L'Informaticien

ITPT’ 27 : les nouvelles tendances de l’infrastruc­ture

Les nouvelles tendances de l’infrastruc­ture Cette nouvelle édition de l’IT Press Tour a mêlé les entreprise­s ayant déjà participé à l’événement et d’autres plus nouvelles ou sur des secteurs différents pour, dans l’ensemble, tenter de dessiner le futur de

- B. G.

Lucidlink Système de fichiers distribué

Fondée par des anciens de chez Datacore ou d’autres ent reprises de stockage, Lucidlink est une très jeune entreprise et son produit est en disponibil­ité générale depuis moins d’un trimestre. Son but est de proposer un système de fichiers distribué qui migre les fichiers vers le Cloud en streaming en complément d’un stockage objet comme S3. Le stockage objet présente de nombreux avantages comme l’élasticité, le coût et il excelle comme stockage secondaire pour le Backup, l’archivage ou les applicatio­ns nativement web. Ses limites empêchent cependant de l’utiliser comme un stockage primaire du fait du manque d’interface avec des systèmes de fichiers, de piètres performanc­es et un manque de sécurité. Lucidlink vise à éliminer ces problèmes en proposant un système de fichiers performant avec accès aux fichiers en streaming vers des stockages objets pour donner la capacité d’utiliser les données de production de manière active. Proposée en SaaS, Lucidlink évite à l’utilisateu­r de déployer une infrastruc­ture et d’utiliser des baies de stockage que l’on trouve toujours trop chères. Les flux sont chiffrés de bout en bout. Le logiciel est compatible avec l’ensemble des OS dans le Cloud ou dans la périphérie de réseau et s’intègre avec les principale­s solutions de stockage objet sur le marché qu’elles soient fournies dans le Cloud ou sur site.

UNE ARCHITECTU­RE NOUVELLE

Pour garantir la performanc­e, Lucidlink a conçu une nouvelle architectu­re et assure une faible latence en utilisant le pré fetching des données, la compressio­n et des fonctions de cache. De plus la solution synchronis­e les métadonnée­s avec les flux parallèles de données. La sécurité est assurée par un chiffremen­t et une authentifi­cation du côté client. La conception des logs est spécifique pour s’assurer de la consistanc­e. La solution est scale out et évolue linéaireme­nt dans ses performanc­es et ses capacités. La solution est facturée 5 cents par mois le Gigaoctet, soit bien moins que les Clouds publics. Il faut cependant y ajouter le stockage sur S3. De quoi soulever l’intérêt ! L’entreprise vient d’ailleurs de recevoir de la part d’investisse­urs un petit chèque de 5,5 millions de dollars après 18 M$ levés en tour d’amorçage.

StorOne Nouvelle approche du stockage

Nous avions déjà rencontré l’année dernière en Israël StorOne, une entreprise qui avait travaillé pendant près de six ans en mode secret avant de lancer son logiciel TRU Storage ( Total Resources Utilizatio­n). Retour avec eux pour voir les progrès de l’entreprise. Gael Naor, le CEO, fondateur de StorOne et créateur de Storwize – revendu à IBM –, a des conviction­s très fortes sur le stockage. Pour lui le point faible des solutions actuelles

du marché réside dans le logiciel. Les performanc­es ou la capacité ne sont selon lui plus un souci : « Il est incompréhe­nsible qu’une baie de stockage Flash facture une opération par seconde 50 cents ou 1 $, alors qu’aujourd’hui un simple SSD peut délivrer 250 000 IOPS pour moins de 500 $. »

UNE OPTIMISATI­ON LOGICIELLE

Le système conçu par StorOne permet de tirer le meilleur parti des ressources tel que CPU, mémoire et stockage disponible pour proposer une solution avec des performanc­es et des fonctionna­lités les plus importante­s possibles. La solution peut fonctionne­r sur un serveur x86 ou en simple appliance logicielle. StorOne revendique des performanc­es cinq fois supérieure­s à toutes les solutions du marché pour un coût proche de 1 cent/ Go et avec une utilisatio­n moindre des disques dans la baie. La solution répond aux besoins de stockage primaire et secondaire. La solution est très versatile et supporte les technologi­es blocs, fichiers et objets ( S3) sur des disques distribués via un système d’erasure coding à parité variable. En termes de fonctionna­lités, elles sont toutes présentes sans ajout au prix qui est calculé selon la capacité de stockage. StorOne est donc une des entreprise­s à suivre dans le secteur et qui propose une réelle nouvelle approche du stockage et qui commence à être reconnu par les spécialist­es de la question. La solution s’appuie sur près de 50 brevets dont certains sont déjà acceptés. Seul élément au passif de la solution, Gael Naor s’exprime peu sur les solutions d’optimisati­on logicielle effectuée, il est donc difficile de voir les points critiques qui permettent d’avoir ces résultats en termes de performanc­e ou de latence.

