Les futures applications du Big Data
PLUS QUE L’INFRASTRUCTURE TECHNIQUE, LES APPLICATIONS DÉVELOPPÉES AU - DESSUS DE CELLE- CI VONT APPORTER LA VALEUR RÉELLE À CE QUE L’ON APPELLE LE BIG DATA. TROIS PISTES SONT ÉVIDENTES AVEC L’INTERNET DES OBJETS, LA BLOCKCHAIN ET L’INTELLIGENCE ARTIFICIEL
Ubeeko est une jeune entreprise à suivre. Elle développe une plateforme, HFactory, qui propose de fournir un environnement Big Data aux industriels et constructeurs du transport et de la construction en leur permettant de réaliser des analyses Big Data par un jeu d’API REST, mais aussi de présenter un kit de développement d’applications pour créer des applications spécifiques à partir de sa plate- forme. Une piste intéressante lorsque l’on sait que ces secteurs vont avoir à gérer dans les années à venir des flux continus provenant d’objets connectés.
L’IoT en devenir
En 2016, 750 millions de nouveaux objets se sont connectés. En 2020, il est estimé que 21 milliards d’objets discuteront par Internet. Leur omniprésence ne fait qu’émerger avec pour conséquence des flux de données provenant d’une multitude de sources qui doivent être suivies mais aussi analysées. Pour les infrastructures de Big Data, l’Internet des Objets est comme la fontaine de jouvence apportant une prospérité, tout du moins une utilité fonctionnelle, pour longtemps. Ce phénomène va toucher tous les secteurs, industrie, santé, urbanisation, domotique en tête. Les technologies de Big Data se sont préparées à ce choc de volume mais aussi de variété d’origines pour autoriser des analyses pour la création de nouveaux services de monétisation des données ou simplement améliorer le fonctionnement de services existants : maintenance proactive et prédictive pour renforcer la qualité de service, calcul du meilleur itinéraire pour éviter les embouteillages et apporter des gains de productivité. Les applications dans le domaine viennent seulement d’apparaître et déjà aux États- Unis, 45 % des
dirigeants dans les domaines de l’information et de l’analyse déclarent commercialiser leurs données, tandis que seules 35 % des entreprises françaises et 38 % des allemandes font de même. Le premier signe de ce mouvement reste l’apparition des assistants vocaux ; 54 % des Français se disent très intéressés par ces assistants vocaux pour la maison, d’après l’institut GFK.
La blockchain s’invite dans le débat
L’autre pan d’applications très consommateurs de traitement de données sera certainement la blockchain, dont les promesses mais aussi les possibilités devraient rapidement apporter de profonds changements dans nombre de secteurs comme la chaîne d’approvisionnement, la finance, l’assurance, l’e- commerce. Grâce à elle, il sera possible de désintermédier de nombreuses transactions tout en s’assurant de leur validité et de leur réelle exécution. Le Graal de nombreux secteurs de la finance comme les échanges sur les marchés ou les compensations bancaires quotidiennes. Rien que la technologie de registre dans la blockchain devrait représenter 20 % du marché du Big Data. Carrefour a récemment annoncé utiliser cette technologie pour la traçabilité des poulets fermiers d’Auvergne vendus dans ses rayons. Ces informations entrées dans la chaîne par l’ensemble des intervenants vont permettre au consommateur d’avoir l’ensemble des informations par la lecture d’un simple QR code et de savoir comment a été élevé, nourri transporté le poulet jusqu’à l’étal. Huit autres filières comme celle des oeufs devraient suivre dès cette année dans les rayons de cette enseigne. À terme, ce seront l’ensemble des produits qui seront suivis de cette manière. Un volume colossal de données logistiques à traiter ! Il est possible aussi d’ajouter dans cette catégorie les données « sociales » autour des transactions sur les cryptomonnaies comme le bitcoin pour prévoir des mouvements qui jusqu’à présent étaient pour le moins erratiques. Par sa méthodologie même, la blockchain peut révolutionner des métiers bien ancrés dans le tissu économique comme la fonction de notaire dans les pays européens ou toute fonction ayant pour métier d’apporter de la preuve.
L’Intelligence artificielle
Le renouveau des technologies autour de l’Intelligence artificielle provient du fait que les infrastructures techniques et technologiques permettent de l’utiliser pleinement et à bon escient. Le volume de données nécessaires est présent, les matériels et logiciels ont fait les progrès suffisants pour donner des résultats probants et vérifiables. Que ce soit par le text mining, le traitement en langage naturel, l’apprentissage machine, les réseaux de neurones, la reconnaissance vocale ou tout autre moyen de reconnaissance, l’environnement est favorable et permet de développer de nouveaux services dans des domaines parfois étonnants. Ainsi la police chinoise a développé des lunettes pour faire de la reconnaissance faciale dans les foules. Des machines ayant ingurgité des millions de pages de publications scientifiques sont à même de conseiller des praticiens de haut niveau en médecine et de les aider à apporter des diagnostics plus précis sur des maladies graves. Les prédictions sur les comportements des consommateurs deviennent de plus en plus précises et il est désormais possibles de décider quand intervenir pour ne perdre un client avec des préconisations par l’Intelligence artificielle de la « prochaine bonne action à prendre » ( next best action) ! De même, de nombreuses opérations de la vie quotidienne se traduisent par un dialogue entre un consommateur et un robot appelé assistant conversationnel, un chatbot qui répond le plus civilement possible aux questions que peut se poser un consommateur sur un produit, un service. Certains sont capables de discerner votre humeur et donc de réagir en conséquence en cas de problèmes graves. Le Big Data par lui- même est désormais enfoui dans les couches techniques sous- jacentes d’applications utilisant des technologies modernes qui apportent la véritable valeur. Le Big Data est toujours la condition nécessaire pour que se développe l’Internet des Objets, la blockchain, l’Intelligence artificielle sous toutes ses déclinaisons. Il jouera cependant moins un rôle central du fait des nombreuses possibilités d’obtenir les mêmes résultats en évitant certains de ces écueils. ❍