L'Informaticien

Où placer le curseur ?

- STéPHANE LARCHER

Pendant que de nombreux pays européens ainsi que l’Amérique du Nord dissertent sur la régulation à mettre en place pour tester la faisabilit­é de voitures et surtout de camions autonomes, la Chine vient de commencer les tests sur de grands espaces. Elle prévoit même un lancement commercial dès 2018. Pour la Chine, le marché du transport représente un chiffre d’affaires de 300 milliards de dollars chaque année, dont 40 % pour le salaire des 16 millions de chauffeurs que compte le pays. Aux États-Unis, le marché est de 700 milliards et on peut estimer un montant équivalent voire supérieur en Europe. On le voit donc, il ne s’agit pas d’une petite affaire. La Chine a demandé à tous les opérateurs de limiter leurs tests tant que les normes de régulation n’auraient pas été définies, mais tout le monde s’accorde à dire que tout ceci devrait être très souple pendant qu’en Europe, ou aux États-Unis, nous sommes sur une prise de risque zéro avant de pouvoir faire un quelconque pas. Et ceci n’est pas valable que pour les camions ou véhicules autonomes. Le monde change à une allure vertigineu­se et comme nous le rappelions le mois dernier, l’Intelligen­ce Artificiel­le va rebattre les cartes du monde du travail dans des proportion­s inconnues jusqu’ici. Aussi, il nous semble que l’on doit plus que jamais encourager l’innovation, accompagne­r la prise de risque, lancer des programmes pilotes, bref tester de nouvelles pistes en arrêtant de se lamenter sur les temps anciens sur l’air de «C’étaitmieux­avant». Non, ce n’était pas forcément mieux, mais nous pensons qu’il y avait un peu plus de liberté, moins de contrainte­s et de réglementa­tions tatillonne­s ou désuètes. Attention, il n’est pas dans notre propos de dire qu’il convient d’autoriser n’importe quoi, mais il ne faudrait pas non plus tout interdire au sein d’un sacro-saint principe de précaution qui tend à brider toute innovation, qu’elle soit technologi­que ou non. Et c’est bien ce qui cloche aujourd’hui, particuliè­rement dans notre pays. On ne sait plus où placer le curseur. Qu’il s’agisse de l’innovation contre les pratiques anciennes, de la liberté économique contre la protection sociale, de la prise de risque contre le risque de se retrouver totalement « à la rue ». Lorsque vous découvrire­z ces lignes, le candidat de la droite et du centre pour la prochaine élection présidenti­elle aura été désigné par une partie des Français. Qu’il s’agisse de François Fillon ou d’Alain Juppé, ils sont ceux qui ont le plus insisté sur le numérique – sans oublier NKM – dans leur programme respectif. Vous pouvez d’ailleurs retrouver le comparatif de leurs propositio­ns sur notre site. De ce que nous avons pu découvrir, les deux souhaitent placer le curseur vers plus de liberté, plus d’innovation et un meilleur accompagne­ment – notamment financier – des start-up. C’est un pas qui nous semble indispensa­ble. On attend maintenant ce qui pourra être proposé par les autres impétrants. Tous les collaborat­eurs de L’Informatic­ien vous souhaitent de bonnes fêtes de fin d’année et nous vous donnons rendez-vous en 2017

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