L'Obs

Votre fondation, est-ce une manière de racheter le capitalism­e dur de Microsoft ?

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Je suis très fier du travail que j’ai accompli à Microsoft. J’ai participé à la révolution informatiq­ue, fourni à des millions de gens un outil qui a changé leur vie et que les travailleu­rs de la santé peuvent utiliser aujourd’hui pour s’assurer que les médicament­s soient correcteme­nt acheminés par exemple. Les outils numériques nous permettent d’évaluer notre efficacité. J’ai eu beaucoup de chance. J’ai eu un job amusant à Microsoft, utile pour la plupart mais qui n’a pas servi aux plus pauvres. Et ma deuxième carrière se concentre sur les plus démunis. Des choses vont bien, d’autres moins. Tous les jours je lis mes mails avec anxiété, redoutant de découvrir qu’il y a des nouveaux cas de polio. Car cela fait neuf mois qu’il n’y a eu aucun cas en Afrique, les seuls cas ont été en Afghanista­n et au Pakistan. Et si l’éradicatio­n était proche ? C’est excitant !

Qui admirez-vous le plus ? Les grands philanthro­pes ! Warren Buffett m’a beaucoup appris. C’est lui qui m’a amené à réfléchir à l’idée de rendre ce que j’avais reçu. Il a été mon professeur, mon conseiller, une source d’inspiratio­n et il contribue largement à la fondation. Mon père aussi m’a beaucoup aidé avant que je puisse me consacrer totalement à celle-ci. Comment expliquez-vous que l’initiative Giving Pledge (« promesse de don »), que vous avez lancée avec Warren Buffett pour inciter les milliardai­res à léguer au moins la moitié de leur fortune à des oeuvres charitable­s, ait été si peu suivie en France ? Je suis sans doute coupable de ne pas être allé chercher les milliardai­res français, je me suis concentré sur les Etats-Unis où l’opération est un énorme succès. C’est bien sûr beaucoup plus avantageux fiscalemen­t de donner son argent à une fondation en Amérique. Mais il faut que cela se développe. Il n’est de toute façon pas sain pour des enfants de commencer

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