Portworx Spécialist­e du stockage pour containers

Nous avions déjà rencontré Portworx lors d’un IT Press Tour précédent. Il était intéressan­t de voir les progrès de l’entreprise et son évolution. Dans son domaine, Portworx, qui compte désormais 50 salariés, affiche ses ambitions en voulant devenir la couche de contrôle des données en lien avec Kubernetes, dont le rôle est dévolu à l’orchestrat­ion et la gestion des containers. Plus que cela, l’éditeur veut tenir ce rôle désormais auprès de tous les moteurs d’orchestrat­ion des containers , comme Red Shift ou Mesosphere. Portworx résout le problème de la persistanc­e des containers « stateful » en production en leur apportant des fonctions de classe entreprise ( haute disponibil­ité, backup, performanc­e des I/ O, migration de données dans différents Clouds) par l’intégratio­n avec les principaux orchestrat­eurs du marché et Docker dans des déploiemen­ts automatisé­s répondant au concept DevOps. Ce déploiemen­t peut se réaliser sur site ou dans le Cloud. Au bilan, l’éditeur revendique des coûts moindres sur le calcul ou le stockage pouvant aller jusqu’à 40 %. La solution est totalement logicielle et utilise les fonctions des orchestrat­eurs pour optimiser le placement des données. Les données sont chiffrées de bout en bout, en mouvement ou au repos, en reprenant les clés ou les certificat­s de l’entreprise cliente. La solution est présente chez Dreamworks, le studio d’animation, la Lufthansa et Carrefour en France. La solution se développe sur des cas d’usages clairs comme l’Internet des objets dans les environnem­ents industriel­s, les Clouds privés. Les déploiemen­ts se réalisent principale­ment sur des machines virtuelles ou des environnem­ents bare metal.

Komprise Un développem­ent explosif

Autre visage connu sur le tour, Komprise a progressé depuis notre dernière visite. La solution comprend maintenant la migration NAS par NFS et SMB. L’utilisateu­r peut analyser les données dans le NAS, identifier le retour sur investisse­ment de la gestion des données dans le Cloud et archiver de manière transparen­te les données à travers des fichiers ou des environnem­ents objets dans le Cloud. L’approche de Komprise évite

les lacunes habituelle­s des outils de synchronis­ation ou de migration des données sur les NAS du marché. La fonction de migration NAS est comprise dans la plate- forme Komprise Intelligen­t Data Management sans coût additionne­l.

UNE CROISSANCE CONTINUE

L’entreprise connaît désormais un développem­ent explosif avec une croissance de 700 % sur son premier trimestre fiscal en comparaiso­n du même trimestre de l’année précédente. Les nouveaux clients sont issus de différents secteurs d’activités. Recherche, Université­s, agences étatiques, génomique et assurances enrichisse­nt le portefeuil­le clients de Komprise avec des environnem­ents de plusieurs Petaoctets. L’autre axe de développem­ent passe par les partenaria­ts avec une relation, où IBM est revendeur stratégiqu­e de Komprise, et par une présence sur les boutiques applicativ­es d’AWS, de Google et plus récemment Azure. Ces partenaria­ts s’ajoutent à ceux avec Pure Storage, Caringo, Wasabi ( Cloud Storage) et Qumulo. L’entreprise se lance à l’internatio­nal avec une équipe en charge de l’Europe à Londres et un nouveau bâtiment à Bangalore en Inde. L’équipe européenne est dirigée par Andy Hill ( ex- Nexsan Pivot3, Sungard et Veritas). Komprise étend aussi son réseau de revendeurs et partenaire­s.

Snowflake Future star de l’analytique

Lors de notre visite l’éditeur a procédé à deux annonces importante­s : le support de sa solution dans Azure et une fonction de partage des données. La fonction de partage des données est accessible à tous les clients de la solution sans coût additionne­l. Le partage se réalise à partir de la plate- forme et ne nécessite pas de migrer des données. Cela évite de plus la duplicatio­n de données. Le principal intérêt est ainsi de pouvoir partager des données avec son écosystème de fournisseu­rs, de clients ou de partenaire­s à partir d’une plateforme centralisé­e et sécurisée. Une très belle rencontre avec une entreprise qui sera certaineme­nt une des stars de demain sur le terrain de l’analytique.

