Opentext World Europe 2024
Insuffler le « mindset AI »
Alors qu’opentext vient de lancer la version 24.2, il commence à faire l’article des fonctionnalités de la version qui sera lancée dans un an. Plus de Cloud, plus d’automatisations, plus D’IA, les innovations présentées font partie de la stratégie de développement accélérée Titanium X.
L’ éditeur canadien réunissait à Paris ses clients historiques, mais aussi ceux de Micro Focus, pour leur présenter la stratégie Titanium X. L’offre Opentext couvre dans la gestion de contenu notamment liés aux écosystèmes SAP, Google, Microsoft, que l’automatisation, le Cloud, le Devsecops, la Cybersécurité, ainsi que l’infrastructure et la gestion de services Cloud. Pour Mark Barrenechea,
CEO & CTO d’opentext, le point commun de tout cela, c’est la Data. « Le Cloud Opentext est un Data Cloud ! Qu’il s’agisse de documents, de codes sources, de vidéo, d’images, de données relatives aux assets IT, aux équipements IOT, tout converge vers ce Cloud. » Pour illustrer l’importance prise par ce Cloud, celui- ci héberge via la solution Vertica, 95 trillions ( milliards de milliards) de lignes de données, 1 trillion de pages de contenu sont stockées et 1 milliard de nouvelles pages traitées chaque jour. La plateforme de Threat Intelligence, Brightcloud, rachetée par Opentext en 2019, traite 100 milliards d’appels D’API par mois. La CMDB de l’offre ITSM gère 40 millions d’assets.
Parmi les clients gros consommateurs de données qui ont témoigné lors de l’édition, figurait Criteo, le champion français de l’ad- Tech. Celui- ci exploite la solution Vertica afin de disposer de capacités analytiques et IA sur les énormes volumes de données publicitaires traitées par sa plateforme. L’autre client Opentext à avoir témoigné est d’un profil radicalement différent puisqu’il s’agissait de Framatome. L’industriel du nucléaire a évoqué ses problématiques ECM ( Enterprise Content Management) avec des volumes de documents colossaux imposés par ce secteur d’activité. La documentation du générateur de vapeur d’une centrale nucléaire représente 15 fois « A la recherche du temps perdu » de Proust…
Titanium X, une stratégie de développement accélérée
En termes d’actualités Produit, Opentext a présenté la version 24.2 de sa plateforme Opentext Cloud Editions, ainsi que Titanium X, son programme de développement qui mènera à la version 25.2 qui sera lancée en 2025. Selon le CEO, ce programme représente un investissement de 2 milliards de dollars US. Il s’articule
en trois volets : d’une part, le Business Cloud, un incontournable volet IA, et enfin les « Business Technology » , c’est- à- dire les outils liés à l’intégration des données entre Cloud privé, le Cloud public ou via API. Avec ce programme Titanium X, l’éditeur s’est engagé dans un rythme d’innovations tous les 90 jours pour enrichir ses 3 pans de son portefeuille produits.
L’offre Cloud est à l’image des multiples acquisitions d’opentext ces dernières années : foisonnante et diverse. Sur les 5 types de Cloud proposés par l’éditeur, on peut évoquer l’experience Cloud, dédiée à la gestion de contenu avec Opentext Core Journey. Le Devops Cloud voit l’offre ALM intégrée à SAP cloud. La solution de sécurisation du code Fortify issue du catalogue Micro Focus vient renforcer l’offre Cybersecurity Cloud dans laquelle la gestion des identités et des accès NETIQ est désormais intégrée à Magellan, la plateforme IA de l’éditeur.
L’envol des Aviators dans le portefeuille Opentext
Sans grande surprise, l’autre grand volet du programme Titanium X porte sur L’IA au service des métiers. L’assistant intelligent de l’éditeur, Aviator, était en effet l’un des pôles d’attraction de cette édition 2024 de l’événement Opentext. L’éditeur compte développer des chatbots Aviator pour chacune de ses applications majeures. Mark Barrenechea a évoqué le chiffre de 40 « Aviator » en développement. Parmi ceux- ci on peut citer le Content Aviator qui permet de rechercher des contenus sur Opentext Core Content, Extended ECM et Documentum. Opentext SMAX, l’offre ITSM de l’éditeur, bénéficie aussi de son Aviator pour le traitement des tickets d’incident, les dépanneurs auront leur Operations Bridge with Aviator, tandis que Devops Aviator se destine aux développeurs et testeurs d’applications.
La version 24.2 compte déjà quelques Aviator, notamment Aviator Thrust Studio afin de générer du code au sein de VS Code. Le nouvel Aviator IOT qui permet d’améliorer la visibilité d’un parc d’équipements et gérer plus facilement ces actifs. Les démonstrations menées sur Extended ECM version 24.2 en exploitant Gemini, le LLM de Google étaient plutôt impressionnantes et sur un corpus de données assez hétérogène. Le chatbot s’est montré capable de chercher des informations tant dans les documents PDF, de transcrire les vidéos et de donner tous les liens vers les sources d’information qui ont pu étayer sa réponse. Une seconde démonstration, via Aviator à l’oeuvre directement dans l’environnement SAP, via l’onglet Business Workspace, a démontré la possibilité de poser directement des questions sur les contrats, de rédiger des courriers à partir des données glanées dans SAP, etc.
Pour démontrer la pertinence de son IA générative, l’éditeur a mis en place le programme « Earn your wings » avec la mise en place d’aviator sur un million de documents, la mise en oeuvre d’un LLM via Google Vertex AI. La mise en place est assurée en 6 semaines et le coût de l’ordre de 150 000 $ à 350 000 $ pour 5 utilisateurs pendant 6 mois.
L’automatisation des Ops en marche
Outre le Chatbot, L’IA va aussi énormément impacter l’automatisation des workflows. La position du CEO/ CTO est assez originale sur la question de L’IA, car si beaucoup craignent les erreurs et autres hallucinations des IA génératives, pour Mark Barrenechea, L’IA va littéralement « manger l'automatisation » , pour reprendre ses termes. La majorité des erreurs dans les process sont dues au facteur humain, et remplacer l’humain par L’IA va permettre de les éliminer. Citant l’agent Smith de Matrix : « Never send a human to do a machine's job » , il estime que L’IA va permettre au Cloud d’aller vers une plus grande autonomie de fonctionnement. L’exemple le plus extrême pris par le CEO est sans doute celui de la Cybersécurité où la solution XDR de l’éditeur dopée à L’IA pourra prendre des décisions de remédiation des attaques en toute autonomie… Il n’est pas certain que tous les RSSI français soient prêts à un tel niveau d’automatisation !
Cette volonté de laisser les machines faire le travail intervient à toutes les phases des Ops. Aviator intervient bien évidemment en bout de chaîne, au niveau Service Management, mais l’automatisation va jouer un rôle dans le domaine de L’ITOM dès la découverte des assets, dans l’amélioration de l’observabilité. Le XDR intervient sur le volet Cybersécurité tandis qu’un module Finops et de reporting de l’empreinte carbone des activités vient compléter le volet gestion des opérations.
Enfin, une longue démonstration de sa plateforme Devsecops Valueedge ( ex- Microfocus) a été menée par Muhi Majzoub, EVP et Chief Product Officer d’opentext. On y retrouve bien évidemment toutes les briques fonctionnelles assemblées par l’éditeur britannique, notamment les outils de sécurité de Fortify, l’outil de test Loadrunner venue D’HPE, etc. Cette plateforme bénéficiera à son tour d’un Aviator Devsecops et viendra faciliter l’exploitation des données centralisées par cette plateforme.