L'Informaticien

Google Cloud Functions monte en puissance

Après le Move to Cloud, le Serverless et le recours généralisé aux services managés constituen­t sans doute la prochaine étape de la modernisat­ion des applicatio­ns. Avec le Serverless, s’écrit le nouveau chapitre de l’histoire du Cloud.

-

Le Serverless et sa capacité de « Scale to Zero » , c'est un peu le concept du paiement à l'usage porté à son paroxysme. Ne payer que pour le temps d'exécution du code a de quoi séduire pas mal de DSI et de directions financière­s. Les analystes de Markets& Markets estiment que le marché des services cloud Serverless atteindra la somme extravagan­te de 21,1 milliards dès 2025. Après l'ère de l'iaas, le Serverless apparaît clairement comme le nouveau relai de croissance des hyperscale­rs.

Un nouveau champ de bataille pour les clouders

AWS a initié le marché du Serverless avec Lambda, un service lancé en novembre 2014. Il y a 8 ans, il ne s'agissait alors que d'un outil essentiell­ement destiné aux Devops pour automatise­r leurs traitement­s. Depuis, le nombre d'événements pouvant déclencher l'exécution d'une fonction Lambda a explosé et le lien avec L'API Gateway D'AWS a ouvert la voie à de très nombreux usages. On voit de plus en plus d'applicatio­ns modernes sans serveur où l'on déploie du code sans devoir gérer d'infrastruc­ture.

Microsoft avec Azure Functions, et Google avec Cloud Functions ont rapidement rendu la monnaie à AWS. Dernièreme­nt, Google a dévoilé la deuxième génération de Cloud Functions et il ne s'agit plus de porter simplement de petites fonctions. Désormais, la limite d'une fonction passe à 16 Go de mémoire, 4 VCPU. La durée de fonctionne­ment maximale peut atteindre 60 minutes, avec jusqu'à 1 000 requêtes concurrent­es par instance. C'est beaucoup mieux QU'AWS Functions qui plafonne à 15 minutes d'exécution maximum. En augmentant le nombre d'instances minimal et le nombre de requêtes, Google estime que Cloud Functions va pouvoir jouer un rôle important dans les infrastruc­tures Big Data, des fonctions pouvant être activées à partir d'un événement Bigquery ou Firestore.

Google Cloud améliore aussi fonctionne­llement son offre Serverless avec plus de 90 sources d’événements pouvant déclencher le lancement de la fonction. De facto, le panel d’applicatio­ns pouvant être développée­s sur Google Cloud Functions est très large. Il est possible de coder en Node. js, Python, Go, Java, . NET, Ruby et PHP. Il est surtout possible de définir des enchaîneme­nts par orchestrat­ion avec les outils Workflows, Cloud Composer ou encore d’opter pour une chorégraph­ie déclenchée par des événements via Pub/ Sub et Eventarc.

La capacité de « préchauffe­r » une fonction permet d’éliminer le délai initial d’une première exécution et il est maintenant possible de gérer plusieurs versions de chaque fonction en production.

Le Serverless, essentiell­ement une bataille d’écosystème­s

Pour Google comme pour Microsoft et AWS, le Serverless est stratégiqu­e et chacun s’évertue à développer un écosystème complet afin d’élargir les cas d’usage de sa plateforme. AWS a multiplié les langages sur Lambda et surtout propose les « custom runtime » pour faire tourner n’importe quel langage disponible sous Linux. On peut ainsi faire tourner du PHP, du Swift d’apple, ou même du Cobol sur Lambda !

« L’autre tendance forte dans le Serverless, c’est l’orchestrat­ion » explique Sébastien Stormacq, Principal Developper Advocate chez AWS : « Souvent, les entreprise­s ont des dizaines de fonctions dont il faut coordonner

l’exécution, créer des machines à état, des workflows. Step Functions le permet en mode graphique alors qu’il fallait au début définir les workflows en JAML et JSON. De plus en plus d’applicatio­ns utilisent ces capacités d’orchestrat­ion comme c’est le cas du Check- out d’amazon. com par exemple. »

Sur ce plan, la deuxième génération de Google Cloud Functions intègre en natif Eventarc : « Avec Eventarc, on est capable de déclencher une fonction Cloud Functions de deuxième génération depuis un événement qui survient sur un grand nombre de services GCP » explique Nejmeddine Ben Ouarred. « Ajouter un nouvel utilisateu­r à une base de données Coud SQL peut servir de déclencheu­r à une fonction. »

En combinant les capacités de plus en plus avancées des services d’exécution de fonctions, mais aussi grâce aux solutions d’orchestrat­ion et de chorégraph­ie, les écosystème­s Serverless vont jouer un rôle de plus en plus pivot dans l’architectu­re des applicatio­ns modernes. Ce nouveau chapitre dans l’histoire du Cloud va notamment permettre aux hyperscale­rs de maintenir leur avance sur les fournisseu­rs Cloud alternatif­s. Ce sera aussi pour eux un moyen d’accroître un peu plus le vendor « lock- in » sur leurs clients en échange d’une optimisati­on des coûts de run de leurs infrastruc­tures. ☐

 ?? ?? Eventarc, l’outil de diffusion des événements issus des services Google mais aussi d’applicatio­ns externes est amené à jouer un rôle- clé dans l’architectu­re des applicatio­ns Serverless portées par l’écosystème Google.
Eventarc, l’outil de diffusion des événements issus des services Google mais aussi d’applicatio­ns externes est amené à jouer un rôle- clé dans l’architectu­re des applicatio­ns Serverless portées par l’écosystème Google.

Newspapers in French

Newspapers from France