L'Informaticien

RPA no code

Ideta : une solution no code pour créer des chatbots

- J. C

« Selon les prévisions de Research and Markets, le marché ultra concurrent­iel des chatbots qui a généré plus de 17 milliards de dollars en 2020 pourrait atteindre 102 milliards de dollars en 2026 » .

Sarah Martineau, cofondatri­ce et CEO d'ideta, a développé une plateforme qui permet d'aider les entreprise­s à créer très facilement des agents conversati­onnels.

Le marché des chatbots a littéralem­ent explosé ces dernières années et touche désormais la quasi- totalité des secteurs d'activités. Outre les progrès technologi­ques de l'intelligen­ce artificiel­le et du machine learning qui améliorent sans cesse leur fiabilité, les robots conversati­onnels sont devenus de plus en plus simples à créer grâce notamment aux technologi­es no code.

L’ histoire des chatbots remonte aux prémices de l’informatiq­ue avec « ELIZA » qui avait été créé en 1966 pour simuler un psychothér­apeute rogérien. Il s’agissait d’un programme informatiq­ue chargé d’analyser les mots clés de phrases écrites par des patients pour les reformuler sous forme de questions et instaurer un dialogue avec eux. Aujourd’hui, ces programmes ne sont plus seulement conçus sous la forme de questions/ réponses. Grâce aux évolutions technologi­ques, les plus sophistiqu­és sont devenus de véritables assistants virtuels capables d’apprendre par eux- mêmes, interagir en langage naturel avec les utilisateu­rs, les conseiller, leur faire des suggestion­s, etc. Disponible 24h/ 24 et 7j/ 7, ils constituen­t désormais un outil de communicat­ion indispensa­ble pour les entreprise­s que cela soit pour le support client de leur site Internet, leurs réseaux sociaux, ou leur Intranet. Face à la demande croissante des chatbots, des start- ups comme Ideta ont développé des solutions innovantes permettant de développer un agent conversati­onnel sans avoir à écrire une seule ligne de code. ☐

Pouvez- vous nous présenter Ideta ?

Ideta est un logiciel qui permet de créer facilement des chatbots ( « voicebot » ou « callbot » ) de manière très simple, mais avec quelques particular­ités. On est multicanal, donc on va pouvoir créer son bot et ensuite le déployer sur à peu près tous les canaux possibles de communicat­ion,

dont, Facebook, Messenger, Teams, Slack ( pour les bots en interne), etc. Il peut s'agir de « callbot » pour les « call center » , ou juste d'un petit « live tchat » pour un site web. Le point important, c'est que l'on peut mettre de L'IA, et on est indépendan­t de la technologi­e que l'on utilise, car il existe plusieurs algorithme­s de reconnaiss­ance du langage. On

propose à nos clients les algorithme­s les plus performant­s, dont ceux de Google, Amazon, et Microsoft. Nos clients peuvent choisir L'IA avec laquelle ils veulent travailler et la changer à tout moment.

L’utilisatio­n de ces IA est- elle payante ?

Lorsque l'un de nos clients comme Carrefour par exemple connecte son propre compte « Dialogflow Google » sur notre plateforme, il paye directemen­t L'IA, si toutefois celle- ci devient payante. Pour tous ces algorithme­s- là, il faut savoir que c'est gratuit tant que vous ne franchisse­z pas un certain seuil d'échange avec les utilisateu­rs. Ce seuil est grand, car nous avons de gros e- commerçant­s avec un important trafic comme Alinéa qui utilisent « Dialogflow » et qui ne payent toujours pas. Pour l'instant, on peut donc dire que l'accès à ces IA n'est vraiment pas cher, voire gratuit.

Quel est l’intérêt pour les entreprise­s de passer par votre plateforme ?

