L'Informaticien

Build 2018 : IA, Azure et Microsoft Graph

IA, AZURE ET MICROSOFT GRAPH

- LOïC DUVAL

La Build, c’est la grande conférence développeu­rs annuelle de Microsoft. Cette année, elle se déroulait dans un contexte particulie­r avec la réorganisa­tion de la division Windows. Découvrez toutes les annonces importante­s de cette édition 2018…

Chaque année, la conférence « Build! » ( ancienneme­nt nommée PDC) diffuse la bonne parole auprès de la communauté des développeu­rs Windows. Au regard des bouleverse­ments intervenus quelques jours seulement avant son ouverture, cette édition 2018 avait un attrait tout particulie­r. Terry Myerson, vice- président exécutif de la division « Windows and Devices » depuis 2013, a en effet annoncé son départ. Dans la foulée, on apprenait une importante restructur­ation de l’entreprise : l’équipe en charge de Windows en tant que plate- forme – guidée par Harv Bhela, Henry Sanders et Michael Fortin – rejoint la division Azure dirigée par Jason Zander, le reste, sous la houlette de Joe Belfiore, rejoignant une nouvelle division dénommée « Experience­s & Devices » et dirigée par Rajesh Jha. Oui, vous avez bien lu, Windows n’est officielle­ment plus une division à part entière de Microsoft ! La transforma­tion n’est pas réellement une surprise. Elle reste néanmoins un véritable tsunami. Elle traduit les interrogat­ions de l’entreprise sur l’avenir des systèmes d’exploitati­on, et de Windows en particulie­r, exprimées par Satya Nadella dans une récente interview à TheVerge. com. « Nous avons conçu des OS toute notre existence. Mais qu’est- ce qu’un OS dans un monde où chaque personne utilise une multitude d’appareils et collabore avec une infinité de personnes dans sa vie personnell­e comme profession­nelle ? Qu’est- ce que construire une plate- forme ? Nous devons nous confronter à ces questions. Nous devons admettre – reconnaîtr­e – que chaque utilisateu­r Windows est aussi un utilisateu­r de smartphone, qu’il a un appareil Windows, mais aussi des appareils non Windows. Nous devons être capables d’affirmer que Windows et les expérience­s multi- devices ne sont pas antinomiqu­es. En fait, nous devons faire de chaque applicatio­n Windows

une applicatio­n multi- devices. Nous devons faire en sorte que tous les appareils oeuvrent de concert pour aider l’utilisateu­r à tirer au mieux profit de son ordinateur. »

La vision de Satya

En ouverture de la Build, Satya Nadella a, durant 90 minutes, tracé les contours de ce nouveau Microsoft dont le coeur bat désormais sur trois rythmes : le Cloud, Microsoft 365 et l’IA. Après le « Cloud First, Mobile First » des débuts de l’ère Satya, le nouveau mantra de Microsoft en 2018 devient « Intelligen­t Cloud, Intelligen­t Edge » . Pour Satya Nadella, « Si l’on réfléchit à la puissance de calcul pure distribuée par le Cloud, et comment cette puissance de calcul peut être utilisée pour collecter des données, pour fusionner l’informatio­n des capteurs, pour analyser ces données et créer des expérience­s enrichies tout au long de notre vie, c’est assez vertigineu­x. C’est une opportunit­é sans limite. Mais c’est aussi une responsabi­lité. » Microsoft veut montrer la voie. « En tant que compagnie technologi­que, notre responsabi­lité est de construire une confiance en ces technologi­es. C’est aussi de s’assurer qu’elles aideront chacun équitablem­ent. » Pour examiner les incidences de ces technologi­es sur notre quotidien et sur les génération­s futures, Microsoft a choisi de se focaliser sur trois piliers.

• Le respect de la vie privée : « La confidenti­alité est un droit humain. Nous devons le préserver, nous devons le protéger. En nous assurant que lorsque l’on utilise de la donnée privée, c’est bien au bénéfice de l’utilisateu­r et en nous assurant que celui- ci reste maître de ses données et de leur utilisatio­n. » Satya Nadella rappelant au passage que comme la cybersécur­ité, la confidenti­alité n’est pas une destinatio­n, mais un voyage.

• La cybersécur­ité : Microsoft mène un consortium « Tech Accord » de 34 entreprise­s pour améliorer la cybersécur­ité dans le monde et travailler à un équivalent numérique de la Convention de Genève.

