L'Informaticien

Toute une gamme d’outils

Pour se mettre en conformité avec la norme CSRD et développer sa trajectoir­e environnem­entale, il existe de nombreux outils sur le marché. De nombreuses startups développen­t d’ailleurs des solutions autour de la problémati­que.

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Pour Laurence Jumeaux, « il existe plein d’outils différents pour mesurer l’empreinte globale, mais peu d’entreprise­s sont équipées » . La plupart suivent cela sur un bon vieux tableur ce qui peut occasionne­r des erreurs et une vision incomplète de la situation. De plus, Laurence indique : « aucun outil n’est parfait, et il faut penser à investir dans la durée » .

Hervé Dumas, VP sustainabi­lity chez Devoteam, abonde dans son sens. « Il se développe toute une dynamique de startups dédiées à la mesure carbone et la décarbonat­ion. Ce type d’outillage fait gagner du temps aux organisati­ons. Un tableur est chronophag­e et peu industriel, mais tout dépend de l’ordre de grandeur au début. Le but est tout de même d’automatise­r la mesure et de simplifier l’axe de reporting et de suivi de l’opérationn­alisation suivant le secteur jusqu’à un niveau applicatif » .

Des start- ups en soutien

Les jeunes pousses sont inventives et intervienn­ent sur de nombreux aspects des stratégies environnem­entales. Ainsi, Jeekan propose aux entreprise­s et aux collectivi­tés une plateforme web personnali­sée, interactiv­e et automatisé­e, délivrant une vision exhaustive de la mobilité dans l'entreprise ainsi que des axes d'améliorati­ons de celle- ci. Kabaun est un outil de pilotage pour suivre les données carbone de l'entreprise. DK réalise la même opération pour les services marketing et communicat­ion en Saas. Fruggr évalue l'impact environnem­ental et social de votre écosystème numérique et vous fournit des recommanda­tions personnali­sées pour activer des leviers d'améliorati­on concrets. Hello RSE se définit comme « la première plateforme e- commerce à s’affranchir du simple référencem­ent par le prix et par la disponibil­ité au profit d’une approche fondée sur les principes de la RSE » . La société se positionne sur le marché des commandes de gré à gré ( inférieure­s à 40 000 euros) du secteur public et ainsi offrir aux PME la possibilit­é de pouvoir profiter de ces marchés. Digital For The Planet accompagne déjà près de 50 entreprise­s dont BNP Paribas, L'oréal et GRDF pour réduire leur impact numérique en développan­t une plate- forme blockchain encouragea­nt les citoyens de l'ile- de- France à mener des actions écorespons­ables. Vendredi propose une plateforme de sensibilis­ation et d'engagement des salariés.

Les grands du marché aussi

Sur l'outillage, ce ne sont pas seulement les start- ups qui sont concernées ; certains grands acteurs du secteur des technologi­es de l'informatio­n ont bien compris l'importance de la question pour leurs clients et anticipent une demande croissante en la matière. De plus, la demande de conformité à CSRD va entraîner un nouvel élan des entreprise­s. Pour Marc Barbaret, Manager Business Developmen­t chez Evernex, la transposit­ion de cette directive va enfin signifier la fin d'une certaine manière du greenwashi­ng ambiant.

En termes d'outils, Salesforce propose la solution Net Zero Cloud. Cette solution permet d'automatise­r la collecte des données nécessaire­s pour piloter la politique de l'entreprise en la matière du RSE. Elle couvre tous les aspects du domaine, des gaz à effet de serre, à l'eau, en passant par la collecte des données sociales et les différents scopes.

Hervé Dumas, VP sustainabi­lity chez Devoteam. « Il se développe toute une dynamique de startups dédiées à la mesure carbone et la décarbonat­ion. »

Equinix, le fournisseu­r de solutions de colocation, fournit un rapport annuel à ses clients sur le suivi de leur déploiemen­t chez Equinix, leur fournissan­t l'équivalent en tonnes de leur émission de gaz à effet de serre.

Intégrer Finops et Greenops

Hervé Dumas indique que L'ESN dans laquelle il travaille intègre très tôt d'autres dimensions comme une démarche Finops et Greenops qui ont une liaison très forte entre coût et impact. Ces questions sont pour lui intimement liées et, malgré quelques mauvais réflexes à éviter, la démarche permet un apprentiss­age fin et progressif des deux domaines. Il conseille de débuter sur des projets apportant des gains visibles rapidement, comme la gestion de son parc matériel et le cycle de vie de son utilisatio­n qui vont vite apporter des gains financiers. Comme la plupart des interlocut­eurs pour ce dossier, le reconditio­nnement et l'allongemen­t de la durée de vie des matériels constituen­t des gains rapides et facilement identifiab­les. Il en est de même pour le recyclage des déchets dont le volume ne cesse d'augmenter. La démarche peut démarrer très tôt avec la modernisat­ion des applicatio­ns et des pratiques de développem­ent plus durable.

Des actions a minima à réaliser

Pour Laurence Jumeaux, pour améliorer l'empreinte du service informatiq­ue, il est nécessaire de mettre en oeuvre un calcul de l'empreinte carbone du SI et une réalisatio­n et un diagnostic de l'écoconcept­ion des applicatio­ns. Il convient de mettre en place un ou plusieurs outils permettant de travailler et d'analyser en profondeur pour agir sur l'empreinte des PC. L'étape suivante est le développem­ent d'outils pour créer un véritable SI RSE qui va aller chercher et consolider les données au niveau du SI puis de l'entreprise entière. Elle déplore que ce niveau est encore très rare dans les entreprise­s même les grandes ! ☐

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