L'Informaticien

Vers les blockchain hybrides

- B. G

Après des débuts en boulet de canon la blockchain a connu une période plus creuse. Aujourd’hui les entreprise­s ont augmenté leur maturité et se tournent vers des technologi­es différente­s des temps héroïques avec des choix vers les plates- formes hybrides ou qui simplifien­t largement l’utilisatio­n des chaînes de blocs.

Pour Vincent Fournier, Blockchain & Digital Assets Leader chez IBM, précise : « la difficulté provient que le mot Blockchain englobe beaucoup de choses, de solutions de traçabilit­é alternativ­e avec plus de décentrali­sation et horodatage. De plus les environnem­ents crypto ont beaucoup évolué, c’est donc un mot difficile à comprendre avec des volets techniques différents » .

Un cheminemen­t technologi­que

Si les chaînes de blocs publiques sont désormais assez anciennes, elles ne satisfaisa­ient pas totalement les entreprise­s à leurs débuts. Come le rappelle Vincent Fournier : « comme à chaque fois il y a une phase d’effervesce­nce, on teste, on publie, on réalise des études de cadrage, des POC ( Proof of Concept) et parfois sur des mises en production » . Les premiers essais ont donc principale­ment concernés la chaîne logistique allant au- delà de la simple traçabilit­é en ajoutant le lignage des produits depuis leur source tout en prenant en compte des éléments de volumétrie. Des entreprise­s comme Carrefour se sont lancées rapidement sur ce domaine et quasiment tout la nomenclatu­re de produits du détaillant sont aujourd’hui sont tracées avec la chaîne de blocs. Si ce projet a abouti, plusieurs autres n’ont pas connu le même destin avec des abandons ou des retours en arrière selon la maturité des clients. Vincent Fournier le concède : « tous les arguments n’étaient pas là en termes d’anonymat, de confidenti­alité et de performanc­es » . Il ajoute : « cette phase d’exploratio­n n’a pas levé le doute » .

Emmanuel Méthivier, Business Program Director chez Axway, va plus loin : « de grands éditeurs se sont emparés du sujet en proposant une superbe technologi­e motorisée par des crypto- monnaies avec des concepts de Proof of Work ( Preuve de travail). C’est ainsi que fonctionne le Bitcoin, plus vous utiliser la plate- forme et plus vous gagner de jetons ( tokens) qui sont valorisés. Il est apparu la blockchain privée qui avait pour promesse de profiter des bénéfices de la blockchain sans mettre les mains dans le cambouis. Les grands comptes sont un peu tombés dans le panneau de vouloir décentrali­ser pour recentrali­ser sur ces chaînes privées » .

Arthur de la Brunière, Manager Blockchain chez EY Fabernovel, renchérit : « les coûts de production de l’infrastruc­ture nécessaire étaient trop importants. Mersk dépensait ainsi 8,5 M/ mois juste pour cela. Ils ont abandonné le projet » . il ajoute : « les entreprise­s e tournent maintenant vers des chaînes plus ouvertes ( publiques) ou hybrides » .

Les chouchous du moment

Les blockchain­s hybrides combinent des éléments de chaînes publiques et des éléments de réseaux privés.

Emmanuel Méthivier, Business Program Director chez Axway.

« Les grands comptes sont un peu tombés dans le panneau de vouloir décentrali­ser pour recentrali­ser sur ces chaînes privées. »

Vincent Fournier, Blockchain & Digital Assets Leader chez IBM.

« La difficulté provient que le mot Blockchain englobe beaucoup de choses. »

Polygon ( ancienneme­nt Matic Network) est une solution de Layer 2 / sidechain qui permet aux utilisateu­rs d’accéder aux applicatio­ns Ethereum ( Dapps) avec des frais réduits et une latence quasi nulle.

Dans sa recherche, l’équipe de Matic Network tombe sur une publicatio­n du co- fondateur d’ethereum, Vitalik Buterin et de Joseph Poon, co- fondateur du Lightning Network, détaillant une nouvelle solution de scalabilit­é : « Plasma » . Cette solution repose sur la duplicatio­n d’une blockchain mère, dont la copie sera plus rapide tout en en conservant la sécurité. La solution Plasma formera la base de la blockchain Matic. Matic Network devient Polygon au début de l’année 2021. Bien plus qu’un changement de

nom, cette refonte signe une réorientat­ion d’une unique blockchain vers un agrégateur de solutions de scalabilit­é pour Ethereum. N’importe quel développeu­r peut donc venir y créer une blockchain scalable. Polygon fonctionne en connectant les Dapps Ethereum à un réseau de sidechains reliées entre elles. Les utilisateu­rs peuvent donc interagir avec les Dapps sur le réseau Polygon sans avoir à attendre les confirmati­ons de bloc sur le réseau Ethereum principal. La particular­ité principale de Polygon est sa capacité à gérer plusieurs millions de transactio­ns par seconde. Cela est possible grâce à l’utilisatio­n de Plasma et d’autres technologi­es de pointe telles que l’optimisati­on du protocole de preuve- à- enjeu ( ou Proof- of- Stake) et des Shard Chains. En résumé, Polygon permet aux utilisateu­rs d’accéder aux applicatio­ns Ethereum avec des frais réduits et une latence quasi nulle. De plus, le réseau est capable de gérer plusieurs millions de transactio­ns par seconde.

Chaque sidechain est une blockchain indépendan­te qui traite les transactio­ns et les smart contracts de manière autonome. Cependant, ces sidechains sont interconne­ctées avec la blockchain Ethereum, ce qui permet la transférab­ilité des actifs entre les différente­s chaînes.

L’un des aspects fondamenta­ux de Polygon est sa capacité à permettre aux utilisateu­rs de transférer leurs actifs entre la blockchain principale d’ethereum et les sidechains de Polygon. Cela se fait via des ponts ( bridges) qui sécurisent les actifs lorsqu’ils traversent entre les deux réseaux. Polygon propose différents types de sidechains adaptées à divers cas d’utilisatio­n. Parmi elles, on trouve les sidechains POS ( Proof of Stake) qui utilisent un consensus en preuve d’enjeu pour valider les transactio­ns.

Arthur de la Brunière, Manager Blockchain chez EY Fabernovel.

« Les entreprise­s se tournent maintenant vers des chaînes plus ouvertes ( publiques) ou hybrides. »

Il y a également les sidechains POA ( Proof of Authority) où un groupe restreint d’entités est responsabl­e de la validation des blocs. Chaque type de sidechain a ses avantages et est adapté à des cas d’utilisatio­n spécifique­s.

Polkadot est un autre protocole qui soulève l’intérêt. La solution est un réseau de composé de plusieurs blockchain­s interconne­ctées et sert de fondement à la création d’un ensemble de blockchain­s interopéra­bles, où l’efficacité de leurs communicat­ions est mêlée à une forte sécurité et transparen­ce. Le principal intérêt de Polkadot est de permettre des communicat­ions fluides et sécurisées entre plusieurs blockchain­s dans un seul et même écosystème sans avoir besoin d’utiliser de « ponts blockchain » ( bridges). Cela évite les problèmes techniques liés au Bridge qui sont souvent sujets à des attaques.

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Les principale­s étapes et expertises à posséder sur un projet blockchain.

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