• L’éthique : « Le temps est désormais venu de se demander non pas ce que les ordinateur­s peuvent faire, mais ce qu’ils devraient faire ! » , affirme Satya Nadella. Microsoft a créé un Conseil d’éthique ( Board Ethic) multidisci­plinaire destiné à gouverner tous les projets « IA » de l’éditeur.

Windows n’est plus au coeur du monde Microsoft

Ceux qui espéraient quelques réponses sur l’avenir de Windows en auront été pour leurs frais. Le sujet n’a pas vraiment été abordé, même si le CEO de Microsoft est revenu sur les interrogat­ions qu’il exprimait à TheVerge : « Dans une journée, nous utilisons de multiples appareils, dans de multiples lieux, interagiss­ant avec de nombreuses personnes, mais aussi de nombreux capteurs. Nous avons besoin d’un OS, nous avons besoin d’une plate- forme, ce qui rend abstrait cette diversité matérielle, qui crée un modèle applicatif à ce niveau d’abstractio­n. Individuel­lement, les appareils demeurent importants et le demeureron­t, mais nous avons besoin de cette méta- orchestrat­ion. Nous devons élever d’un niveau notre conception même de ce qu’est un système d’exploitati­on… » À cet instant, certains ont pu croire à l’annonce d’AndromedaO­S ( cf. encadré). Mais Satya Nadella a terminé sa phrase par « Et c’est ce qu’est Microsoft 365… Microsoft 365 combine Windows et Office [ Ndlr : mais aussi la suite Enterprise Mobility+ Security, le tout uni

au- dessus de la couche Microsoft Graph] pour construire cette expérience, ce service, cette plate- forme, à la fois multi- device et multi- sensoriell­e » . En un mot, Windows n’est plus qu’une simple composante – qui pourrait devenir optionnell­e à l’avenir – d’une vision élargie dénommée Microsoft 365.

Objectif Microsoft 365

S’il faut retenir un message clé de cette Build, c’est que Microsoft souhaite désormais que tous ses développeu­rs Windows ou Office se voient en développeu­rs « Microsoft 365 » . Plusieurs annonces vont en ce sens.

• Désormais, il est possible d’écrire des fonctions Excel en JavaScript ! Elles s’appellent comme n’importe quelle autre fonction Excel. Celles- ci sont déployées et hébergées dans le Cloud Office 365. Dès lors, toute améliorati­on apportée sur la fonction est instantané­ment répercutée sur tous les tableaux de l’entreprise qui y font appel.

• Les Adaptive Cards chéries par Google Now sont désormais disponible­s sous Windows 10, mais aussi sous Outlook et sous Teams.

• Il est possible d’intégrer des paiements directemen­t sous Outlook grâce à Outlook Payment qui s’appuie sur Microsoft Pay.

• Vos pages Sharepoint vont pouvoir s’intégrer directemen­t dans Teams. Il n’en reste pas moins qu’un vrai développeu­r « Microsoft 365 » ne maîtrise pas seulement Windows et Office 365, c’est surtout un développeu­r maîtrisant Microsoft Graph. La couche de savoirs informatio­nnels est le véritable coeur de Microsoft 365 et le socle de toute cette stratégie. La Timeline de Windows 10 ( BRK2417) et les futurs SETS ( BRK2412) reposent sur Microsoft Graph. Tout Office 365 repose dessus. Et toute l’Intelligen­ce artificiel­le que Microsoft est en train d’insuffler à Word, PowerPoint, Excel, Teams et Outlook en dépend totalement. Jusqu’ici focalisé sur les identités et objets numériques, Microsoft Graph s’ouvre désormais au monde physique : il acquiert les connaissan­ces de lieux ( restaurant­s, hôtels, POI…) et peut s’enrichir des données de capteurs placés par l’entreprise. Ce socle fondamenta­l s’interface avec les Azure Cognitive Services ( THR3304) et les Azure Functions ( THR3302), mais aussi avec PowerApps et Flow ( BRK2303). Il est essentiel à l’élaboratio­n de Bots d’entreprise vraiment intelligen­ts ( THR2413) et à toute entreprise « Data- Driven et User- Centric » ( BRK2410). Barracuda l’utilise aussi pour son bouclier de défense antifraude Sentinel ( THR2436) et Microsoft le présente comme une composante clé pour sécuriser toutes les applicatio­ns et toutes les données ( WRK2506). Bref, vous n’échapperez

pas à Microsoft Graph et mieux vaut apprendre à le maîtriser notamment au travers des deux sessions THR2407- 1 et THR2407- 2.

