Laval Virtual : l’( AR/ VR) évolution par les usages
Pour des innovations technologiques de rupture dans la réalité virtuelle, il faudra encore attendre. C’est désormais par les usages que la réalité virtuelle et la réalité augmentée se développent, avec un nombre croissant d’entreprises déployant ces solut
Dans moins de dix ans, tout le monde aura son département AR/ VR. » Cette prédiction nous vient de Christophe Pilliard, le General Manager d’Eon Reality, un des poids lourds du secteur. Et il sait de quoi il parle : son entreprise planche aussi bien sur l’EPR d’Areva que sur le projet immobilier des Jeux olympiques 2024 de Paris. La prévision est peut- être un peu optimiste mais force est de constater que la réalité virtuelle, mixte et augmentée, convainc un nombre croissant d’entreprises. Pour accueillir toujours plus d’exposants – de 240 en 2017 à plus de 300 cette année – le salon lavallois s’est agrandi de la moitié de sa surface. De 6 200 m ² pour l’édition précédente, ce Laval Virtual 2018 est passé à 9 000 m ² et on craint qu’il ne trouve plus la place de s’étendre davantage pour l’année prochaine. Y étaient attendus 18 000 visiteurs, dont plus de la moitié de professionnels. Un autre exemple de cet attrait ? L’an dernier, Laval s’est exporté en Chine où a été organisé un Laval Virtual Asia. L’expérience sera retentée en novembre cette année. S’y ajoute un espace de 750 m ² estampillé Laval Virtual en octobre au Mondial Tech, la partie B2B du Mondial de l’Automobile à Paris. Et s’il y a bien une chose qui surprend ceux qui se rendent pour la première fois au salon dédié à la réalité virtuelle, c’est bien « le mélange des genres » pour reprendre les termes d’une manager chez Valeo. Les expériences « divertissantes » : parapente, snowboard, nage avec les dauphins – le tout en VR évidemment –, y fricote avec les BIM, la formation et autres discussions très « métier » . C’est un avis partagé par la plupart des acteurs du secteur présents sur le Salon : les technologies de l’AR/ VR ne connaîtront pas de bouleversement avant au moins deux ou trois ans. Le HTC Vive Pro est certes bien présent, mais loin d’être le clou dans les allées. Quant aux casques autonomes, à l’instar de l’Oculus Go, on en entend très peu parler. Et ceux qui parcourent lesdites allées à la recherche de partenaires techniques ou de solutions adaptées à leur métier ne s’y trompent pas : « Nous recherchons à la fois l’outil et le savoir, c’està- dire une couche de services » , selon le patron d’une PME rennaise. L’AR/ VR est désormais de plus en plus intégrée en milieu industriel, et pas seulement en PoC. « La réalité virtuelle va surtout être déployée pour la formation et la simulation, par exemple en milieu dangereux ; tandis que la réalité augmentée se positionne plus vers l’opérateur du futur, pour l’aide à la décision » , explique Stéphane Aubry, Head of Innovation pour Cimpa, une filiale de Sopra- Steria travaillant notamment avec Airbus. L’IoT et l’IA vont ajouter une couche d’information supplémentaire, par l’élaboration par exemple de modèles prédictifs pour la maintenance et la réalisation à la tâche. En d’autres termes, « les applications AR/ VR deviennent de plus en plus intelligentes » . Un constat que partage Marc Bringuier, strategic & international partnership manager chez Econocom. « Le marché est en train de mûrir et les clients
demandent un accompagnement sur leurs besoins d’un applicatif métier et son utilisation en conditions opérationnelles » , nous assure- t- il. C’est pourquoi l’ESN a développé une offre « Mixed Reality as a Service » , s’appuyant sur une quinzaine de partenaires pour fournir aux clients finaux une solution end- to- end en mode redevance. « Aujourd’hui, lorsque nous discutons avec les clients, nous sommes confrontés à trois types de problématiques : l’obsolescence du device, l’investissement sur le long terme et la performance utilisateur » , énumère Marc Bringuier.
L’AR/ VR ne s’essouffle pas
La dimension « as a Service » prend alors tout son sens. « Nous y répondons par la possibilité d’upgrader le device, par une réflexion financière et par le remplacement rapide du produit en cas de casse, et ce durant toute la durée de vie du contrat. » Econocom compte 40 clients actifs sur HoloLens, en PoC ou en train de basculer vers l’opérationnel. Par ailleurs, on a la start- up lyonnaise Wanadev qui propose des jeux VR à destination des salles d’Arcades. Trois de ses titres, Bow Island, On Mars et Propagation VR, peuvent être accueillis dans des espaces de 4 à 9 m ² , Yucatan est quant à lui un escape game en VR à l’échelle d’une pièce de 20 m ² . Enfin, Daedalis exigera un espace de 200 à 300 m ² pour ce laser game, là encore en VR. Le tout clé en main, avec un site web dédié et un logiciel de gestion de salle. À noter que Wanadev développe des applications d’aide à la vente et de formation pour la Caisse d’Épargne, la SNCF, Enedis ou encore LeroyMerlin. Même dans le divertissement, la réalité virtuelle reste une chose sérieuse. ❍