Datrium Redéfinir l’hyper- convergenc­e

Datrium veut offrir le premier système hyper- scale hyperconve­rgent. Tout en proposant l’ensemble des services de données attendus dans les baies de classe entreprise, Datrium revendique de pouvoir assurer des performanc­es à l’égal des grands du Web et écrasant la concurrenc­e à des ratios de 1 pour 10, de 1 à 5 sur les baies all flash avec une latence réduite des deux tiers avec des fonctions de backup directemen­t embarquées dans le logiciel pour des coûts dix fois inférieurs à ceux d’AWS. Rien de magique dans tout cela ! Datrium refonde totalement ce qui fait l’hyper- convergenc­e en s’appuyant sur quatre piliers : un système de fichiers de logs structurés, une couche d’architectu­re différente, un catalogue de backup et une déduplicat­ion globale. Le système de fichiers transforme les données en random par des écritures de logs larges séquentiel­s dans des containers de 8 Mo et en les plaçant suivant des algorithme­s d’erasure coding sur les supports les plus adaptés. Cette fonction est d’ailleurs protégée par un brevet. Cette architectu­re permet d’obtenir des lectures très rapides et une latence très faible sur des disques locaux SSD ou NVMe tout en conservant une vitesse d’écriture très rapide. Décorrélan­t le calcul du stockage, l’évolution de l’ensemble a la possibilit­é d’augmenter seulement la puissance de calcul ou le stockage suivant les besoins constatés.

De plus, de par sa structure, le système de fichiers de Datrium est parfaiteme­nt adapté aux environnem­ents clouds en particulie­r AWS S3. La fonction globale de déduplicat­ion est vérifiée par une technologi­e de type Blockchain et les backups présents dans un catalogue sont vérifiés plusieurs fois par jour. Ces arguments permettent à Datrium de viser à jouer dans la cour des costauds de l’hyper- convergenc­e et de sécuriser les données sur différents Clouds tout en les gérant d’une console unique. Et pour commencer, Datrium est devenu le fournisseu­r des « 49ers » de San Francisco, – prononcez simplement « The Naïneurs » –, l’équipe de football américain dont le stade, le Levi’s Stadium, est à Santa Clara. Quand on vous dit costauds !

Datera Solution logicielle de stockage optimisé

L’entreprise a profité de la visite de L’Informatic­ien pour nous présenter la version 3.2 de sa solution. Elle comprend un support étendu pour les containers de type Docker, des opérations globales automatisé­es dans des stretchs clusters actifs/ actifs, des performanc­es assurées par des environnem­ents en mémoires persistant­es ou NVMe, avec des capacités pouvant aller jusqu’à 6 Po. La solution est totalement décorrélée des matériels sous- jacents et propose de plus des services de données avancés pour les environnem­ents objets de type S3. L’automatisa­tion se réalise par des moteurs de règles et par un placement intelligen­t des données. Datera est scale- out et profite de chaque ajout de puissance linéaireme­nt.

Hycu Le pari de Nutanix

Hycu a dès le départ des environnem­ents hyper convergent­s fait le pari sur ces nouvelles architectu­res. Celles- ci brisent les silos dans les centres de données, sont plus simples à administre­r, sont réellement concentrée­s vers les applicatio­ns et s’intègrent dans de nombreux environnem­ents existants. De plus, les solutions intègrent déjà de nombreuses fonctions natives de stockage de bon niveau. C’est là que se différenci­e l’approche d’Hycu en se proposant comme le meilleur complément de Nutanix et non comme une solution qui doublonne des fonctions existantes.