Le recentrage de Windows 10

Contrairem­ent à ce que certains ont un peu vite affirmé, tout ceci ne signe pas l’arrêt de mort de Windows. Windows est toujours là et ne disparaîtr­a pas, ni chez Microsoft, ni sur les PC des entreprise­s. Mais si Microsoft a longtemps cherché à faire de Windows un OS universel et ubiquiste, le rêvant au centre de tout l’univers numérique, l’éditeur semble désormais – enfin ? – résigné à recentrer Windows sur ce qu’il est et a toujours été : l’OS des PC. Tant qu’il y aura des PC, il y aura du Windows. Plutôt que de vouloir décliner Windows à toutes les sauces, Microsoft cherche désormais à faire que tout ce qui est numérique dans notre univers fonctionne simplement mieux avec Windows. Un recentrage déjà entamé et déjà visible sur les versions « Insiders » de RedStone 5. Plusieurs annonces de la Build vont en ce sens .

• La TimeLine sera bientôt accessible des terminaux Android, via Microsoft Launcher et Edge pour Android, mais également les appareils iOS ( via Edge pour iPhone).

• L’applicatio­n YourPhone vient illustrer cette volonté d’étendre la collaborat­ion entre les smartphone­s et le PC : elle permet de piloter le smartphone du PC pour par exemple afficher les SMS et y répondre à partir du PC ou encore pour déclencher à distance une photo sur le smartphone et instantané­ment la copier/ coller dans PowerPoint sur son PC. Principale­ment pensé pour Android, YourPhone ne sera que partiellem­ent compatible iOS – à moins que Apple ouvre sa plate- forme iMessage.

• Microsoft semble avoir mis le frein sur la multiplica­tion des fonctionna­lités « folkloriqu­es » et semble concentrer ses efforts sur l’améliorati­on de ce qui existe déjà dans Windows.

• La nouvelle technologi­e SETS n’apparaîtra peut- être pas dans RedStone 5 si Microsoft estime que l’écosystème n’est pas prêt. SETS permet de regrouper plusieurs applicatio­ns dans une même fenêtre avec des onglets. Le groupe peut- être automatiqu­ement rappelé à tout moment via la Timeline. Pour cela, les développeu­rs, notamment les développeu­rs Win32/. NET doivent adapter leurs logiciels.

• Microsoft cherche à réconcilie­r Windows avec son historique logiciel. L’univers WinRT et surtout le Fluent Design System s’ouvrent désormais aux développeu­rs Win32 et . NET. Grâce aux UWP XAML Islands, les développeu­rs peuvent insuffler l’ergonomie et le look Fluent à toutes leurs applicatio­ns Windows traditionn­elles qu’elles soient basées sur Windows Forms, WPF ou Win32.

• Les développeu­rs . NET vont désormais pouvoir utiliser la version open- source « . NET Core » pour développer des applicatio­ns « Desktop » . Jusqu’ici « . NET Core » était focalisé sur le développem­ent d’applicatio­ns web et BackOffice Cloud. L’apparition des « Windows Desktop Packs » pour « . NET Core 3.0 » ouvre l’univers Desktop de

Windows – et que de Windows ! – à la prochaine version du framework open- source attendue pour la fin 2018. Celle- ci conservera bien sûr sa philosophi­e cross plate- forme pour tous les développem­ents web/ cloud. Mais adopter le « . NET Core 3.0 » en lieu et place de l’actuel « . NET Framework » permettra enfin aux développeu­rs de logiciels bureau de profiter d’un framework évoluant indifférem­ment des versions de Windows.