Notre force réside dans le fait que notre outil est « no code » et qu'il permet vraiment à n'importe qui de créer son chatbot. À l'inverse, si on veut créer directemen­t un chatbot avec « Dialogflow » , cela signifie qu'il faut recréer toute une infrastruc­ture autour. C'est juste un algorithme, donc on ne peut pas s'en servir facilement. Il faut développer l'infrastruc­ture pour envoyer et recevoir des messages, les interpréte­r, les envoyer à L'IA, faire en sorte que L'IA donne une réponse, programmer quel message choisir en fonction de cette réponse, etc. Toute cette partie- là, c'est nous qui nous en occupons. Tout se passe dans la plateforme d'ideta dans laquelle notre client va venir programmer son flot de chatbot, mettre des conditions et faire aussi de l'automatisa­tion. Nous avons tout fait pour simplifier au maximum l'usage de L'IA. C'est- à- dire que nos clients peuvent faire apprendre de nouvelles phrases à leur chatbot sans être « data scientist » ou développeu­r. La plus- value d'utiliser Ideta, c'est aussi que si un jour « Dialogflow » ou une autre IA devient payante ou moins performant­e que la solution de Razrcorp ou Stanford par exemple, il est possible de modifier l'algorithme en un clic ! L'apprentiss­age de L'IA se fait sur Ideta et non sur l'algorithme.

Quels sont les différents types de chatbot et à quoi servent- ils ?

Il existe trois grands types de chatbot avec pour chacun des usages très différents. Le premier est un chatbot dit « scénarisé » dans lequel il n'y a pas d'intelligen­ce artificiel­le. Ce sont des « clics boutons » sous forme de questions/ réponses : « Êtes- vous une femme ou un homme ? » , puis un bouton pour « Femme » et un autre pour « Homme » . On clique sur l'un ou sur l'autre et on avance dans des scénarios. C'est ce que nous appelons les chatbots scénarisés, et cela fonctionne très bien. Le deuxième type de chatbot est celui qui intègre de L'IA. Ce n'est pas uniquement du clic bouton, on laisse l'utilisateu­r parler. Cela nécessite d'utiliser des algorithme­s D'IA que l'on appelle « NLP » . Le dernier type de chatbot, c'est celui qui va faire en plus de l'automatisa­tion. On programme des choses dans le chatbot pour qu'il fasse des actions. Imaginons par exemple que la personne a fait une demande de livre blanc, on va programmer le chatbot pour qu'il envoie lui- même un email afin que la personne reçoive son livre blanc par email. On va pouvoir ainsi automatise­r plein de tâches, mettre des informatio­ns dans un CRM, aller chercher des informatio­ns dans une base de données, etc. Ce chatbot avec de l'automatisa­tion est vraiment selon moi le plus pertinent et le plus intelligen­t. Après, il y a les cas d'usages très variés. Cela peut être du simple « live chat » sur une page web où il n'y a même pas de bot. C'est juste un échange entre un humain et un autre. On peut dire qu'il s'agit de la première étape, mais celle- ci est tout à fait réalisable avec Ideta. La seconde étape permet de programmer par exemple quelques bulles sur un site internet pour récolter des adresses email, aider à naviguer sur le site, etc. Après, on a des cas d'usage beaucoup plus variés dans des grandes entreprise­s comme des « chatbot RH » . Ils vont servir à renseigner les collaborat­eurs sur des questions telles que : « Combien de jours de congés il me reste » , « Je vais être papa, à quoi j'ai droit ? » , etc. Dans ce cas, on se connecte aux outils internes du service « RH » de l'entreprise pour aller chercher les informatio­ns et les donner aux employés qui en font la demande. Il y a bien sûr aussi le chatbot pour le support client que les entreprise­s peuvent utiliser sur leur site web et/ ou leur intranet. Je dirais que 70% de nos clients sont plutôt sur du support que ce soit en interne pour du RH ou autres, ou sur de l'externe.

Quel est le coût pour développer un chatbot sur Ideta ?

Nos coûts sont parmi les plus bas du marché, car on considère que nos clients sont autonomes pour créer des chatbots sur notre plateforme. Avec la plupart de nos concurrent­s, la programmat­ion d'un « setup » peut coûter jusqu'à 100 000 €. Ce qui fait monter le prix, c'est toujours l'accompagne­ment. En fonction de la demande de l'entreprise, cela peut faire grossir l'assiette. Malgré cela, notre prix initial, qui se situe autour de 17 000 € par an, est vraiment très faible par rapport à la moyenne des solutions de chatbot. ☐

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Sarah Martineau, cofondatri­ce et CEO d'ideta.

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