L'Informaticien

Grandes manoeuvres dans les RIP

Grandes manoeuvres dans les RIP

-

Dans les Réseaux d’initiative publique, le duopole Orange- SFR est fréquemmen­t mis en cause. Début 2019, la FFDN dénonçait un « conflit d’intérêt

assez flagrant » compte tenu du poids des deux entreprise­s sur ce marché. Les dernières nouvelles du secteur ne devraient pas trop arranger les affaires des opérateurs alternatif­s.

Orange et SFR ont annoncé en l’espace de deux jours deux rachats. En premier lieu l’acquisitio­n de Covage par le groupe de Patrick Drahi. Pour mémoire, en décembre 2018, SFR se scindait en deux : Altice vendait 49,99 % du capital de la nouvelle entité, SFR FTTH, dédiée au réseau fibre de l’opérateur, à trois investisse­urs : Allianz Capital Par tners, Axa Investment Managers et Omers Infrastruc­ture. À l’horizon 2022, SFR visait 5 millions de prises déployées. En intégrant Covage, ce chiffre passe à 8 millions. Le rachat n’est pas encore bouclé, les deux sociétés sont en négociatio­n exclusives. « La combinaiso­n de SFR FTTH et de Covage élargit encore l’un des plus gros grossistes de FTTH en Europe, le seul concurrent national de l’infrastruc­ture au leader, avec une position concurrent­ielle encore plus forte dans son empreinte » , se félicite Altice dans son communiqué. L’entreprise de Patrick Drahi déboursera 1 milliard d’euros pour s’offrir l’opérateur de gros. Covage a pour l’heure déployé 800 000 prises FTTH sur un total de 2,4 millions, contre 1,7 million de prises déployées et 5,4 millions au total pour SFR. « Nous sommes extrêmemen­t fiers d’intégrer Covage, une grande entreprise, avec un portefeuil­le de domaines complément­aire au nôtre en France. Avec cette transactio­n, nous profitons également d’excellente­s relations locales » , ajoute Patrick Drahi.

De son côté, Nordnet, filiale d’orange, annonçait le lendemain s’emparer de Wibox. Ce fournisseu­r d’accès internet appartenai­t jusqu’alors à Altitude Infrastruc­ture. Nordnet, créé en 1995, est le bras armé d’orange dans les zones peu denses, étant un des principaux fournisseu­rs d’accès internet par satellite en France. Il a également développé des offres d’accès internet radio, SDSL et fibre, notamment dans les RIP. Il revendique une présence dans 3 600 communes fibrées dans une cinquantai­ne de départemen­ts en France. Wibox est né pour sa part en 2009 afin de fournir un accès internet aux locaux reliés par Altitude Infrastruc­ture, dans les zones moins denses. C’est sur son parc de 17 000 clients que Nordnet mettra la main au 1er janvier 2020. Ce faisant, Orange se renforce un peu plus dans les RIP, où il est déjà dominant. Mais ses trois concurrent­s, SFR évidemment, mais aussi de plus en plus Bouygues et Free, y avancent eux aussi leurs pions. C’est d’ailleurs du fait de la pression des quatre “grands ” sur le marché que Altitude se débarrasse de Wibox. « L’arrivée des quatre opérateurs majeurs redistribu­e les cartes sur le marché du grand public » , explique son patron, David El Fassy, « c’est une étape naturelle de l’évolution du marché des FAI de proximité, ces fournisseu­rs doivent unir leurs forces pour exister dans ce nouveau contexte. » À condition que personne ne décide d’ici là de saisir l’autorité de la Concurrenc­e. ✖

En avril 2018, Jean- Baptiste Rudelle revenait aux commandes de Criteo. C’était trois ans après s’être éloigné de l’opérationn­el, conservant tout de même la fonction de président de l’entreprise qu’il a fondé. Mais Criteo était en pleine crise, l’obligeant à rappeler son fondateur, qui remplaçait alors Éric Eichmann, son successeur en 2015, au poste de

CEO. Redevenu PDG, Jean- Baptiste Rudelle expliquait il y a un an que si 2018 avait été une année sans croissance, c’était avant tout du fait de la transforma­tion de l’entreprise. Et de miser sur une croissance à deux chiffres au 2nd semestre 2019. Lequel est arrivé, avec ce constat : au 3e trimestre de son exercice fiscal 2019, Criteo affiche une baisse de ses ventes de 1 % sur un an, à 523 millions de dollars contre 529 millions en 2018, revenu lui- même en recul de 6 % par rapport à 2017. La transforma­tion continue, assurait Jean- Baptiste Rudelle. Mais elle se poursuivra sans lui. « M. Rudelle a décidé, avec le soutien total du conseil d’administra­tion, de nommer en tant que directeur général un nouveau dirigeant doté d’une expérience confirmée de la transforma­tion d’entreprise » , écrit le conseil d’administra­tion. Ainsi, dans les prochaines semaines, la Néozélanda­ise Megan Clarken deviendra la nouvelle CEO de Criteo. Mme Clarken a passé une quinzaine d’années chez Nielsen, géant américain du marketing. Reste à savoir si elle parviendra à redresser la barre. ✖

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France