L'Obs

10 CHOSES À SAVOIR SUR…

Bryan Cranston

- FRANÇOIS FORESTIER

1

SÉRIE En 2007, fauché, Bryan Cranston se présente chez Sony pour un rôle dans « Breaking Bad ». Mais le producteur a déjà choisi John Cusack pour jouer White, le prof de chimie qui fabrique des amphètes. Cusack lit le scénario et refuse. Matthew Broderick aussi. En désespoir de cause, la production engage Bryan Cranston. Coup de chance pour ce dernier: la série durera de 2008 à 2013. Salaire: 225 000 dollars par épisode. Il y en a eu 62.

2

DÉBUTS 1987. Cranston fait des publicités pour une crème antihémorr­oïdes et rêve de jouer « Hedda Gabler », d’Ibsen. On lui propose un film de science-fiction. Le rôle ? Un ambulancie­r. Le titre du nanar : « Amazon Women on the Moon ». Peu de temps après, on lui o re de tourner dans « Erotique ». Le rôle ? Un médecin. « Au moins, je suis monté en grade », philosophe-t-il.

3

BLAGUES Sur tous ses tournages, Bryan Cranston adore créer la surprise. Sur le plateau de « Godzilla », il a fait venir un camion de glaces qui n’a servi que des esquimaux en forme de singe. Pour le dernier plan de « Breaking Bad », il a montré son cul à la caméra. Dans tous les autres films, quand la tension devient trop forte, il o re des godemichés à tout le monde. « Made in USA », précise-t-il.

4

MILITANTIS­ME Parce qu’il « aime [s]on pays », Cranston combat Donald Trump, ce « bateleur », et appelle à voter Hillary Clinton. « Pourquoi Trump exhibe-t-il sa femme, en précisant : “Elle est hot’’ ? » Quand il sera vieux, Cranston fera de la politique au niveau local. Son programme: autoriser les bordels, les taxer et, avec le bénéfice, ouvrir des écoles et des hôpitaux.

5

ENFANCE Père alcoolique, mère abandonnée, expulsion de la maison : à 10 ans, le monde de Bryan Cranston s’e ondre, son père disparaît dans la nature. Le gamin se débrouille. A 15 ans, il travaille un peu partout, sur la route. Un demi-siècle plus tard, ayant retrouvé son père, il assiste à ses derniers moments. Celui-ci, 90 ans, lui tend un papier : « Le meilleur moment de ma vie, c’est quand mes enfants m’ont pardonné les mauvais moments de ma vie. »

6

ABEILLES Lors du tournage de « Malcolm », série télé qui a duré six ans, Bryan Cranston a une scène où il est nu, recouvert de 30 000 abeilles. Piqué deux fois, il est secouru par l’apiculteur de service, qui extirpe le dard de son épaule avec une carte de crédit. Pour la deuxième piqûre, le type demande à Cranston : « Vous êtes piqué où ? – Sur le testicule. » L’apiculteur tend la carte de crédit : « Ah bon, débrouille­z-vous tout seul. »

7

BASE-BALL C’est sa passion. Bryan Cranston est un ardent supporter des Philadelph­ia Phillies et des Los Angeles Dodgers. Quand il reçoit un Golden Globe, un Screen Actors Guild Award ou un Tony Award, il remercie sa femme et sa fille, en disant qu’il les aime « encore plus que le base-ball ».

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FILMS Il a joué un colonel dans « Il faut sauver le soldat Ryan » ; un inspecteur de police dans « la Défense Lincoln » ; un garagiste dans « Drive » ; un agent de la CIA dans « Argo » ; un scénariste de gauche dans « Dalton Trumbo ». Dans « Infiltrato­r » (en salles le 7 septembre), il joue un flic qui joue à être un dealer qui joue à être copain avec Pablo Escobar. « Là, j’ai été acteur au quatrième degré », dit-il. Et dans « In Dubious Battle », aussi à Deauville, il interprète un shérif dans une adaptation de Steinbeck.

9

ÉPOUSE Bryan Cranston a rencontré sa femme, Robin Dearden, sur le tournage de « Supercopte­r », en 1984. Elle était otage, il était kidnappeur. Pendant trois jours, il l’a tenue en joue au bout de son flingue. A force, ils ont commencé à parler. « Qu’est ce qui vous a séduit en elle ? Sa douceur ? Son intelligen­ce ? – Non. J’avais juste envie de coucher avec elle. » Ils sont mariés depuis trente-deux ans.

10

PRÉSIDENT Son prochain film, « All the Way », de Jay Roach, est amusant : Cranston joue le rôle de Lyndon B. Johnson, devenu président des Etats-Unis après l’assassinat de JFK. Le personnage était dingue : il se promenait nu dans Air Force One, donnait ses interviews aux W-C, avait baptisé son pénis « Jumbo » et, quand une journalist­e lui demanda : « Pourquoi sommes-nous au Vietnam ? », LBJ exhiba Jumbo et répondit : « Pour ça. » « Mais, précise Cranston, il a lancé un truc formidable : la lutte contre la pauvreté. Et ça, on ne peut pas le lui enlever. »

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