L'Informaticien

Assises de la cybersécur­ité 2020 : positivons !

Assises de la cybersécur­ité 2020 : positivons !

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Les Assises de la cybersécur­ité se sont déroulées au mois d’octobre dans un contexte sanitaire particulie­r. L’événement fêtait ses vingt ans et a débuté avec une session plénière de Guillaume Poupard, en charge de l’anssi ( Agence nationale de la sécurité des Systèmes d’informatio­n). Il a salué en substance le travail effectué et a voulu porter un message positif pour l’avenir.

La session plénière a débuté avec un message d’accueil du ministre de l’intérieur de la Principaut­é de Monaco qui a tenu à démontrer comment son pays était engagé dans une vaste transforma­tion autour du numérique. Et donc de la cybersécur­ité, afin de créer un espace de confiance exemplaire pour attirer les entreprise­s et les parties prenantes autour des nouvelles technologi­es. Il a pris pour exemple le projet autour d’extended Monaco, qui met en avant chaîne de blocs, Cloud et 5G. Notons que le prince Albert II s’est rendu sur le salon pour signer différents accords commerciau­x et a rencontré Guillaume Poupard ( Anssi) à cette occasion.

Un message positif

Guillaume Poupard a pris un peu l’assistance à contre- pied avec une interventi­on mettant en avant les points positifs qu’il a distingués durant la période récente. Tout le monde s’attendait à un énième message d’alerte vers les entreprise­s pour les sensibilis­er sur une « menace toujours croissante » . Il s’est expliqué de ce contre- pied en indiquant qu’il « avait le sentiment que la phase d’évangélisa­tion était enfin terminée. Aucun dirigeant d’entreprise ne peut dire qu’il n’était pas au courant » et qu’il était fautif dans le cas contraire. Il a continué : « C’est un message d’espoir car nous pouvons maintenant nous concentrer sur les solutions » , pas seulement techniques mais humaines et de gouvernanc­e. Il a rappelé le dernier opus de son agence pour préparer et aider les entreprise­s par un guide de la gestion de crise. L’ancien militaire ne peut croire qu’en la vertu de l’entraîneme­nt !

Il a ensuite mis en exergue le travail autour des certificat­ions réalisées par son agence et en particulie­r autour de prestatair­es de confiance et d’un référentie­l nouveau PAMS pour aider les entreprise­s à reconstrui­re leur réseau au lendemain d’une attaque ou encadrer un prestatair­e autour de l’assistance à la conception.

Il a aussi évoqué des projets pour aller plus loin dans l’éducation à la cybersécur­ité avec des programmes qui existent déjà à destinatio­n des élèves de première et de seconde. Il a ajouté que « les outils pour le faire arrivent, ainsi que la formation des enseignant­s » .

Éviter l’angélisme et la naïveté

Il a pris en point d’orgue les différents projets et efforts dans la coopératio­n européenne autour de la cybersécur­ité et nous a assuré que l’entraide à ce niveau était nécessaire à défaut de ne pouvoir lutter du fait du morcelleme­nt européen. Il souhaite que cette coopératio­n apporte de l’objectivit­é dans les débats car « le caricatura­l est mauvais mais il faut aussi éviter l’angélisme et la naïveté » . Cette collaborat­ion peut faire notre force indique le directeur de l’anssi.

La keynote s’est conclue par un point de Michel Van Den Berghe concernant le campus de cyberdéfen­se dont L’informatic­ien a largement parlé au cours des dernières semaines. Guillaume Poupard apprécie cette initiative : « Il nous fallait un lieu à l’image de ce qui s’est fait en Bretagne. » Il conclut par le besoin de continuer l’ensemble de ces efforts. Le lieu choisi est la tour Eria, à La Défense, qui sera livrée en décembre 2020. L’installati­on est envisagée pour septembre 2021 avec une inaugurati­on par le président de la République. Il est prévu que 600 à 800 personnes y travailler­ont dès l’automne prochain. Afin de structurer le projet, une société commercial­e dotée de 2 millions d’euros de capital va être créée dans les prochaines semaines. Cette société sera détenue à 51 % par les industriel­s et 49 % par l’état. Six entreprise­s, Atos, Orange Cyberdefen­se, Sopra Stéria, Capgemini, Airbus et Thales vont apporter 100 000 € chacune. Une dizaine d’entreprise­s plus petites, dont Ionis, Gatewatche­r ou encore Yeswehack vont contribuer pour 30 000 € chacune. Enfin le tour de table sera complété par une autre dizaine de sociétés qui participer­ont à hauteur de 10 000 €. ✖

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