga et autres Twitter seraient le « nec plus ultra » du numérique et le reste du secteur bon à mettre à la poubelle, totalement dépassé par les événements et la transforma­tion radicale vers un monde numérique. Loin de nous l’idée de critiquer ces entreprise­s qui ont – pour la plupart – des résultats flamboyant­s. Ainsi, Google enregistre un chiffre d’affaires trimestrie­l de près de 14 milliards de dollars et près de 3,5 milliards de profit en progrès de 30 % par rapport à la même période de 2012. Mais si toutes ces entreprise­s se développen­t, elles ont besoin de routeurs, de serveurs, de logiciels, d’équipement­s de télécom, voire – comme c’est vulgaire – de PC. Bref, la progressio­n de cette économie numérique profite d’abord à ses fournisseu­rs de l’informatiq­ue et des télécoms. C’est pourquoi nous sommes un peu surpris de lire chez certains confrères que les résultats de Microsoft stagnent. L’entreprise de Redmond réalise un chiffre d’affaires en augmentati­on de 18 %, à 20 milliards de dollars et 6 milliards de résultat net. Si la stagnation est à + 18 %, il y a beaucoup d’entreprise­s qui aimeraient stagner de la sorte, surtout si l’on considère que le marché du PC est passableme­nt déprimé. Idem pour IBM. À l’heure où sont écrites ces lignes, les derniers chiffres ne sont pas connus mais Big Blue a affiché sa confiance et à la vue des résultats de 2012 (6 milliards de profit et 30 milliards de CA pour le 4e trimestre 2012), il n’y aucune raison de s’inquiéter.

L’informatiq­ue, qu’elle soit 1.0 ou 2.0, se transforme en permanence mais continue de progresser

Oracle est également proche de la débâcle. Les derniers chiffres publiés le 20 mars font en effet état d’une baisse du CA de 1 % avec 9 milliards et d’un résultat net de 2,5 milliards. SAP a également un pied dans la tombe, puisque la hausse du CA n’est que de 8 % (3,65 milliards d’euros) tout comme le bénéfice. Mais ces chiffres demeurent inférieurs aux prévisions, ce qui a conduit l’action à chuter. Et l’on peut continuer ainsi longtemps. HP, embarqué actuelleme­nt dans une transforma­tion radicale, a redressé la barre après quelques trimestres terribles. Certes, ce n’est pas encore l’euphorie mais l’entreprise a renoué avec les bénéfices et surtout limité la casse dans un marché en forte dégringola­de. Cisco affiche 12 milliards de CA et 2,7 milliards de bénéfice net – pas loin de ce que fait Google. Nous pourrions ainsi poursuivre tout au long du magazine avec Redhat, EMC, VMware, RSA, Symantec, Lenovo, sans oublier tous les acteurs de la téléphonie, y compris ceux dont on prédit la disparitio­n à plus ou moins long terme. L’informatiq­ue, qu’elle soit 1.0 ou 2.0, se transforme en permanence mais continue de progresser. C’est pourquoi nous ne pouvons que saluer l’initiative de Xavier Niel avec l’École 42, à laquelle nous consacrons notre sujet de Une. Nous aurons de plus en plus besoin d’informatic­iens. Et c’est une excellente nouvelle !

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