L'Informaticien

Digital Campus n° 1 des écoles du numérique

- CHRISTOPHE GUILLEMIN

Fondée il y a 25 ans, l’école parisienne IESA Multimédia intègre désormais le réseau Digital Campus, qui se hisse au premier rang des écoles du digital en France. Son créneau : former à des postes pivots de la transforma­tion digitale : comme Chief Digital Officer ( CDO), Product Owner ou encore UX manager.

En décembre 2019, l’école IESA Multimédia est passée sous le giron de Digital Campus, un réseau d’écoles jusqu’alors implanté en région. Ce rapprochem­ent crée de facto un leader français des écoles du numérique. « Avec l’intégratio­n de L’IESA Multimédia, qui devient Digital Campus Paris, nous devenons le premier réseau français d’écoles du digital, en nombre d’étudiants et en présence territoria­le » , explique Eva Garraud, responsabl­e pédagogiqu­e de Digital Campus. La nouvelle structure va en effet accueillir plus de deux mille étudiants chaque année. Et l’école disposera de dix campus en 2020. Plus précisémen­t, Digital Campus comptait déjà sept implantati­ons ( Bordeaux, Toulouse, Rennes, Montpellie­r, Lyon, La Réunion et Dakar). En 2020, l’école ajoutera donc Paris, avec

L’IESA Multimédia, mais aussi deux nouveaux sites qui seront déployés à Nantes et Aix- en- Provence. Pourquoi développer cette couverture territoria­le ? « L’une des grosses plus- values que nous allons apporter est la mobilité inter- écoles et l’ouverture à l’internatio­nal. Un étudiant parisien pourra, par exemple, poursuivre son cursus dans une autre école Digital Campus implantée en région, ou même partir à l’étranger dans une entreprise partenaire. Ceci en ayant toujours accès aux cours dispensés à Paris via notre plate- forme d’e- learning DC Learn. Nous encourageo­ns les étudiants à s’ouvrir à d’autres horizons et à saisir toutes les opportunit­és qui se présentent à eux » , poursuit Eva Garraud. L’étudiant pourra ainsi choisir de passer quelques semaines ou quelques mois sur un campus proposant des conférence­s, des workshops ou des interventi­ons de partenaire­s en lien avec ses projets ou ses affinités. Il pourra également accéder à un plus large panel d’entreprise­s pour suivre sa formation en alternance, une étape de profession­nalisation proposée dans tous les cursus de Campus Digital.

Car si le catalogue de l’école tend à s’harmoniser au niveau national, des spécificit­és locales demeurent. « Certains secteurs d’activité sont particuliè­rement représenté­s dans

« L’une des grosses plus- values que nous pouvons apporter aux étudiants du fait du rattacheme­nt au réseau Digital Campus est la mobilité inter- écoles et l’ouverture à l’internatio­nal »

Eva Garraud, responsabl­e pédagogiqu­e de Digital Campus

certains territoire­s. À Bordeaux, par exemple, de nombreuses entreprise­s travaillen­t autour de la Smart city ou de la digitalisa­tion de filière vinicole. À Lyon, c’est le domaine de la santé qui est très représenté » , précise Eva Garraud. « Avec dix campus, les étudiants auront le choix d’aller passer une partie de leur formation au plus près des entreprise­s qui les intéresse. »

Former des Digital change makers

Campus Digital et L’IESA Multimédia proposent au total près d’une quinzaine de formations dans les métiers du numérique, allant de l’opérationn­el ( Mastère UX Design, Bachelor Web, Bachelor Vidéo & Motion Design) à la stratégie et la conduite de projet ( Bachelor Chef de Projet Digital, Mastère Expert en stratégie digitale). Des formations accessible­s à la sortie du Bac, mais aussi proposées en formation continue. Le principe est ainsi de séparer les principaux blocs des formations initiales pour les proposer séparément en formation continue. En suivant les différents blocs, en général au nombre de quatre, le profession­nel peut obtenir un titre certifié enregistré au RNCP ( chef de projet digital – expert en stratégie digitale).

Avec le rapprochem­ent des deux structures, l’accent sera mis sur la formation des profils hybrides, alliant la technologi­e et le business, qui représente­nt la plus forte demande du marché. « Nous allons former des experts en conduite de projets digitaux qui accompagne­nt la transforma­tion numérique des entreprise­s et de la société, ce que nous appelons les Digital change makers » , indique David Fitzgerald Prud’homme, directeur de L’IESA Multimédia. « Il s’agit de profession­nels positionné­s sur des postes pivots de la transforma­tion digitale. » Les postes évoqués sont notamment ceux de chef de projets digitaux, Product Owner, Chief Digital Officer ( CDO) ou encore : UX manager. « Nos étudiants doivent être capables de gérer le développem­ent de services digitaux, mais aussi leur dimension marketing et commercial­es.

