Les responsables IT sous pression
À en croire une récente IDC pour Nutanix, seulement 3% des entreprises en région EMEA ont créé de nouvelles sources de revenus issus de leur stratégie numérique. En cause, une gestion et une exploitation en ordre dispersé de leurs données.
La vaste majorité ( 84%) des responsables informatiques de la région EMEA sont sous pression pour mettre en oeuvre des stratégies de transformation numérique. Tel est le premier constat d'une étude IDC commandée par Nutanix, qui a interrogé 500 entreprises en zone EMEA ( Europe, Moyen- Orient et Afrique). Pandémie aidant, 90% des sondés considèrent qu'une stratégie numérique est indispensable : les technologies doivent selon eux être « le principal moteur » pour grandir et générer des revenus. On comprend aisément pourquoi les responsables IT sont sous pression : les directions attendent d'eux qu'ils réalisent ces objectifs. Ainsi, ce sont plus de 64 % des entreprises qui déclarent avoir mis en place une stratégie numérique à l'échelle de l'entreprise.
COMMENT CARACTÉRISERIEZ- VOUS L'ÉTAT DE LA STRATÉGIE NUMÉRIQUE DE VOTRE ORGANISATION ? Projets tactiques et pilotes de POC, mais pas de stratégie d'entreprise formelle
Stratégies et initiatives numériques des unités commerciales mais sans stratégie à l'échelle de l'entreprise
17%
Stratégie numérique d'entreprise en place et programmes/ projets liés à la stratégie principale de l'entreprise mais focalisation à court terme
Stratégie numérique à l'échelle de l'entreprise et leadership fort, en particulier avec le développement des opérations et de l'expérience client
Stratégies numériques à l'échelle de l'entreprise qui ont abouti à un ou plusieurs nouvelles sources de revenus numériques ou de contiguës
3% 19% 31% 30%
Cette transformation n'est pas conduite par la seule IT. Selon le cabinet d'étude, « le service financier doit être l'évangéliste des nouvelles technologies en soutenant les opérations à distance, le travail hybride, l'accès instantané aux ressources et la réduction des coûts, en prenant plusieurs mesures concernant l'utilisation du cloud » . On apprend ainsi que 77 % ont repensé leurs processus d'achat pour permettre des modèles de paiement à l'utilisation et à la consommation, tandis que 58 % ont rationalisé les dépenses des entreprises et des développeurs dans les ressources cloud externes. En outre, 55 % ont activement réduit les coûts des systèmes sur site legacy. Toutefois, selon Andrea Siviero, directeur de recherche associé chez IDC, « les clients ne veulent plus seulement des solutions d'infrastructure qui les aident à réduire les coûts. Ils veulent des solutions qui leur offrent la flexibilité de traverser de multiples environnements de cloud hybride tout en réduisant les coûts d'exploitation à long terme » .
C'est là que les problèmes s'annoncent. Certes, 64 % des entreprises ont mis en place une stratégie numérique, mais ce chiffre est à relativiser, puisqu'elles ne sont in fine que 3% à avoir tiré de nouveaux revenus du numérique. 65 % des organisations considèrent en effet que l'exploitation des données et des logiciels pour générer de nouveaux revenus et modèles commerciaux est très ou extrêmement difficile.
Parmi les interrogés, ils ne sont que 4% à indiquer que « la plupart de nos données se trouvent dans des systèmes hérités désagrégés ou non numérisés » . À titre de comparaison, 69% estiment que la donnée génère de la valeur pour leur entreprise, qu'il s'agisse d'une meilleure vision, d'optimisation de produits et de process ou encore de nouveaux revenus ( bien que seulement 1% soit en mesure de quantifier cette valeur). Mais là encore, les nuages noirs s'accumulent au- dessus des projets de transformation numérique. 53 % des répondants s'estiment en retard dans leur stratégie d'infrastructure cloud et n'ont pas mis en place de gestion de données évolutive spécifique, et 45 % sont incapables de connecter leurs anciens systèmes aux applications cloud et ne peuvent pas accéder aux données en temps réel sur les clients, les utilisateurs ou les machines. On est bien au- delà d'un modeste 4% dans l'incapacité d'exploiter efficacement leurs données.
Or, les organisations EMEA sont fortement dépendantes des données, que ce soit pour les rapports commerciaux, l'analyse des performances commerciales, l'identification de nouvelles opportunités de revenus ou le respect de nouvelles réglementations. Avec seulement un interrogé sur deux ayant des données dans le cloud, les
COMMENT DÉCRIRIEZ- VOUS L'APPROCHE DE VOTRE ORGANISATION EN MATIÈRE DE DONNÉES DANS LE CADRE DU PROCESSUS D'INNOVATION ?
La plupart de nos données se trouvent dans des systèmes hérités désagrégés ou non numérisés.
L'informatique collecte et analyse les données sans impliquer les parties prenantes de l'entreprise.
27%
Nous regroupons les ensembles de données de tous les départements dans des portails d'analyse fournissant des insights.
36%
Nous pouvons concevoir de meilleurs processus et produits basés sur des ensembles de données en direct.
32%
Nous tirons une valeur mesurable des données grâce aux services numériques ou à la monétisation des données. organisations doivent envisager d'augmenter les investissements dans une plate- forme cloud stable et sécurisée pour partager les données situées dans le centre de données principal ou même à la périphérie, selon IDC. « Le Digital- first n'exige pas seulement de repenser les systèmes, mais aussi d'adopter un état d'esprit d'entreprise où tous les dirigeants considèrent leurs technologies numériques comme le catalyseur de la croissance de l'entreprise. L'enquête indique clairement que les organisations doivent prendre en compte les défis et les coûts potentiels liés à l'exploitation de plusieurs instances de cloud, ce qui met en évidence le besoin permanent d'une meilleure gestion multi- cloud et d'un déploiement rationalisé pour éviter l'éparpillement du cloud » explique Sammy Zoghlami, SVP EMEA chez Nutanix.
Pour autant, les personnes interrogées estiment que la charge de travail ne peut plus reposer uniquement sur les épaules du département informatique et qu'elle doit être assumée par la direction générale. Elles sont 47 % à indiquer que l'approbation de leurs initiatives de transformation digitale revient à un cadre dirigeant responsable de l'expérience client et non à un responsable technique. « Rendre les stratégies numériques réelles et percutantes nécessite de passer de la structure hiérarchique traditionnelle de commande et de contrôle à une approche plus fluide et orchestrée à travers les organisations, où les responsables des unités commerciales et informatiques travaillent ensemble sur les feuilles de route numériques de leurs organisations dans un véritable effort de valeur » estime IDC.