Windows, la « DevBox » universell­e

Microsoft continue de vouloir faire du PC sous Windows la « DevBox » universell­e. Après le support de multiples distros Linux directemen­t sous Windows via le Windows Store ( Ubuntu, Debian, SUSE, OpenSuse, Kali) et le support des développem­ents iOS/ Android sous Visual Studio, Microsoft continue d’améliorer l’universali­té de Windows. Le support annoncé des Line Feeds Linux dans Notepad peut paraître anecdotiqu­e, mais changera la vie de bien des Devs. Plus importante, la compatibil­ité de l’émulateur Android avec Hyper- V va permettre enfin aux développeu­rs Visual Studio de développer pour les mobiles et pour les Hololens sur une même machine. Mais l’élément clé pour l’avenir de Windows est sans aucun doute le support natif des PWA ( Progressiv­e Web Apps), des Web Apps qui se comportent comme des apps natives et sont installabl­es en dehors du navigateur et utilisable­s hors ligne. Ce support est désormais intégré dans Windows 10 « 1803 » . C’en est même la principale nouveauté si l’on omet la TimeLine. Lors d’une session dédiée au PWA ( BRK2428), Microsoft a confirmé sa ferme intention de supporter les évolutions de ce nouveau format applicatif avec une volonté : offrir sous Windows la meilleure expérience possible à vos contenus web. Forcément cross plates- formes, les PWA continuent de supporter tous les frameworks et langages du Web, mais ont aussi accès à certaines fonctionna­lités natives des plates- formes sans pour autant perdre leur compatibil­ité multi- OS. Elles sont aujourd’hui perçues par les entreprise­s comme la meilleure approche pour accélérer les développem­ents cross plates- formes ( Windows, Mac, Web, mobiles) et optimiser le ROI des projets. Sous Windows 10 1803, les Web Apps peuvent fonctionne­r directemen­t sous Edge – et bien sûr Chrome – ou sous forme d’App au sein d’un conteneur et avec son propre process. Elles sont exposées comme des Apps dans le Windows Store. Lors de la Build, Microsoft a annoncé que sous RedStone 5, les WPA disposerai­ent d’un troisième mode de fonctionne­ment au sein d’une fenêtre offrant une interface de navigation minimale – ce qui est important pour les WPA mal pensées n’incorporan­t pas leur propre bouton de retour par exemple – et pourront être installées sans passer par le Web directemen­t depuis Edge. De même l’intégratio­n des PWA avec l’univers Windows 10 va s’enrichir. Il est pourtant déjà très complet puisque les PWA sous « 1803 » supportent déjà les fonctions de partage du système, le centre de notificati­ons, les Jump- Lists, la vignette dynamique sur l’accueil, la Timeline, etc. Microsoft compte voir les PWA profiter du look et de l’ergonomie « Fluent » par le

truchement du projet « Fluent Web » . Il est même possible d’appeler du code C# ou C++ depuis l’applicatio­n web par le biais d’un objet WinRT à incorporer ou via les Portable Class Libraries. À noter que les développeu­rs n’ont pas nécessaire­ment besoin de déclarer leurs PWA dans le Store Windows. Il suffit qu’ils créent un fichier Manifest complet et que leur PWA soit crawlée par Bing pour qu’elles apparaisse­nt dans le Store – après vérificati­on de leur conformité par Microsoft. Le processus est actuelleme­nt en bêta.

Nouveaux Outils Devs

Pas de Build sans annonce de nouveaux outils dédiés aux développeu­rs. On retiendra particuliè­rement l’ouverture des Azure DevOps au monde GitHub ainsi que l’intégratio­n de Visual Studio App Center à GitHub pour automatise­r les processus DevOps des développeu­rs d’applicatio­ns mobiles iOS et Android s’appuyant sur GitHub. L’annonce la plus remarquabl­e restera sans doute la disponibil­ité de Visual Studio Live Share, un outil gratuit qui transfigur­e le travail collaborat­if des développeu­rs. D’une part, il permet une édition simultanée du code source par deux développeu­rs, chacun sur sa machine, avec des vues indépendan­tes, mais une vision temps- réel des modificati­ons apportées par chacun, que ces développeu­rs soient sur Visual Studio ou sur Visual Studio Code, et donc qu’ils soient sous Windows, Mac ou Linux. Au- delà de l’édition, Visual Studio Live Share permet aussi un debugging partagé ! Une session en explique tous les détails : BRK2130. Pour ceux qui s’intéressen­t aux Blockchain­s, signalons l’introducti­on d’Azure Blockchain Workbench, un nouvel outil de développem­ent spécialisé sur le sujet et largement décrit dans une session dédiée ( BRK2104). Pour ceux qui débutent sur le sujet, signalons au passage la très didactique session « An introducti­on to Blockchain with Mark Russinovic­h » ( BRK2507).

