L'Informaticien

Un sandwich D’ARM pour Nvidia

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Un sandwich D’ARM pour Nvidia

Softbank connaît une période difficile. Après quelques investisse­ments hasardeux, dans Uber ou Wework notamment, le groupe nippon se retrouve sous la pression de ses investisse­urs et partenaire­s. D’autant que la pandémie a sévèrement bousculé son cours en Bourse. En conséquenc­e, il cherche à céder certains actifs en échange de monnaie sonnante et trébuchant­e. En juillet, la rumeur lui attribuait déjà le projet de vendre ou d’introduire ARM en Bourse. Le concepteur britanniqu­e d’architectu­res de semi- conducteur­s, acquis en 2016 par Softbank pour 32 milliards de dollars, avait pour sa part annoncé un projet de spin- off, prévoyant la scission de deux de ses activités dans l’iot en entités indépendan­tes, toujours propriétés de Softbank. Avant de faire machine arrière fin août.

Mais la vente aura bien lieu, et l’heureux acquéreur n’est autre que Nvidia. Le spécialist­e des cartes graphiques n’a pas connu la crise. Ses GPU connaissen­t une demande croissante, aussi bien pour les graphismes que pour le jeu vidéo, mais aussi L’IA, la conduite autonome, etc. Tant et si bien que le cours de son action a doublé depuis le début de l’année. L’an dernier, Nvidia a annoncé un premier rapprochem­ent avec ARM autour des supercalcu­lateurs mais une fusion des deux entreprise­s aboutirait à la création d’un géant capable de surpasser Intel, AMD, etc. Il débourse ainsi 40 milliards de dollars dans l’opération. Mais il ne met pas la main sur les activités IOT D’ARM, confirmant l’hypothèse d’un spin- off de cette branche du Britanniqu­e. La transactio­n a été approuvée par les conseils d’administra­tion des trois sociétés.

Dans le détail, Nvidia sort 12 milliards en cash, sur fonds propres, dont 2 milliards réglés à la signature de l’accord ainsi que 21,5 milliards de dollars d’actions. Il faut encore y ajouter 5 milliards de dollars, en cash ou en actions, dont le versement à Softbank dépendra des performanc­es D’ARM, et 1,5 milliard de dollars en intéressem­ent aux employés D’ARM. Le groupe nippon détiendra au final une participat­ion légèrement inférieure à 10 % du capital du fabricant de GPU. Simon Segars, le CEO D’ARM, rejoindra Nvidia avec l’ensemble de son effectif, tandis que la marque ARM sera conservée. Mais encore faudra- t- il que l’opération, qui doit être bouclée dans les dix- huit prochains mois, reçoive le feu vert des régulateur­s. Ce qui implique que les autorités antitrust britanniqu­es, chinoises, américaine­s et européenne­s devront donner leur aval. Le rachat est donc loin d’être conclu.

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