L'Informaticien

La guerre des talents

Est ouverte

-

De nombreux secteurs d’activité, et l’informatiq­ue en particulie­r, manquent de bras, de têtes, et les entreprise­s s’engagent sur de véritables opérations stratégiqu­es pour recruter ces talents ou pour les retenir.

Avec le contexte que nous connaisson­s, beaucoup d'entreprise­s trouvent aujourd'hui difficilem­ent des candidats correspond­ant à leurs besoins. Selon les chiffres de Pôle emploi, plus de 7 établissem­ents sur 10 ayant cherché à embaucher ont fait face à ce problème en 2021. Ce sont principale­ment les TPE/ PME qui sont confrontée­s à ce souci mais les grandes entreprise­s ne sont pas non plus à l'écart de ces questions. Dans l'informatiq­ue, ce sont surtout les postes sur les nouvelles technologi­es émergentes autour du Web et du Cloud qui restent sous une forte tension. La cyber sécurité est un autre secteur où les manques se font lourdement sentir.

Le cap mis vers la transforma­tion numérique par la majorité des entreprise­s en est une des causes. Elle n'est pas la seule. La situation démographi­que dans les sociétés occidental­es en est un autre élément. Le départ à la retraite des génération­s de « boomers » crée un déséquilib­re que les génération­s suivantes ont du mal à combler. De plus, ces génération­s dites Z ou stigmatisé­es par une autre lettre recherchen­t plus qu'un simple salaire. L'équilibre vie personnell­e/ vie profession­nelle leur semble plus important. Ces génération­s recherchen­t aussi à avoir un travail qui ait « un sens » , c'est- à- dire dont ils peuvent être fiers à l'extérieur de l'entreprise, mais qui ne soit pas juste un bout d'un processus dont il est difficile de percevoir la finalité.

Elles développen­t de plus une volonté d'autonomie et de choix dans les horaires ou le lieu de travail qui se trouvent souvent en contradict­ion avec les volontés du management ou de la direction d'une entreprise dans leurs modèles classiques.

Au bilan, les entreprise­s se sont jusqu'à présent condamnées à augmenter les salaires pour attirer et retenir les talents ou compétence­s nécessaire­s dans son activité. Le jeu de chaises musicales, que connaît l'informatiq­ue dans notre pays, illustre bien ce propos. De plus, dans ce contexte de tension, ce sont désormais les salariés qui choisissen­t leur patron et la carotte du salaire ne suffit plus à faire venir ou à retenir un employé dans son entreprise.

Les entreprise­s s’adaptent avec de nouveaux outils

Si une bonne moitié des entreprise­s ont augmenté les salaires, elles se sont aussi adaptées par d'autres moyens à la situation. Durant la pandémie, les entreprise­s ont continué les recrutemen­ts mais ont dû le faire le plus souvent à distance pendant les périodes de confinemen­t. Les outils en ligne se sont alors révélés indispensa­bles ainsi que des applicatio­ns adaptées. Proginov, un éditeur français pionnier dans L'ASP et le Saas a récemment mis en oeuvre un portail web RH qui permet que la création de la fiche du

salarié soit entièremen­t déportée sur le portail, permettant ainsi à des utilisateu­rs opérationn­els ( chefs de service, responsabl­es d'établissem­ent, etc.) de renseigner les données du salarié, les évolutions de contrat, voire de générer le contrat de travail et le remettre au salarié. Les modèles de contrat sont paramétrés en amont dans Proginov RH pour préremplir les champs avec une connotatio­n typée "paramétrag­e paie". Le gestionnai­re RH n'intervient désormais plus dans le processus de création du salarié. Cette fonction s'adresse plus particuliè­rement aux sociétés qui disposent de nombreux sites déportés, et pour lesquels les population­s salariées sont standardis­ées avec des contrats courts ( de type HCR, commerce de détail…).

Bodet Software a travaillé sur l'intégratio­n du télétravai­l et son logiciel Kelio aide les managers à piloter leurs équipes à distance en intégrant le télétravai­lleur dans les plannings, en gérant les demandes de télétravai­l et en veillant à la charge de leurs activités. Pour les services RH, Kelio permet d'encadrer le télétravai­l : gestion des temps de télétravai­l ( au même titre que la gestion des temps de travail en présentiel), reporting de l'activité télétravai­llée, surveillan­ce du cadre contractue­l.

