Chinois et Russes suscitent des inquiétudes
La technologie peut offrir le meilleur mais peut également servir au pire. Et ce qu’il se passe dans plusieurs pays actuellement n’est pas annonciateur de formidables nouvelles. Commençons par la Russie qui a décidé de se passer de Wikipedia pour le remplacer par sa propre encyclopédie, sans doute plus conforme aux desiderata poutiniens en matière de connaissances. Second point, la décision par les autorités de remplacer tous les logiciels étrangers par des équivalents russes dans les ordinateurs, les smartphones et les téléviseurs, qui montre également une volonté de reprise en main des autorités. De là à imaginer que des logiciels espions pourraient être installés sur lesdits logiciels, il y a un pas que certains ont déjà franchi. Mais ce qu’il se passe en Russie est sans commune mesure avec les initiatives chinoises dans de nombreux domaines. Tout d’abord, il y a cette histoire de naissance de jumelles génétiquement modifiées pour être résistantes au virus VIH. Outre le fait que l’expérience est sérieusement remise en cause par la communauté scientifique, elle pose de gros problèmes éthiques. Dans un domaine similaire, on apprend également que les Chinois cherchent à utiliser des exemples D’ADN pour recréer le visage des Ouïghour. Côté flicage généralisé, l’étau se resserre toujours plus puisque les clients qui achètent une carte SIM ou un nouveau smartphone sont désormais obligés de se soumettre à une épreuve de reconnaissance faciale. Les autorités expliquent que cette loi a pour objectif de « protéger les droits légitimes et les intérêts des citoyens dans le cyberespace » . Ben voyons ! Tout simplement, il s’agit d’une nouvelle étape dans la surveillance généralisée mise en place dans l’empire du Milieu. Dernier point et non des moindres, une start- up en intelligence économique, baptisée Strider, vient de remettre au Sénat américain un rapport dans lequel il est souligné que la Chine utiliserait des fonds et la coopération des Européens et Américains afin de développer des applications militaires dans le domaine des technologies quantiques. Bien évidemment, les scientifiques mis en cause nient toute implication militaire mais de forts doutes subsistent. Lorsque l’on sait le potentiel de ces technologies, l’application à des fins militaires a de quoi inquiéter.
Bref, cette fin d’année 2019 se déroule sous d’inquiétants auspices malgré les formidables promesses que de telles technologies pourraient susciter, si elles sont employées à des fins nobles. ✖