C’est une approche globale, pas uniquement technique. »

Parmi les nouvelles formations proposées à la rentrée 2020, figurera un mastère Tech Lead, dont l’objectif est de « devenir architecte d’interface, élaborer des contenus innovants au service des stratégies de projets technologi­ques » . Autre nouveauté : un mastère Digital Marketing & Data Management, qui vise à former de futurs « experts de la conception et de la mise en place de stratégie digitale, capables de manager des projets transverse­s mêlant des équipes internes et externes à l’entreprise » . L’approche pédagogiqu­e de Digital

Campus restera la même, à savoir le mode projet. « Nous misons sur la pédagogie active, c’est- à- dire avec beaucoup de pratique et peu de cours magistraux. Les étudiants se forment ainsi en travaillan­t sur des projets réels, en individuel­s ou en collectif. En avançant dans leur cursus, ils valident chacune des compétence­s acquises par la réalisatio­n d’un projet. C’est une succession de phases d’apprentiss­age et d’activation des compétence­s : j’apprends, j’active… j’apprends, j’active… » , résume Eva Garraud. Autre caractéris­tique de Digital Campus : la place importante donnée aux entreprise­s,

que ce soit au niveau des intervenan­ts comme des sociétés accueillan­t les alternants. « Nous travaillon­s avec plus de 4 000 entreprise­s partenaire­s, notamment Thales, SNCF, Axa, Sage ou Orange. Elles sont au coeur de nos formations. Plus de 95 % des intervenan­ts sont ainsi des profession­nels en activité qui viennent partagera leurs connaissan­ces et expérience avec les étudiants » , poursuit Eva Garraud. « Cela permet de proposer des formations cohérentes avec la réalité du marché » , précise pour sa part David Fitzgerald Prud’homme. Une méthode qui semble porter ses fruits. Les deux structures affichent des taux d’employabil­ité de plus 80 % dans les six mois suivant leurs formations. « Nos étudiants sont pleinement opérationn­els à l’issue de leur formation, ceci grâce à l’alternance et à la confrontat­ion avec des projets réels, issus des entreprise­s. Ils trouvent donc facilement un emploi, notamment auprès des sociétés partenaire­s qui sont toujours nombreuses à les embaucher à leur sortie de l’école » , souligne David Fitzgerald Prud’homme.

Faire face à la consolidat­ion du marché des écoles du digital

Le rapprochem­ent entre L’IESA Multimédia et Digital Campus n’est pas réellement une surprise. Les deux écoles appartienn­ent en effet au même groupe, à savoir GGE ( Galileo Global Education). Ces dernières années, cet acteur français a multiplié les rachats d’écoles pour devenir le premier groupe européen d’enseigneme­nt supérieur. Il compte ainsi 47 écoles dans le monde, dont 32 en France, notamment les Cours Florent ( Arts et création) ou L’ESG ( management). Rappelons que L’IESA est à l’origine une école d’arts, fondée en 1985, qui a développé une formation autour du multimédia en 1994, baptisée donc IESA Multimédia. GGE a racheté L’IESA en 2010. Suite à cette opération, GGE décide de décliner

les formations au digital en région. Pour éviter toute confusion avec la marque IESA, connotée « art » , GGE crée en 2011 une nouvelle marque : Digital Campus. Les deux structures vont perdurer, chacune de leur côté, avec cependant de nombreuses collaborat­ions. L’IESA Multimédia travaille par exemple avec Digital Campus sur les contenus pédagogiqu­es, mais aussi sur l’évolution des méthodes d’apprentiss­age, en misant sur le mode projet et la pédagogie active. Ces collaborat­ions devenant de plus en plus importante­s, un rapprochem­ent s’imposait peu à peu.

Mais c’est l’accroissem­ent de la concurrenc­e sur le marché des écoles du numérique qui a accéléré la fusion des deux structures. « Ce rapprochem­ent est une décision groupe qui s’explique par les nombreux points communs des deux structures » , expose David Fitzgerald Prud’homme : « la volonté de compléter le réseau Digital Campus par une présence parisienne et surtout la consolidat­ion du marché des écoles du digital. Cette consolidat­ion nous a conduit, assez logiquemen­t, à devoir disposer d’une offre de formation sur l’ensemble du territoire et intégrant le meilleur de nos expertises respective­s. » ✖

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