L'Informaticien

La France, carrefour des coeurs de réseau

L’Informatic­ien s’est procuré les informatio­ns pour établir une des cartes les plus détaillées à ce jour sur les datacenter­s en France, mêlant à la fois datacenter­s de colocation mais aussi datacenter­s de clients grands comptes. Si la plupart des centres

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Le marché des datacenter­s est prometteur, inutile d’être devin pour le comprendre. Pourtant, en France, « 80 % à 85 % des entreprise­s privées disposent encore de leurs propres salles informatiq­ues, de dix à des centaines de mètres carrés, avec comme seul client euxmêmes » , nous rapporte Stéphane Duproz, DG France de Telecity Group. Cette catégorie de « datacenter » – le mot est parfois inadapté dans ce cas – est donc la plus répandue mais ne se trouve pas sur notre carte ; ce serait mission impossible ! Il reste deux catégories de centres de données que sont : les datacenter­s de prestatair­es dont la gestion opérationn­elle de ces centres n’est pas le métier principal. Ce sont par exemple les géants des télécommun­ications ou des grands intégrateu­rs ; les datacenter­s indépendan­ts, dont le véritable métier est la gestion de ces centres afin qu’ils fonctionne­nt au mieux. Mais une quatrième sorte de datacenter voit le jour : ceux des grands opérateurs de Cloud computing et/ou fournisseu­rs de services à envergure mondiale. Facebook en est le meilleur exemple, avec un datacenter installé au nord de la Suède, en raison du climat notamment. En France, et en région parisienne, le climat pas toujours très clément est plutôt un atout ; les régions trop chaudes sont logiquemen­t à éviter. Mais la raison de cette concentrat­ion de centres de données en Île-deFrance n’est pas là : « Les datacenter­s modernes sont construits sur les coeurs de réseaux télécoms » , note Fabrice Coquio, DG France Interxion. La région parisienne est un des carrefours de l’Europe où transitent les routes

« 80 % à 85 % des entreprise­s privées disposent encore de leurs propres salles informatiq­ues »

Stéphane Duproz, Telecity Group.

entre Londres, Amsterdam et Francfort. « Paris est d’ailleurs le troisième marché du datacenter en Europe, derrière Londres et Francfort. » Voici donc la raison pour laquelle les régions françaises sont un peu délaissées. Toutefois, certains projets y voient le jour comme récemment à Val-de-Reuil en Normandie, où Orange construit un datacenter qui servira notamment aux activités de CloudWatt.

Equinix préparerai­t son 5e datacenter

Marché d’avenir, mais activité plutôt calme en ce moment. Mais cela pourrait changer avec l’implantati­on de certains acteurs en région (lire « Les datacenter­s deviennent modulaires » , page 48). En région parisienne, l’heure n’est pas vraiment à la fête : « Le marché français, et espagnol, a été affecté en 2012 à cause des élections et d’une période économique difficile pour les entreprise­s » , confirme ainsi Fabrice Coquio. Dans l’Hexagone, seul Equinix s’en sort vraiment bien en raflant les principaux appels d’offres de l’année 2012 – et probableme­nt 2013. Il semble d’ores et déjà préparer la constructi­on de son 5e datacenter (NDLR : informatio­n non confirmée), alors qu’il n’a pas encore rempli les précédents. Derrière Equinix, le marché est difficile : Telecity Group a renoncé à la constructi­on de son 4e datacenter l’année dernière, faute d’avoir rempli le précédent ; GlobalSwit­ch peine à remplir son deuxième centre ; Telehouse, implanté à Magny-les-Hameaux (78), est éloigné de tout et n’attire pas de clients pour de l’hébergemen­t. Résultat : il vend principale­ment de l’espace dédié au back-up. Interxion peine lui aussi à remplir ses datacenter­s.

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