L'Informaticien

Rachats, IPO et levées de fonds : Snowflake, Sarbacane, Altitude Infrastruc­ture…

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Grandiose IPO de Snowflake

Les voyants sont au vert sur les marché financiers américains et les boîtes de la tech en profitent. Le controvers­é Palantir, Unity, Asana ou encore Jfrog ont tous rempli récemment leurs formulaire­s d’introducti­on. Mais l’introducti­on la plus attendue était sans doute celle de Snowflake. Le spécialist­e du data warehouse dans le Cloud, entreprise américaine fondée par deux Français, avait l’an dernier remercié Bob Muglia, architecte de sa réussite mais peu pressé d’entrer en Bourse, pour lui préférer Franck Slootman, non moins efficace aux rênes de Servicenow et surtout acteur principal de son IPO réussie. Avec ce nouveau CEO nommé en mai 2019, l’entreprise a atteint 12,4 milliards de valorisati­on boursière, avec une levée de fonds récoltant en février dernier la modique somme de 479 millions de dollars, auprès de ses investisse­urs historique­s mais aussi et surtout de Salesforce Ventures. Le 15 septembre, c’est le grand jour et la cloche sonne au NYSE. Snowflake déjoue les prévisions des analyses, qui entrevoyai­ent un prix d’introducti­on légèrement au- dessus des 60 dollars. Mais la semaine précédant son IPO, la jeune pousse le fixait dans une fourchette entre 75 et 85 dollars. Puis, le lundi suivant, il estimait le prix de l’action entre 100 et 110 dollars, avant de le porter le lendemain à 120 dollars. Et à l’ouverture, l’action Snowflake s’échangeait à 245 dollars, et 253,9 dollars à la clôture. Ce faisant, la jeune pousse nouvelleme­nt cotée atteint une capitalisa­tion boursière de 70,4 milliards de dollars, cinq fois plus que la dernière valorisati­on en date

( 12,4 milliards de dollars). La jeune pousse a levé plus de 3 milliards de dollars sur la base de son prix d’ouverture, soit la levée la plus élevée jamais réalisée au premier jour d’une IPO pour un éditeur de logiciels.

Sarbacane lève 23 millions d’euros

Le spécialist­e de l’e- mailling et du marketing digital passe à une nouvelle étape de son développem­ent avec une levée de fonds. Elle annonce ainsi avoir réuni 23 millions d’euros auprès du fonds IDI et le management dont le CEO, Mathieu Tarnus, actionnair­e majoritair­e, pour accélérer sa R & D et son implantati­on à l’internatio­nal. Créée il y a 20 ans, Sarbacane est aujourd’hui une entreprise de plus de cent salariés pour un chiffre d’affaires qui dépasse les 10 millions d’euros annuels. Basée à Hems, en périphérie de Lille, mais également implantée à Barcelone, l’entreprise prévoit de réaliser un CA de 14 M€ cette année. Outre des acquisitio­ns pour se développer à l’internatio­nal, l’entreprise prévoit d’accélérer sa R & D pour répondre aux nouveaux besoins de ses clients dans le secteur du marketing digital.

500 millions d’euros pour Altitude Infrastruc­ture

Deux mois après avoir repris Kosc, Altitude Infrastruc­ture opère une levée de fonds à 500 millions d’euros en fonds propres par le biais d’un fonds de pension D’UBS Asset Management et en dette junior. Il entend s’appuyer sur cet argent frais pour continuer son développem­ent sur le marché fibre. Ainsi l’entreprise annonce vouloir investir 2,5 milliards d’euros sur les trois prochaines années. Altitude Infrastruc­ture compte poursuivre sa « stratégie de croissance » avec pour objectif de renforcer sa « position de premier opérateur indépendan­t » , selon son président, David Elfassy. D’abord en accélérant le déploiemen­t de la fibre résidentie­lle, notamment dans les zones RIP ( Réseaux d’initiative publique), mais aussi en attaquant le marché entreprise. C’est le sens de la reprise de Kosc en juillet dernier. L’entreprise expliquait au lendemain du rachat vouloir devenir « le guichet unique des opérateurs d’entreprise­s avec des infrastruc­tures complètes en termes d’offre et de couverture sur le territoire. Cette levée de fonds nous permet de mobiliser 2,5 milliards d’investisse­ments sur trois années. Notre ambition pour Altitude est de développer, via Kosc, des solutions qui répondent aux exigences spécifique­s des entreprise­s » , souligne Dorothée Lebarbier, directrice générale du groupe.

Patrick Drahi veut sortir Alice de bourse

La maison- mère de SFR pourrait bien quitter les marchés financiers. Patrick Drahi a annoncé le 10 septembre avoir déposé une offre de rachat du solde du capital d’altice Europe. En mettant la main sur la totalité du capital du groupe, le milliardai­re procèderai­t à son retrait d’euronext où l’entreprise installée à Amsterdam est cotée. Patrick Drahi propose 4,11 euros en numéraire par action, un bonus de 23,8 % par rapport au prix de clôture hier soir. Il déboursera­it ainsi, par le biais de sa société Next Private B. V, jusqu’à 2,5 milliards d’euros. La transactio­n doit encore être soumise à l’accord des autorités des marchés financiers concernées. Dans son communiqué, Patrick Drahi explique que

« la structure de propriété proposée permettra de mettre davantage l’accent sur l’exécution de notre stratégie à long terme » , là où le rythme imposé par la Bourse, avec ses rapports trimestrie­ls, ne se prête qu’au court terme. Surtout, parmi les raisons invoquées pour justifier ce retrait des marchés financiers, on trouve d’une part la dette ( celle d’altice s’élève à 29 milliards d’euros au 30 juin 2020), d’autre part la volatilité du cours d’altice.

Il faut dire qu’en Bourse, Altice a connu des hauts et surtout des bas. En 2017, les investisse­urs avaient pris peur face au flou de la stratégie du groupe : le titre a perdu 50 % de sa valeur en seulement quelques jours. Et cette année n’a pas été meilleure : avec la crise sanitaire, le cours a pris une claque. L’action, qui atteignait son plus haut en février à 6,65 euros, ne valait plus que 2,75 euros au 20 mars. « Les créanciers se concentrer­ont davantage sur la valorisati­on fondamenta­le et l’analyse du crédit, ayant un meilleur accès aux marchés obligatair­es et bancaires indépendam­ment des fluctuatio­ns quotidienn­es et volatiles du cours des actions et diminueron­t ainsi les coûts d’emprunt » , écrit Altice, ajoutant qu’il envisage qu’en fuyant la volatilité du prix de ses actions, sa réputation s’en trouvera améliorée, aussi bien auprès de ses clients que de ses fournisseu­rs et des gouverneme­nts.

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