THE WITCH PAR ROBERT EGGERS
Film d’épouvante britannique, avec Anya Taylor-Joy, Ralph Ineson, Kate Dickie (1h32).
Amateurs de séries B d’horreur pour multiplexes, passez votre chemin! « The Witch » cache un film plus anxiogène que spectaculaire. Son réalisateur ne prend pas la Nouvelle-Angleterre de 1630 comme simple décor, il puise à sa source et ses croyances. C’est l’histoire d’une famille de pieux paysans anglais, émigrée en Amérique, qui s’installe aux abords d’une grande forêt, à l’écart de tout, et est gagnée par la peur quand disparaît mystérieusement leur dernier né. Cette menace qui plane, les parents, enferrés dans leur fondamentalisme religieux, la mettent sur le compte de la sorcellerie tandis que leurs quatre enfants s’entre-déchirent pour savoir qui, de la grande soeur pubère, du timide frère cadet ou des deux insupportables jumeaux est possédé par le mal. Le ton est austère, l’atmosphère, délétère. Robert Eggers sait doser ses effets pendant une petite heure, entre huis clos réaliste et trouées horrifiques. Las, les redondantes querelles de bénitier finissent par prendre l’ascendant sur le reste, asséchant le film et son imaginaire.