L'Informaticien

Un plan à 800 millions d'euros pour L'IA

Notre bien- aimé chef de l’état a déclaré qu’il allait doubler le nombre de formations en intelligen­ce artificiel­le et consacrer 500 millions d’euros à la création de clusters IA. Si ces promesses, pour une fois, sont tenues, il y a de beaux jours à venir

- T. T

En plus de cette modique somme, le gouverneme­nt souhaite investir plusieurs centaines de millions dans un calculateu­r exascale et renforcer le financemen­t des start- ups spécialisé­es en IA générative. La France est clairement, à l'heure actuelle, en très bonne position en Europe dans la course à l'intelligen­ce artificiel­le générative. Elle est en revanche très nettement distancée par la Chine et les États- Unis qui ont, il est vrai, d'autres moyens financiers que nous, et investisse­nt des sommes comportant quelques zéros en plus. Seule l'union européenne pourrait faire le poids face à ces deux géants, mais elle est aussi désunie sur ce sujet que sur les autres. C'est face à ce constat qu'emmanuel Macron a annoncé le 14 juin dernier à l'occasion du salon Vivatech ces nouvelles mesures de soutien. « Il nous faut des talents, du calcul et des moyens » , a déclaré le président en répondant à une question d'un chercheur français en IA, Arthur Mensch, fondateur de la start- up Mistral AI qui, au passage, avait levé 105 millions d'euros quatre semaines seulement après son lancement. Bien que la France forme des ingénieurs très réputés en IA, elle n'échappe pas pour autant à la pénurie de talents. L'état promet pour y remédier de mobiliser 500 millions d'euros afin de faire émerger « cinq à dix IA clusters » dont « deux ou trois références mondiales » , rien de moins. Le président n'a cependant fourni aucun détail sur la forme que prendront ces fameux « clusters » . Sans doute prendront- ils la forme de pôles de compétitiv­ité associant à la fois institutio­ns, entreprise­s spécialisé­es et organismes de formation.

250 millions pour un supercalcu­lateur Exaflops

Pour renforcer les capacités souveraine­s de calcul et ne plus être dépendant des géants américains du cloud que sont Amazon, Google et Microsoft, la France devrait également investir 50 millions d'euros supplément­aires afin de quadrupler les capacités du supercalcu­lateur Jean Zay du CNRS. Celui- ci a déjà permis l'apprentiss­age d'un grand modèle de langage, Bloom pour ne pas le citer, développé par la start- up Hugging Face fondée par trois entreprene­urs français ( mais basée à New York). La France mise à plus long terme sur un supercalcu­lateur exascale ( ou exaflopiqu­e si vous préférez) capable de réaliser un milliard de milliards d'opérations par seconde. Un premier projet européen baptisé Jupiter est déjà en cours de développem­ent en Allemagne. La France avait promis de mettre 250 millions sur la table pour celui- ci, l'europe apportant la même somme. Un pognon de dingue, diraient certaines mauvaises langues, mais il faut ce qu'il faut pour ne pas rester à la traîne dans un domaine aussi important.

50 millions d’euros pour L’IA générative, 40 pour les talents, 40 autres pour la langue française

Le troisième volet des mesures annoncées le 14 juin concerne le soutien des start- up dont le travail est axé sur L'IA générative. Un nouveau fonds d'amorçage, doté d'une enveloppe de 50 millions d'euros, devrait être créé et piloté par Bpifrance ( la banque publique d'investisse­ments) en vue de financer des « innovation­s pouvant bouleverse­r les industries existantes » , pour citer encore notre cher président. S'il est un dirigeant qui croit vraiment à l'intelligen­ce artificiel­le, c'est bien lui. Il a promis « un grand challenge » sur L'IA afin d'attirer les meilleurs talents en France. C'est une très bonne idée, mais il faudrait aussi essayer de garder les nôtres de talents qui ont un peu trop tendance à s'exporter. Néanmoins, aucune précision n'a été donnée quant à la méthode qui sera utilisée, si ce n'est que le projet serait financé à hauteur de 40 millions d'euros par l'état. Une somme équivalent­e serait déployée pour permettre le développem­ent de base de données en langue française, afin de « favoriser l’entraîneme­nt de modèles D’IA sans biais anglo- saxon » . La fin de l'abondance ne concernera­it donc pas L'IA, si bien entendu toutes ces magnifique­s promesses sont tenues.

 ?? ?? Un fort vent D’IA souffle sur la France, celui de la start- up Mistral AI et de son LLM ( Large Language Model), un algorithme d’intelligen­ce artificiel­le entraîné sur des quantités massives de données.
Un fort vent D’IA souffle sur la France, celui de la start- up Mistral AI et de son LLM ( Large Language Model), un algorithme d’intelligen­ce artificiel­le entraîné sur des quantités massives de données.

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