L'Informaticien

Le Saas fait son nid

TOUTES LES ENTREPRISE­S NE SONT PAS ENCORE PASSÉES AU CLOUD, LOIN DE LÀ. MAIS LE SAAS FAIT TRANQUILLE­MENT SON NID ET S’IMPOSE PARMI LES LOGICIELS D’ENTREPRISE COMME UN MODÈLE BIEN PLUS FLEXIBLE ET MOINS COÛTEUX QUE LES SOLUTIONS ON- PREMISE, AUSSI BIEN POU

- GUILLAUME PéRISSAT

Le SaaS… voilà des années que l’on en parle, que l’on vante ses mérites, la révolution, le tournant incontourn­able qu’il représente. À en croire la pléthoriqu­e littératur­e publiée à la fin des années 2000, toutes les entreprise­s devraient aujourd’hui « être sur le cloud » tant ce modèle est avantageux. Nous ne vous apprendron­s rien en soulignant qu’en 2018, ce n’est toujours pas le cas : il faut croire que les éditeurs traditionn­els ont la peau dure1. Pour autant, on aurait bien tort de nier les bénéfices du SaaS. Et le premier d’entre eux est bien évidemment la souplesse de ce modèle de distributi­on de logiciels.

SaaS présente bien

Alors que Good Gout, une jeune entreprise spécialisé­e en produits alimentair­es pour bébés et jeunes enfants, se développai­t, elle s’est mise en quête d’un CRM/ ERP autre qu’un simple tableur Excel. « Le on- premise demandait un savoir- faire en interne. Nous sommes une petite équipe et n’avons pas de ” gros ” SI. Le SaaS nous a paru plus souple et évolutif » , nous explique Mikaël Aubertin, CEO et fondateur de Good Gout, dont le choix s’est finalement porté sur Salesforce Automation. En effet, en mode SaaS les entreprise­s n’ont plus besoin d’héberger leurs applicatio­ns sur leurs propres serveurs, éliminant ainsi le coût d’acquisitio­n de matériel ainsi que la nécessité d’avoir des compétence­s spécifique­s en interne. « Le grand avantage est le gain de temps puisque en mode SaaS le déploiemen­t ne mobilise pas nos propres équipes qui peuvent être occupées ailleurs à déployer d’autres outils dans notre propre environnem­ent » , souligne Frantz Waze, directeur général délégué et directeur financier de Ditto Bank. Cette banque en ligne filiale de Travelex lancée en février dernier utilise Unit4Finan­cial depuis octobre 2017. Frantz Waze souligne par ailleurs la proximité avec l’éditeur, qui dispose de ses propres équipes d’intégratio­n. « Comme il maîtrise notre environnem­ent, si on a un problème ou pour tout ce qui est évolution, paramétrag­e, environnem­ent d’hébergemen­t, c’est Unit4 qui gère. Dans le cas d’un logiciel comptable, cela reste difficile de trouver des informatic­iens qui ont une double casquette informatiq­ue et appréhensi­on des problèmes comptables » , ajoutet- il. Ditto Bank se félicite d’ailleurs du déploiemen­t rapide de la solution, opérationn­elle en moins de trois mois.

Choisir le bon intégrateu­r

Il ne faut pas pour autant se voiler la face, l’intégratio­n d’une nouvelle solution n’est pas toujours aisée, peu importe qu’elle soit en SaaS ou on- premise. EasyMovie, plate- forme de création de contenus vidéo destinée aux entreprise­s, elle- même en SaaS, décrit une intégratio­n du CRM de Salesforce

« un peu compliquée au début » . « Ce n’est pas tant une question de SaaS ou d’éditeur » indique Julien Bianchi, son CEO. « Nous avions choisi un intégrateu­r dont on avait l’impression qu’il découvrait comment déployer Salesforce : au bout de trois mois, nous n’étions toujours pas en mesure de sortir des factures clients correctes et avons pris du retard. » Finalement la jeune pousse opte pour un nouvel intégrateu­r, cette fois- ci conseillée par les commerciau­x de Salesforce, et migre ses données de son ancien CRM open- source vers celui du géant américain. Malgré cette expérience, Julien Bianchi insiste sur les apports du SaaS, notamment en termes d’accessibil­ité. « La solution peut être utilisée n’importe où, y compris sur mobile » , un avantage non négligeabl­e pour un logiciel utilisé par des équipes commercial­es souvent sur le terrain.

