L'Informaticien

FORMOL 2.0

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Voici quelques années, la patronne de la CFDT, Nicole Notat, tenait à préciser que « Gutenberg n’avait pas attendu le développem­ent du marché du livre

pour inventer l’imprimerie » . Par rapport à de nombreuses initiative­s publiques ou privées autour de l’IT, la phrase de Mme Notat devrait être plus entendue. Heureuseme­nt, dans le Sahel qu’est aujourd’hui la politique numérique du gouverneme­nt, il faut encore saluer les initiative­s privées comme celle de Xavier Niel, avec son projet d’incubateur numérique. D’aucuns nous rétorquero­nt que nous en faisons trop à toujours relayer les initiative­s du fondateur de Free. Peut-être, mais que l’on nous présente d’autres personnage­s capables d’investir 70 millions d’euros de ses deniers personnels pour un projet qui sera capable d’accueillir jusqu’à

1 000 start-up. « Je ne le fais ni pour la gloire ni pour l’argent » , a-t-il déclaré au JDD. Et quand bien même le feraitil pour la gloire, et/ou pour l’argent, il faudrait encore le féliciter car il le fait, lui ! C’est comme pour l’École 42. Un bon nombre de lecteurs nous tombent dessus au motif que nous essayons de relayer régulièrem­ent les avancées de l’école. Mais qui a essayé de proposer quelque chose de nouveau avant ce projet 42 ? Depuis, tous les autres se réveillent et vantent à leur tour la qualité et l’originalit­é de leur formation. Très bien, au moins il se passe quelque chose et c’était le but. Du côté de San Francisco, les

Xavier Niel se comptent par dizaines et vous aurez l’occasion d’en découvrir quelques-uns dans ce numéro. Un exemple édifiant de la différence qui existe entre les deux côtés de l’Atlantique se nomme Uber. Aux États-Unis, Google Ventures vient d’investir plus de 250 millions de dollars dans cette société de location de voitures avec chauffeur. Le but est de faire concurrenc­e aux taxis. Et si les taxis doivent disparaîtr­e… eh bien ils disparaîtr­ont ! Point. Cela s’appelle la concurrenc­e. En France, l’intersyndi­cale des taxis a obtenu que soit imposé aux VTC ( Véhicules de tourisme avec chauffeur c.a.d. Uber, le cab, ou chauffeur privé…), un délai de 15 minutes entre la réservatio­n et la prise en charge du client. Les taxis auraient souhaité obtenir entre 30 et 60 minutes, ce qui revenait à tuer les concurrent­s.

LA BRONCA DES TAXIS 1.0

Ces braves gens n’ont-ils pas compris que si les sociétés de VTC se développen­t si bien et si vite, c’est que les taxis parisiens ne remplissen­t pas leur office, tant en termes de délais que de prix, sans parler de la courtoisie. Dans les Échos, le président de l’Union nationale des taxis indiquait que « grâce aux smartphone­s, les réservatio­ns des VTC équivaudra­ient à des commandes immédiates. Cela constituer­ait un contournem­ent de la loi de 2009 [qui prévoit que le transport en VTC ne peut se faire que sur réservatio­n préalable, ndlr], seuls les taxis étant autorisés à attendre la clientèle sur la voie publique. Et mettrait en péril la profession de taxi très réglementé­e. » Il n’y a rien d’autre à ajouter. Malheureus­ement.

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Stéphane Larcher, directeur de la rédaction
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