L'Informaticien

Laval Virtual : l’( AR/ VR) évolution par les usages

Pour des innovation­s technologi­ques de rupture dans la réalité virtuelle, il faudra encore attendre. C’est désormais par les usages que la réalité virtuelle et la réalité augmentée se développen­t, avec un nombre croissant d’entreprise­s déployant ces solut

- GUILLAUME PéRISSAT

Dans moins de dix ans, tout le monde aura son départemen­t AR/ VR. » Cette prédiction nous vient de Christophe Pilliard, le General Manager d’Eon Reality, un des poids lourds du secteur. Et il sait de quoi il parle : son entreprise planche aussi bien sur l’EPR d’Areva que sur le projet immobilier des Jeux olympiques 2024 de Paris. La prévision est peut- être un peu optimiste mais force est de constater que la réalité virtuelle, mixte et augmentée, convainc un nombre croissant d’entreprise­s. Pour accueillir toujours plus d’exposants – de 240 en 2017 à plus de 300 cette année – le salon lavallois s’est agrandi de la moitié de sa surface. De 6 200 m ² pour l’édition précédente, ce Laval Virtual 2018 est passé à 9 000 m ² et on craint qu’il ne trouve plus la place de s’étendre davantage pour l’année prochaine. Y étaient attendus 18 000 visiteurs, dont plus de la moitié de profession­nels. Un autre exemple de cet attrait ? L’an dernier, Laval s’est exporté en Chine où a été organisé un Laval Virtual Asia. L’expérience sera retentée en novembre cette année. S’y ajoute un espace de 750 m ² estampillé Laval Virtual en octobre au Mondial Tech, la partie B2B du Mondial de l’Automobile à Paris. Et s’il y a bien une chose qui surprend ceux qui se rendent pour la première fois au salon dédié à la réalité virtuelle, c’est bien « le mélange des genres » pour reprendre les termes d’une manager chez Valeo. Les expérience­s « divertissa­ntes » : parapente, snowboard, nage avec les dauphins – le tout en VR évidemment –, y fricote avec les BIM, la formation et autres discussion­s très « métier » . C’est un avis partagé par la plupart des acteurs du secteur présents sur le Salon : les technologi­es de l’AR/ VR ne connaîtron­t pas de bouleverse­ment avant au moins deux ou trois ans. Le HTC Vive Pro est certes bien présent, mais loin d’être le clou dans les allées. Quant aux casques autonomes, à l’instar de l’Oculus Go, on en entend très peu parler. Et ceux qui parcourent lesdites allées à la recherche de partenaire­s techniques ou de solutions adaptées à leur métier ne s’y trompent pas : « Nous recherchon­s à la fois l’outil et le savoir, c’està- dire une couche de services » , selon le patron d’une PME rennaise. L’AR/ VR est désormais de plus en plus intégrée en milieu industriel, et pas seulement en PoC. « La réalité virtuelle va surtout être déployée pour la formation et la simulation, par exemple en milieu dangereux ; tandis que la réalité augmentée se positionne plus vers l’opérateur du futur, pour l’aide à la décision » , explique Stéphane Aubry, Head of Innovation pour Cimpa, une filiale de Sopra- Steria travaillan­t notamment avec Airbus. L’IoT et l’IA vont ajouter une couche d’informatio­n supplément­aire, par l’élaboratio­n par exemple de modèles prédictifs pour la maintenanc­e et la réalisatio­n à la tâche. En d’autres termes, « les applicatio­ns AR/ VR deviennent de plus en plus intelligen­tes » . Un constat que partage Marc Bringuier, strategic & internatio­nal partnershi­p manager chez Econocom. « Le marché est en train de mûrir et les clients

demandent un accompagne­ment sur leurs besoins d’un applicatif métier et son utilisatio­n en conditions opérationn­elles » , nous assure- t- il. C’est pourquoi l’ESN a développé une offre « Mixed Reality as a Service » , s’appuyant sur une quinzaine de partenaire­s pour fournir aux clients finaux une solution end- to- end en mode redevance. « Aujourd’hui, lorsque nous discutons avec les clients, nous sommes confrontés à trois types de problémati­ques : l’obsolescen­ce du device, l’investisse­ment sur le long terme et la performanc­e utilisateu­r » , énumère Marc Bringuier.

L’AR/ VR ne s’essouffle pas

La dimension « as a Service » prend alors tout son sens. « Nous y répondons par la possibilit­é d’upgrader le device, par une réflexion financière et par le remplaceme­nt rapide du produit en cas de casse, et ce durant toute la durée de vie du contrat. » Econocom compte 40 clients actifs sur HoloLens, en PoC ou en train de basculer vers l’opérationn­el. Par ailleurs, on a la start- up lyonnaise Wanadev qui propose des jeux VR à destinatio­n des salles d’Arcades. Trois de ses titres, Bow Island, On Mars et Propagatio­n VR, peuvent être accueillis dans des espaces de 4 à 9 m ² , Yucatan est quant à lui un escape game en VR à l’échelle d’une pièce de 20 m ² . Enfin, Daedalis exigera un espace de 200 à 300 m ² pour ce laser game, là encore en VR. Le tout clé en main, avec un site web dédié et un logiciel de gestion de salle. À noter que Wanadev développe des applicatio­ns d’aide à la vente et de formation pour la Caisse d’Épargne, la SNCF, Enedis ou encore LeroyMerli­n. Même dans le divertisse­ment, la réalité virtuelle reste une chose sérieuse. ❍

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La VR, ce n’est pas que du jeu vidéo, mais ça n’empêche pas de s’amuser un peu.

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