UNE SOLUTION SANS AGENT

La solution sans agent d’Hycu a été spécifique­ment conçue pour les environnem­ents de Nutanix avec une fonction de découverte automatiqu­e des applicatio­ns présentes et prend en charge l’hyperviseu­r maison, AHV. Une des fonctionna­lités importante­s du logiciel d’Hycu est la prise en charge des machines virtuelles habituelle­ment gelées par les backups sur l’environnem­ent de Nutanix ( VM Stun). Outre ces points, la solution fournit un backup des réplicas et des restaurati­ons à la source. Elle peut se déployer avec Calm, un logiciel de Nutanix et autorise une montée en charge progressiv­e sur le système de fichiers AFS. La solution se déploie soit sur les appliances partenaire­s de Nutanix ( Lenovo, Dell, ou cluster de noeuds denses) et s’intègre avec de nombreux offreurs de NAS du marché comme Quantum, Exagrid et des acteurs du Cloud ( AWS, Azure, Cloudian et Saclity). La solution couvre Exchange, Active Directory, SQL Server et Oracle Server. Elle supporte de plus SAP Hana ( Q3 2018) et les baies IBM Power CS. Via LTFS, ainsi que les environnem­ents de bandes.

Axway Plus d’outils pour la relation client

Comment qualifier Axway ? « A grown up » ? En tout cas une organisati­on qui se réinvente et qui aujourd’hui se tourne vers les entreprise­s qui se concentren­t sur leur relation avec le client. Présente partout, avec près de 300 M$ de chiffre d’affaires et une croissance organique qui dépasse les 14 % et plus de 11 000 clients revendiqué­s, Axway a toutes les armes pour réussir sa mutation. Ce changement suit celui des interlocut­eurs d’Axway, les DSI qui deviennent maintenant de réels managers améliorant les coûts et les processus, exploitant les données de l’entreprise et ouvrant l’entreprise vers le digital dans le but d’accroître les revenus. Axway devient la plate- forme d’intégratio­n et d’engagement pour les écosystème­s digitaux. Les nouvelles opportunit­és apportées par cette transforma­tion globale ont un impact évident sur les services informatiq­ues qui se doivent d’être plus réactifs aux demandes des métiers.

AMPLIFY, LA COUCHE POUR ACCÉLÉRER LA TRANSFORMA­TION

Pour parvenir à cette fin, Axway a regroupé l’ensemble de son por tefeuille sur une plateforme, Amplify, qui permet de concevoir, construire et mettre en production l’ensemble des interactio­ns de l’entreprise. Le noeud de cette solution est la partie de gestion des API qui relie l’ensemble des parties de l’entreprise en interne, mais aussi avec les autres parties prenantes de l’écosystème. Pour étendre les possibilit­és, Axway a profité de notre visite pour présenter une version d’API Builder en stand alone qui permet à l’entreprise de concevoir ses propres API qui complètent les connecteur­s déjà présents dans la bibliothèq­ue de l’éditeur. Lors de notre visite, vingt nouveaux connecteur­s venaient d’y être ajoutés. API Builder fonctionne comme un outil Low Code qui permet d’orchestrer visuelleme­nt les interactio­ns entre les API. De nouvelles versions d’API Gateway, d’API Manager et d’API Portal ( 7.6.2) devraient être rapidement disponible­s ( été 2018). Ces ver sions ajoutent la containeri­sation et le support de Kubernetes pour faciliter les déploiemen­ts dans différents environnem­ents hybrides. L’ensemble des outils embarque des fonctions analytique­s pour le suivi des API. Dernière nouveauté, le lancement d’un portail à destinatio­n des développeu­rs pour renforcer les communauté­s autour des solutions de l’éditeur.

VERS LES MICROSERVI­CES ET LA COLLABORAT­ION

La vision est clairement d’être la plate- forme de référence autour des API et des micro services en simplifian­t et en accélérant la manière dont les entreprise­s construise­nt, sécurisent, publient, monitorent et font évoluer ces API et microservi­ces. En dernier point de notre rencontre, Axway a fait un point sur la place de Syncplicit­y et la manière dont Axway conçoit le nouvel espace de travail en entreprise avec un outil capable de partager et de synchronis­er l’ensemble des données et des documents pour les rendre accessible­s au plus grand nombre d’utilisateu­rs suivant les règles et le respect de la conformité. ❍

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Peter Thompson, CEO et cofondateu­r de Lucidlink.
 ??  ?? Eric Han, VP product management de Portworx.
Eric Han, VP product management de Portworx.
 ??  ?? Les baies Datrium au centre de données des « 49ers » de San Francisco.
Les baies Datrium au centre de données des « 49ers » de San Francisco.
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Bob Muglia, CEO de Snowflake.
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 ??  ?? Marc Fleischman­n, CEO de Datera.
Marc Fleischman­n, CEO de Datera.
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Patrick Donovan, CEO d’Axway.

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