Quand Hollande pariait sur le “pays fatigué”
Un nouveau livre de confessions de François Hollande paraîtra le 5 septembre prochain. Intitulé « le Premier Secrétaire de la République » (Fayard), il est l’oeuvre du journaliste Cyril Graziani. Fort d’une dizaine d’entretiens avec le président et de nombreux autres avec des conseillers ou ministres, supporters ou contempteurs du locataire de l’Elysée, le grand reporter de France-Inter raconte les coulisses du quinquennat. Il revient notamment sur le douloureux épisode de la loi travail, qui a énervé jusqu’aux plus proches du chef de l’Etat : « “[François Hollande] a l’air heureux d’avoir fait plier la CGT”, s’énerve une de ses très fidèles visiteuses du soir. Même Ségolène Royal s’est montrée irritée quand l’hypothèse du 49.3 a été évoquée, quelques jours avant l’arrivée du texte à l’Assemblée. “Vous ne pouvez pas le faire passer ainsi”, assène la ministre de l’Ecologie. François Hollande lui répond du tac au tac : “Le pays est fatigué, ça va passer comme une lettre à la poste.” Quelques jours plus tard, François Hollande et Manuel Valls appellent le gouvernement à la solidarité. “Vous n’avez consulté personne, vous êtes restés entre vous, balance Ségolène Royal à un exécutif médusé. Je vous avais prévenus, donc ça ne sert à rien de demander notre aide maintenant.” Bernard Cazeneuve avait aussi alerté ses collègues du gouvernement. […] “Vous vous rendez compte, ils veulent dégainer le 49.3 dès le premier jour de l’étude du texte. Je leur ai dit : vous faites ça, c’est la révolution.” »