Intelligence artificielle
EY Fabernovel publie un manifeste pour une IA responsable
Alors que la traction business liée à L’IA est une évidence, l’étude souhaite se poser la question de la manière dont L’IA pourrait impacter le bien commun. L’IA peut- elle aider la planète, ou nous aider à la protéger ?
En s’appuyant sur le cadre de réflexion du 6ème rapport du GIEC « Impacts, adaptation et vulnérabilité » , sur les interactions couplées entre les systèmes climatiques, les écosystèmes et la société humaine, cette étude évalue le potentiel de L’IA à accélérer l’atteinte de trois objectifs clés : « passer de l’action urgente à l’action opportune » , « s’adapter à et atténuer » , « conserver et restaurer » .
Cette étude se veut « techno réaliste » et considère pour chaque cas la dette en ressource que constitue une application IA et les potentielles externalités négatives d’un passage à l’échelle. « Inaugurer le navire, c’est inaugurer le naufrage ! Et le numérique vient avec un lot de risques réels. La mise à l’eau est pourtant nécessaire » pour paraphraser la feuille de route numérique et données pour la planification Écologique du gouvernement français.
De l’urgence à l’opportunité
Avec une interface adéquate ( outil métier, plateforme), L’IA peut permettre l’utilisation de données peu exploitées aujourd’hui pour les enjeux de durabilité. Elle favorise l’établissement de référentiels communs, trans- sectoriels et internationaux, essentiels pour orchestrer des actions coordonnées et efficaces à l’échelle. Par exemple, comment amplifier la démarche des géo- communs de L’IGN initiée en 2021 ? Elle pourrait permettre à tous les acteurs d’anticiper des mesures à prendre concernant l’aménagement du territoire, évaluer les risques afin d’atteindre le Zéro Artificialisation Nette ( ZAN) d’ici 2050 en se reposant sur une carte de l’anthropocène. La gouvernance des masses de données, leur moyen de collecte et leur accessibilité équitable restent les enjeux clés dans la mise en place de ces outils. Ces questions nécessitent une redéfinition des mécanismes de suivi normatif et des cadres de coopération intergouvernementaux.
Adapter et atténuer
L’intelligence artificielle peut être considérée comme un levier essentiel pour aider nos systèmes de distribution, de production et nos infrastructures urbaines et rurales à optimiser la gestion des ressources, réduire les gaspillages et améliorer l’efficacité énergétique, tout en favorisant une inclusion sociale plus large. Son efficacité dépend d’une implémentation ciblée, guidée par une stratégie de développement durable claire et une approche transparente pour éviter de déplacer ou d’exacerber les problèmes environnementaux, tout se jouant sur la réduction de l’impact net et non sur l’augmentation de l’efficacité relative. En concentrant L’IA sur des objectifs précis, comme la réduction des déchets, l’assistance à l’éco- conception ou la maintenance prédictive, nous pouvons non seulement améliorer l’efficacité et la résilience de nos systèmes mais également contribuer à une transition écologique profonde.
Protéger et restaurer
L’alliance récente de L’IA et de la robotique enclenche une nouvelle phase, celle d’actions autonomes et concrètes pour la restauration des écosystèmes. Ces nouvelles opportunités exigent néanmoins une attention particulière, tant les écosystèmes existants sont complexes et les risques d’effets contre- productifs nombreux comme l’afforestation non contrôlée.