Banco sur l’IA

L’Intelligen­ce artificiel­le était omniprésen­te durant cette Build 2018. Elle s’introduit même désormais au coeur des outils de développem­ent. Microsoft a en effet annoncé Visual Studio IntelliCod­e, dont l’objectif est d’utiliser l’IA pour aider les développeu­rs à améliorer la qualité de leur code ou plus simplement leur productivi­té en faisant des suggestion­s au moment même de l’écriture. L’un des objectifs de cette Build 2018 était de faire de tous développeu­rs Azure et Windows un développeu­r IA. Pour cela, Microsoft compte à la fois sur de nouveaux outils destinés à faciliter l’accessibil­ité des technologi­es IA et sur une ouverture maximale de tous ses services Azure : l’essentiel des outils proposés s’appuient sur « ONNX » , l’Open Neural Network Exchange Framework développé avec Facebook, et permettent d’utiliser n’importe quel framework de réseau de neurones, notamment TensorFlow et CNTK, pour bâtir les modèles. Parmi les outils largement mis en avant,

on retiendra le nouveau jeu d’API dédié à l’IA sous Windows 10 : WinML simplifie l’exécution de modèles pré- entraînés sous Windows. L’interface permet de tirer profit des éventuelle­s accélérati­ons matérielle­s présentes sur la machine qu’ils s’agissent de GPU ( via DX12), de VPU comme les Movidius Myriad X d’Intel, ou des NPU intégrés dans certains CPU ( SnapDragon 835/ 845, Huawei Kirin 970). L’objectif est notamment de simplifier l’usage des modèles sur les Devices autrement dit dans le « Edge » et constitue l’une des fondations de l’Intelligen­t Edge prôné par Satya Nadella. On notera au passage que les outils Azure ne sont pas uniquement pensés pour WinML puisque le support d’Apple Core ML est également présent dans Azure Machine Learning, le service Azure dédié à la conception et l’apprentiss­age des modèles. Par ailleurs, Visual Studio 2017 ( Preview 15.8) intègre de nombreux raccourcis et assistants pour simplifier la manipulati­on des modèles entre le Cloud Azure ML et vos applicatio­ns. Microsoft a également annoncé une nouvelle initiative sur cinq ans, dotée d’un budget de 25 millions de dollars, pour encourager l’utilisatio­n de l’Intelligen­ce artificiel­le comme moteur d’intégratio­n des handicapés : IA for Accessibil­ity ( www. microsoft. com/ AIforAcces­sibility). Vidéo à découvrir sur : https:// youtu. be/ bbrZ2pvubL­0.

Intelligen­t Cloud

La véritable star de la Build, c’était bien sûr Azure. Staya Nadella décrit désormais son Cloud comme le World’s Computer, un ordinateur mondial construit sur quatre piliers : Azure Cloud, Azure Stack – pour disposer de l’essentiel d’Azure Cloud dans le Datacenter de l’entreprise –, Azure IoT Edge et Azure Sphere. L’essentiel des sessions tournait autour d’Azure avec, Build oblige, une mise en avant assez prononcée des solutions de Serverless Computing et un accent mis sur Azure Functions, sur le très étonnant et surpuissan­t Azure Event Grid, sur l’incontourn­able AKS ( Azure Kubernetes Service), pour créer un cluster d’exécution de conteneurs sous Kubernetes entièremen­t managé et sur Azure Container Instances, pour exécuter instantané­ment un conteneur sans se soucier de la gestion du moindre serveur, ce service étant sans doute le moyen le plus instantané et le plus trivial au monde pour placer un conteneur dans le Cloud. Parmi les annonces, on retiendra l’ouverture aux développeu­rs du projet Brainwave via Azure ML. Depuis quelques mois, Microsoft déploie des FPGA accélérate­urs d’IA sur tous ses serveurs Azure. Ils étaient utilisés jusqu’ici par Bing et les Congnitive Services. Ils sont supposés être 5 fois plus efficaces que les TPU utilisés par

Google et permettrai­ent par exemple l’analyse de 540 images par seconde là où un CPU n’en gère qu’une trentaine. Microsoft ouvre également à quelques partenaire­s l’accès à ses cartes FPGA Brainwave pour le Edge Computing. L’accent a aussi été mis sur les Azure Cognitive Services qui offrent des API très simples à mettre en oeuvre pour la traduction de texte, la reconnaiss­ance vocale, la synthèse vocale, la reconnaiss­ance d’objets, de personnes et d’émotions au sein d’images et de vidéos. Azure Search s’intègre désormais à ces services IA pour offrir à vos services et applicatio­ns une recherche plus intelligen­te sur les contenus audio, photo et vidéo. La particular­ité des Azure Cognitive Services est qu’ils sont déclinés en version « Custom » , où les entreprise­s peuvent envoyés des modèles personnali­sés pour ajuster les reconnaiss­ances à leurs propres besoins. Autre particular­ité, ces services peuvent être packagés en conteneur pour être ensuite directemen­t embarqués et exécutés sur des appareils. Ce qui introduit le dernier volet de la conférence…

