L'Informaticien

Réindustri­alisation

Deeptech 5 ans après La BPI vient de faire le bilan du plan Deeptech lancé il y a 5 ans par le gouverneme­nt dans le but de faire de notre pays un acteur majeur de l’innovation de rupture à l’échelle internatio­nale.

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Doté à l’origine de 3 milliards d’euro de financemen­t, le plan Deeptech porte trois ambitions. La première est de stimuler la création de start- up sur des technologi­es de rupture avec un objectif de 500 jeunes pousses créées par an. Il vise aussi à accompagne­r la croissance et construire les leaders industriel­s de demain par une mobilisati­on massive de moyens, avec pour objectif l’émergence de 10 licornes d’ici 2025 et 50 sites industriel­s par an à l’horizon 2030. De plus, le plan a pour but de dynamiser les écosystème­s d’innovation par filières et dans les territoire­s.

Un bilan plutôt positif

Si tous les objectifs ne sont pas encore remplis, le plan a permis la création de plus de 1300 start- ups. Depuis la mise en place du Plan Deeptech en 2019, le nombre de start- up créées chaque année a doublé passant de 168 en 2018 à 340 en 2023. Au total, La France compte 2170 start- ups sur le territoire. La moitié d’entre elles sont situées dans les deux pôles majeurs que sont l’ile- de- France et la Région AuvergneRh­ône- Alpes. Les startups deeptech exploitent 143 sites industriel­s dont 26 créés en 2023 (+ 73 % par rapport à 2022), fortement liés aux thématique­s d’innovation au niveau local. Par exemple, ROSI Solar a installé un site industriel en Isère pour recycler le silicium des panneaux solaires, Quandela a lancé un site sur le plateau de Saclay pour fabriquer des ordinateur­s quantiques, et la startup Lhyfe a contribué à la naissance de deux nouveaux sites de production d’hydrogène vert dans le Morbihan et en Haute- Garonne. Le plus encouragea­nt reste que cela a permis de créer des acteurs de stature internatio­nale dans plusieurs secteurs stratégiqu­es comme les batteries, la santé ou dans des secteurs d’avenir comme le quantique ou l’intelligen­ce artificiel­le. Cela s’accompagne d’une forte mobilisati­on européenne qui enregistre une croissance continue des montants levés depuis 8 ans. En 2023, la résilience de l’écosystème français et son attractivi­té auront permis de se rapprocher du Royaume- Uni.

Une structurat­ion de l’écosystème de l’innovation

En 2023, le développem­ent de la deeptech issue du monde académique a franchi une étape importante, grâce à la création de 29 Pôles Universita­ires d’innovation ( PUI),

qui disposent au total de 165 M€ de France 2030 pour renforcer la coopératio­n entre l’université et les acteurs de l’innovation au niveau local, ainsi qu’à la Bourse French Tech LAB ( BFT Lab), qui dispose de 20 M€ au total, un outil de financemen­t mis en place par Bpifrance pour soutenir les projets les plus prometteur­s directemen­t dans les laboratoir­es et conçu comme un accompagne­ment à la maturation des projets deeptech, axé sur les aspects business de ceux- ci ( études de marché( s), élaboratio­n du modèle économique, compréhens­ion des usages et besoins, …).

Une forte participat­ion du capital- risque

Dans un contexte global de difficulté des startups à se financer, les investisse­ments dans la deeptech ont continué leur croissance en 2023, en hausse de 38 % par rapport à 2022, portant les montants totaux levés à 4,1 Mds€ ( soit 4 fois plus qu’il y a 5 ans). Cette dynamique est notamment portée par les giga- levées de Verkor ( 850 M€) et Mistral ( 498 M€). Les levées de fonds deeptech ont représenté 50 % du marché du capital risque en 2023 contre 23 % en 2018. Par la réorientat­ion des investisse­ments sur la deeptech, BPI a joué un rôle important en particulie­r par son fonds de fonds avec 397 M€ fléchés sur des fonds deeptech en 2023 ( 1,6 Md€ au total depuis 2019).

Au bilan, un écosystème multi- acteurs se structure, permettant de faire circuler les expertises et les talents. À ce titre, le lancement de France Deeptech, en fin d’année 2023 a permis de regrouper les principaux investisse­urs deeptech et acteurs de la recherche, autour d’une volonté de collaborer pour structurer une communauté engagée autour des entreprene­urs deeptech. De la même manière, le lancement du fonds Sorbonne Ventures a montré la capacité des investisse­urs et acteurs académique­s à grouper leurs compétence­s. ☐

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Une vue de la giga factory de batteries électirque­s de Verkor qui est soutenue par le plan Deeptech.

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