Bellum omnium contra covid XIX
Depuis un peu plus d’un mois, le monde a basculé dans une situation totalement inconnue, et ce, à de multiples points de vue. Si l’on a l’habitude de dire qu’en matière de football, la France compte 67 millions de sélectionneurs, nous sommes en train de réaliser que notre hexagone compte désormais 67 millions d’épidémiologistes, biologistes, spécialistes des maladies infectieuses, immunologistes et, de manière générale, tout ce que les professions médicales comptent de métiers en iste. Et dans ce grand charivari planétaire, les gouvernants sont accusés de tous les maux, parfois à juste raison mais pas toujours. Certes, que le président américain recommande aux médecins de tester l’eau de Javel sur les poumons des patients ne semble pas être l’idée la plus brillante qui soit, même pour un non spécialiste. Mais globalement, chacun fait avec les moyens dont il dispose et ces moyens sont parfois bien faibles, en témoigne le gigantesque cafouillage sur les masques ou les tests. Les seuls qui recueillent l’assentiment général sont les personnels soignants et c’est heureux. Leur dévouement et leur humilité face à une crise sanitaire, dont l’ampleur et la gravité sont sans précédent depuis un siècle, nous paraissent extraordinaires, au sens littéral du mot. Et ils en paient un lourd tribut.
Et au- delà du dévouement, nous voudrions revenir sur leur humilité. Car face aux pseudo- spécialistes – qui savent tout mais n’ont réponse à rien –, la plupart des professionnels reconnaissent de plus en plus qu’ils progressent dans leurs recherches mais ne savent pas encore grand- chose, et ce en dépit d’un effort mondial de recherche jamais vu jusqu’à présent, relayé notamment par la technologie.
À côté des adeptes du YAPUKA, ILFAUTFAIRECI ou ONAURAITDUFAIRECA, cette humilité des savants devrait amener certains à plus de modestie et de mesure dans leurs propos.
Une expression populaire dit que c’est à la fin du bal que l’on paie les musiciens, ou encore que c’est à la fin du marché que l’on voit le prix de la salade. Encore une fois, nous ne sommes pas des professionnels de santé, mais il nous semble que leur discours signifie que le marché vient juste de débuter ou que ce ne sont que les premières danses.
Autrement dit, cela risque d’être long, très long. Douloureux, très douloureux. À de multiples points de vue : médical, économique, social, psychologique, culturel…
Dans ce contexte, et si les technologies sont parfois vouées aux gémonies, nous sommes bien heureux de les trouver en ce moment. Pour accélérer la recherche sur des traitements et des vaccins. Pour permettre de continuer à travailler de chez soi. Pour maintenir un lien social, certes distant, mais réel, au travers des applications de visio- conférence que la plupart des acteurs ont mis gratuitement à disposition.
Tout le monde patauge tellement dans ce qui sera – selon les éléments de langage – le post- confinement, le déconfinement ou encore l’étape d’après, qu’il serait bien présomptueux de notre part de vous dire ce qu’il va se passer et imaginer notre monde d’après et encore moins LE monde d’après.
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