2016 : la bataille des réseaux de l‘iot
Sigfox, Orange, Bouygues Télécom ou Qowisio… owisio… Les réseaux bas débit se développent rapidement dement et rivalisent tous d’arguments techniques solides. olides.
en 2016, 6,4 milliards d’objets connectés devraient être utilisés dans le monde, selon Gartner. Un chiffre qui pourrait dépasser les 20 milliards à l’horizon 2020. L’Internet des objets (IoT) est donc en passe de devenir une réalité. Outre les smartwatch et autres bracelets connectés, ce nouveau marché se développe autour d’équipements industriels tels que des compteurs d’eau, des détecteurs de fumée, des conteneurs à déchet ou encore des alarmes… autant d’appareils qui gagnent à être gérés à distance en les connectant. Mais comment les raccorder au réseau des réseaux ? Le GSM apparaît comme largement surdimensionné. Un module de connexion GSM coûte plus d’une dizaine d’euros, un prix très élevé pour une entreprise qui souhaiterait fabriquer des millions de petits objets connectés.connectés Et surtout : le GSM consomme beau-beau coup d’énergie.d’énergie Or, le principe de l’IoT est de développeropper des petits capteurs qui fonctionnent plusieurs annéesnnées sans changer leur pile. Il faut donc réduire leur consommation énergétique au minimum.
Miser sur la « 0G »
La solution ? Exploiter un réseau radio bas débit et à faible consommation d’énergie. Tel estt le principe d’une nouvelle génération de réseaux spécifiquement développé pour l’IoT et réunis sous l’appellationappellation LPWAN (Low-Power Wide-Area Network). Également surnommés « 0G », ou zéro G, ces réseaux sont ont caractérisés par une basse consommation, un faible ible coût et une très longue portée. Une antenne LPWAN est en effet sensée capter des objets connectés à plusieurs dizaines de kilomètres en zone dégagée, jusqu’à deux à trois fois la portée du GSM. Grâce à cette longue portée, ces réseaux peuvent être déployés avec un nombre réduit d’antennes, donc à moindre coût. Le pionnier du secteur, le Français Sigfox, a ainsi déployé son réseau IoT en France avec seulement 1 500 antennes couvrant plus de 93 % du territoire pour un coût global de 5 millions d’euros. Et ces réseaux ne nécessitent pas de licences radio coûteuses comme le requièrent les réseaux GSM car ils exploitent des bandes ISM (industrielle, scientifique et médicale) à usage libre (868 MHz pour l’Europe et 902 MHz aux États-Unis).
Foire d‘eMpoiGne technique
Le premier acteur à s’être lancé concrètement dans le LPWAM est Sigfox. Cette jeune pousse toulousaine, fondée en 2010, couvre aujourd’hui une douzaine de pays et compte bien atteindre la quarantaine d’ici un à deux ans. Les investisseurs se bousculent (Intel, GDF Suez, Air Liquide, NTT Docomo) et ont investi plus de 100 millions d’euros en février 2015 dans la startup hexagonale. En juin dernier, le Coréen Samsung a pris une participation au capital de Sigfox. Mais Sigfox ne fera bientôt plus cavalier seul. En 2016 : Orange, Bouygues Télécom et Archos vont déployer leur propre réseau IoT bas débit, rivalisant
chacun d’arguments techniques face à Sigfox. « La technologie Sigfox fait surtout parler les objets en voie montante. Mais il n’y a que très peu d’échanges bidirectionnels. Ce que propose au contraire notre technologie » , explique Henri Crohas, fondateur d’Archos. Orange pointe également des lacunes côté débit. « Le réseau Sigfox offre 100 bits par seconde de débit montant, alors que notre système peut grimper jusqu’à 50 Kbits/s en bidirectionnel » , souligne Arnaud Vamparys, directeur des réseaux mobiles du groupe. De son côté, Bouygues Télécom critique Sigfox pour sa
dimension propriétaire. « Notre réseau sera basé sur le protocole LoRaWAN, porté par le consortium Lora Alliance qui compte déjà plus d’une centaine d’industriels. Il s’agit d’une technologie ouverte qui a vocation à devenir un standard international » , assure Franck Moine directeur de la « business unit » internet des objets.
LoRa vs UNB
Bouygues Télécom n’est pas le seul à exploiter le protocole LoRaWAN. Orange et Archos y ont également recours, avec quelques variantes. Au final, il semble donc que deux camps se dessinent : LoRa contre le protocole UNB ( pour Ultra Narrow Band). L’UNB a déjà été utilisée pendant la Première Guerre mondiale pour communiquer avec les sous-marins ou plus récemment pour échanger avec les navettes spatiales. Il s’agit d’un signal à très faible largeur, ne mesurant que quelques dizaines de hertz. « Par rapport à LoRa, l’UNB nécessite moins de capacité radio et il y a moins d’interférences » , lance pour sa part Thomas Nicholls, executive vice president communications chez Sigfox. Mais même au sein du « camp LoRA », chaque acteur entend se dédifférencier. « Plutôt que de positionner de coûteuses antennes sur les toits comme les telco, nous allons installer des petits boîtiers à l’intérieur des bâtiments. Ces pico-passerelles, sous forme d’une grosse prise électrique, sont très simples à installer et ne coûtent presque rien. Nous allons en distribuer 200 000 gratuitement » , poursuit Henri Crohas d’Archos. Il précise que son réseau se déploiera de « manière virale » dès juin prochain. Pour Bouygues Télécom sur son réseau LoRa « Les échanges seront aussi sécurisés que ceux d’une
carte de crédit » , assure Franck Moine. L’opérateur a commencé le déploiement de son réseau à l’été 2015 dans 500 villes avec pour objectif de couvrir la quasi-totalité de la population pour la fin du premier semestre 2016. Enfin, Orange insiste pour sa part sur une offre de services globale, qui intègre le traitement des données issues des
capteurs. L’opérateur historique mise aussi sur une offre
associant LoRa à des connexions GSM. « Une alarme pourra par exemple exploiter LoRa pour donner une alerte et le GSM pour transmettre une vidéo » , expliquet-on chez Orange. L’opérateur va déployer son réseau dans 17 grandes agglomérations au 1er trimestre 2016.
Qowisio RécoNciLie UNB et LoRawaN
Et si l’avenir était à la mixité, avec un mariage LoRaWAN et UNB ? C’est le point de vue défendu par la start-up angevine Qowisio. « Nous proposons une solution bimode, alliant les deux technologies dans nos antennes et capteurs » , explique Cyrille Le Floch cofondateur et PDG de la jeune pousse. « Nous nous positionnons sur des projets plus petits que ceux des gros acteurs de ce nouveau marché. Mais ce sont justement les PME et autres start- up qui vont inventer l’IoT. » Qowisio possède déjà 18 réseaux déployés dans le monde. Et à la fin 2015, la jeune pousse a passé un partenariat avec TDF pour pouvoir déployer son réseau sur son infrastructure composée de 10 000 sites pour la radio et la télévision. Objectif : couvrir 100 % des villes de plus de 10 000 habitants en 2016.