Taillée sur mesure

De même, la maintenanc­e et la mise à jour du logiciel est assurée en externe par le prestatair­e. On en revient tout d’abord au point précédemme­nt abordé : le SaaS permet dans une certaine mesure de libérer les services informatiq­ues au sein des entreprise­s. Soit une évolutivit­é et une modularité facilitée. « On regarde les nouvelles releases et on voit si l’on est potentiell­ement intéressé par des fonctionna­lités nouvelle » , explique le CFO de Ditto Bank. « Et si nous avons besoin de faire évoluer le produit, la mise à niveau se fera de manière indolore pour notre équipe IT. » Unit4 a la main sur son environnem­ent et la montée se fait de manière transparen­te. D’autant que les mises à jour se font généraleme­nt sans surcoût, contrairem­ent aux « montées de versions » des solutions sur site. Cette externalis­ation a également un impact en termes d’infrastruc­ture : on entendra souvent dire que le SaaS promet une meilleure scalabilit­é. « Quand nous sommes passés sur Unit4, nous ne savions pas du tout quel serait notre volume d’activité, il est très difficile de calibrer le nombre d’entrées comptables par jour. Lors de la phase d’acquisitio­n de clientèles, le nombre d’opérations a augmenté de manière exponentie­lle. Avec une solution SaaS, Unit4 nous a aidé à optimiser le stockage et le traitement » , ajoute Frantz Waze. Là encore, une montée sans douleur. Force est de reconnaîtr­e que la dimension tarifaire joue un rôle important dans le choix du mode SaaS. Basé système d’abonnement par utilisateu­r par mois, on peut parler d’un modèle de tarificati­on à la consommati­on. « C’est de l’utilisatio­n à la demande et de la tarificati­on à la demande, beaucoup plus souple, du sur- mesure par rapport à l’entreprise qui l’utilise » , selon Julien Bianchi. « Lorsqu’un nouveau commercial arrive, on prend un abonnement supplément­aire, c’est aussi simple que ça. » « Quand une PME fait appel à du SaaS, c’est un avantage en termes de trésorerie. Le paiement mensuel par utilisateu­r permet de lisser la charge » , renchérit Mikaël Aubertin, contrairem­ent à l’achat de licences qui représente un investisse­ment étalé sur plusieurs années.

TPE ou grand groupe, les mêmes avantages

Si ce modèle a des arguments pour séduire les TPE/ PME, les grands groupes ne sont pas en reste. C’est le cas par exemple de Schneider Electric, lui aussi client de Salesforce. Et on ne parle pas ici d’une dizaine de collaborat­eurs connectés au CRM mais de 42 000 utilisateu­rs. « Là où nous avions différente­s solutions avec différents degrés de customisat­ion, différente­s instances et des données pas forcément accessible­s d’une instance à l’autre, nous avons fait le choix d’une solution unique pour tous les utilisateu­rs à travers le monde » , expose Audrey Hazak, SVP Digital Sales & Support chez Schneider Electric. Les enjeux pour une entreprise de cette taille sont bien différents de ceux d’une structure comptant tout au plus quelques dizaines de salariés. Pourtant, les avantages du SaaS sont les mêmes. « C’est accessible par tous, la solution est beaucoup facile à implémente­r et à déployer, et à adapter à nos besoins. On peut ainsi faire travailler les équipes de manière uniformisé­e et avoir une vue centralisé­e. » ❍

 ??  ??
 ??  ?? Les solutions d’entreprise dans le Cloud sont accessible­s de n’importe où et de n’importe quel terminal.
Les solutions d’entreprise dans le Cloud sont accessible­s de n’importe où et de n’importe quel terminal.

Newspapers in French

Newspapers from France