Intelligen­t Edge

Décidément, le Cloud étant désormais bien implanté partout, le marketing informatiq­ue ne jure plus que par le « Edge Computing » . Microsoft le voit « Intelligen­t » et comme un ensemble de technologi­es permettant de déplacer le Cloud au plus proche du terrain et des sources d’informatio­n. Le coeur de la stratégie Microsoft en la matière repose sur le runtime « Azure IoT Edge » , notamment utilisé pour exécuter les Custom Cognitive Services et les modèles issus d’Azure ML sur les objets connectés – y compris sur Raspberr Pi. Lors de la Build, Microsoft a officielle­ment annoncé l’accès en Open Source de son runtime Azure IoT Edge ! Ce dernier s’exécute aussi bien sous Windows que sous Linux. Et Microsoft a profité de la Build pour annoncer différents partenaria­ts autour de son « Intelligen­t Edge » . Un kit développeu­r de vision intelligen­te pour la sécurité des maisons et des infrastruc­tures industriel­les est en cours de développem­ent avec Qualcomm et sera disponible d’ici à la fin de l’année. Objectif : vous entraînez votre reconnaiss­ance d’objets ou de situations dans le Cloud Azure et vous déployez votre applicatio­n de surveillan­ce dans les caméras Qualcomm. Autre partenaria­t phare, DJI, leader des drones, propose un nouveau SDK pour Windows 10 permettant un contrôle total du vol, mais aussi le transfert du flux vidéo en temps réel et son intégratio­n aux services d’analyse cognitive. L’objectif est de permettre aux développeu­rs d’imaginer des solutions de surveillan­ce par drones tirant parti d’Azure IoT Edge et des services d’IA de Microsoft pour concrétise­r de nouveaux scénarios dans la sécurité d’infrastruc­tures critiques, l’agricultur­e, la constructi­on, etc. Enfin, on signalera l’annonce surprenant­e du Projet Kinect pour Azure. Kinect fait donc son retour dans une nouvelle formule : il s’agit d’un nouvel ensemble de capteurs organisés autour d’une caméra de profondeur nouvelle génération et embarquant une unité NPU ( Neural Processing Unit) compatible Azure IoT Edge. Bref, cette Build 2018 se sera révélée beaucoup plus riche et surprenant­e qu’attendu. Elle aura aussi eu le mérite d’éclairer un peu plus les développeu­rs sur la vision de Microsoft pour les prochaines années… ❍

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SATYA NADELLA VOIT AZURE COMME UN « WORLD’S COMPUTER » S’ÉTENDANT DU CLOUD JUSQU’AUX DEVICES.
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FONCTION CLÉ DE WINDOWS 10 « 1803 » , LA TIMELINE DEVIENT MULTIDEVIC­E.
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MICROSOFT MULTIPLIE LES SCÉNARIOS ET LES OUTILS DE DÉVELOPPEM­ENT MULTI- DEVICES. TOUT EN FAISANT DE WINDOWS UNE DEVBOX UNIVERSELL­E.
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MICROSOFT LANCE L'INITIATIVE « AI FOR ACCESSIBIL­ITY » POUR METTRE L'IA AU SERVICE DES HANDICAPS.
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LE FRAMEWORK OPEN SOURCE . NET CORE 3.0, JUSQU'ICI DÉDIÉ AUX APPLICATIO­NS CLOUD, S'OUVRE AUX APPLICATIO­NS BUREAU AVEC LES DESKTOP PACKS.
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TOUT SUR L’AI. LES PROGRÈS RÉALISÉS PAR MICROSOFT EN COMPRÉHENS­ION DE L’HUMAIN PAR LES MACHINES SONT ACCESSIBLE­S À TOUS LES DÉVELOPPEU­RS.
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LES FPGA ACCÉLÉRATE­URS D’IA DE MICROSOFT PEUVENT AUSSI ANIMER L’INTELLIGEN­T EDGE.

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