Hippolyte- rh propose aux entreprise­s de recruter leurs futurs collaborat­eurs sur le plus grand vivier de talents au monde : les réseaux sociaux. Pour ce faire, la start- up amiénoise a développé une solution innovante, permettant de capter les profils les plus pertinents pour chaque organisati­on directemen­t sur les médias sociaux.

Comme le fait remarquer Jérôme Ricard, Product Marketing Manager des solutions de Paie & Talent chez Cegid, « on est plus seulement sur la guerre de talents dans les secteurs en pénurie et l’on va plus loin que rechercher les talents pour de réelles réallocati­ons des ressources pour répondre aux priorités dans les projets » . D'où l'apparition dans les parcours de recrutemen­t des « soft skills » qui se définissen­t comme les compétence­s comporteme­ntales, le plus souvent acquises en dehors de la sphère scolaire ou universita­ire. On y trouve ainsi la gestion du stress, la motivation, la résolution des problèmes, la communicat­ion, … Il est même recommandé de les faire apparaître dans son CV pour emporter la conviction des entreprise­s !

On peut dire que la démarche va encore plus loin avec le concept assez nouveau de marque employeur. Elle est l'image d'une entreprise auprès de ses employés et des candidats potentiels, et inclut par extension les efforts de marketing et de communicat­ion qui visent à l'améliorer et à la communique­r. Elle doit refléter l'identité de l'entreprise, ainsi que valoriser ses points forts, avec authentici­té. Pour formaliser la culture d'entreprise, il faut prendre en compte son histoire, son ADN, ses métiers, ses projets de développem­ent, sa politique RSE… Elle devient le véritable marketing du service RH pour attirer et retenir les talents dans l'entreprise. Elle doit répondre aussi aux aspiration­s nouvelles comme le sens du travail à effectuer, son intérêt pour le salarié, la flexibilit­é offerte et tous les éléments qui vont faire qu'un candidat vous choisisse plutôt qu'une autre entreprise.

Elle a aussi pour but de faire des salariés et des managers, les premiers ambassadeu­rs de l'entreprise auprès de leur réseau plus ou moins proche afin de mettre en avant l'entreprise.

La formation devient un élément clé

Les salariés doivent maintenant se familiaris­er avec des technologi­es qui évoluent très vite. La formation et la compréhens­ion de ces technologi­es deviennent des éléments clés pour permettre aux employés d'effectuer leur travail de manière optimum. Les cursus de formation et la stratégie nécessaire de prévision des compétence­s nécessaire­s dans le futur sont devenus des armes pour atténuer la tension sur les recrutemen­ts. Quels sont les salariés intéressés et pouvant évoluer sur de nouveaux outils ou de nouvelles méthodes de travail ? La polyvalenc­e et l'adaptabili­té sont des qualités maintenant mises en avant que ce soit pour les cols blancs ou talents mais aussi les « cols bleus » et pas seulement dans la Marine.

Les formations se réalisent maintenant le plus souvent en ligne avec des contrôles réguliers en présentiel pour valider les acquis de connaissan­ces. Le salarié peut ainsi se former à son rythme et progresser ainsi dans ses compétence­s qu'elles soient hard ou soft.

Engager le dialogue

Que ce soit par le renouvelle­ment des approches self- services, les outils de formation, les procédures d'embauche modernisée­s, l'automatisa­tion des processus RH, le point important pour les services RH reste de pouvoir engager et poursuivre le dialogue avec les salariés pour non seulement prendre la températur­e sociale dans l'entreprise, mais aussi accompagne­r, débroussai­ller la complexité et faciliter la vie des salariés et des managers. Les services RH cherchent donc à multiplier les canaux de discussion­s et de retours sur leurs actions avec les salariés.

« On va plus loin que rechercher les talents pour de réelles réallocati­ons des ressources pour répondre aux priorités dans les projets. »

 ?? ?? Une vue de la solution Kelio de Bodet Software dont linterface est responsive pour être utlisée partout.
Une vue de la solution Kelio de Bodet Software dont linterface est responsive pour être utlisée partout.
 ?? ?? Jérôme Ricard, Cegid.
Jérôme Ricard, Cegid.

Newspapers in French

Newspapers from France