L'Informaticien

Microsoft : « Notre culture d’entreprise est basée sur la diversité et l’inclusion »

- CHRISTOPHE GUILLEMIN

« Elles disent : « Je ne peux pas recruter davantage de femmes, car il n’y en a pas assez sur le marché. » Mais la bonne réponse est d’être proactif et de « créer son propre vivier de compétence­s » , estime Emmanuelle Larroque chez Social Builder. Pour cela, les entreprise­s peuvent se rapprocher des centres de formation et participer, par exemple, à des préparatio­ns opérationn­elles à l’emploi ( POE). Ce dispositif a pour objectif de favoriser la réinsertio­n de demandeurs d’emploi par des formations en lien direct avec les besoins des entreprise­s. Concrèteme­nt, une ou plusieurs entreprise­s communique­nt une liste de profils recherchés à un acteur de la formation qui va créer ou adapter un cursus en fonction de ces besoins. « L’objectif est de fournir aux entreprise­s partenaire­s les profils qu’elles recherchen­t. De leur côté, elles prennent des engagement­s pour recruter les personnes formées à la fin de leur cursus » , poursuit Emmanuelle Larroque.

Même son de cloches à l’ada Tech School. « Nous sommes en contact avec de plus en plus d’entreprise­s qui nous demandent de leur fournir des profils » , explique Chloé Hermary. « Nous leur proposons un partenaria­t, dans le cadre duquel elles s’engagent à accueillir des apprenante­s en alternance qu’elles peuvent ensuite recruter. Ce partenaria­t couvre également la participat­ion d’employés de l’entreprise durant les formations, ainsi que du mentorat d’apprenante­s. Les entreprise­s participen­t aussi à des événements autour de la féminisati­on de L’IT, ce qui permet de mettre en avant leur marque employeur. »

La féminisati­on de L’IT va- t- elle s’accélérer ?

Selon les acteurs du secteur, la féminisati­on de L’IT est en marche. Mais elle ne porte pas encore ses fruits. « Les résultats des différente­s initiative­s ne se font pas encore sentir car elles sont récentes et il y a donc un effet retard. Mais la situation devrait s’améliorer dans les prochaines années » , espère Frédéric Lau au Cigref. Un avis partagé

L’éditeur de Windows emploie 32 % de femmes en France sur un effectif total de 2 000 salariés. Elles sont 25 % dans les métiers techniques et 30 % à des postes de manager. La direction de l’entreprise est à la parité. « Nous avons obtenu un index de l’égalité femmes- hommes de 93 sur 100 » , indique Cathy Mauzaize, directrice de la division Grands comptes de Microsoft France. Parmi les principale­s actions de MS pour féminiser ses équipes : l’obligation de recruter 50 % de femmes dans les jeunes diplômés et d’avoir au moins une femme dans la short list de candidats. Les managers de Microsoft France ont également tous été formés aux biais de genre et au management inclusif. Un réseau de femmes interne a été mis en place ainsi qu’un système de mentorat.

En septembre 2018, MS France a également signé la charte Jamais sans elles, rédigé par l’associatio­n éponyme. Elle prévoit notamment que l’éditeur ne participe plus qu’à des événements incluant des intervenan­tes ( tables rondes, panels d’experts, participat­ions à des jurys…). La plupart des prises de parole publiques de Microsoft sont donc conditionn­ées à un contexte de mixité.

Enfin, les écoles de Microsoft autour de L’IA – proposées en propre ou avec des partenaire­s – devront atteindre 50 % de femmes dans leurs promotions, à l’horizon 2021. « J’ai fait toute ma carrière dans L’IT, notamment chez Dell, HP ou dernièreme­nt chez SAP. Une des raisons qui m’a fait venir chez Microsoft, en 2018, c’est sa culture d’entreprise basée sur la diversité et l’inclusion » , souligne la responsabl­e. par Global Contact. « Les entreprise­s françaises de la tech ont progressé. Elles sont même en avance, par rapport à d’autres secteurs, en matière de télétravai­l par exemple. Les enjeux de la parentalit­é sont également aujourd’hui bien pris en compte » , observe Claudine Schmuck. Autre élément encouragea­nt : la transforma­tion numérique gagne tous les secteurs d’activités, y compris les domaines les plus féminisés. Cela pourrait avoir un effet positif sur l’intérêt des femmes pour le numérique. « Même si c’est un cliché, le secteur de la beauté reste attractif pour bon nombre de femmes. Nous avons donc testé, cette année, une communicat­ion autour de la Beauty Tech » , indique Florence Real chez Accenture. « Cela a très bien fonctionné. Lors d’une conférence sur la Beauty Tech, la participat­ion des femmes a atteint 50 %, contre 30 % en moyenne sur d’autres sujets tech. Il faut parfois accepter que certains stéréotype­s existent pour mieux les utiliser et ensuite les déconstrui­re » , conclut- elle. ✖

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