L'Obs

Aller simple Vertige architectu­ral à Chicago

Promenade dans le berceau de l’architectu­re américaine. Vertige assuré —

- par SERGE RAFFY

Depuis le 103e étage de la Willis Tower, Chicago, capitale du blues, a des allures de musée urbain à ciel ouvert. Choisir dans cette profusion de gratte-ciel plus fameux les uns que les autres est un véritable casse-tête. Tous racontent l’histoire d’une ville naufragée, détruite par un incendie, en 1871, et reconstrui­te par les plus grands architecte­s américains, avec l’audace et le génie des pionniers. Pour les amoureux d’Art nouveau, d’Art déco ou d’art contempora­in, rien ne vaut une balade dans le quartier du Loop, en plein centre-ville, sur les bords du lac Michigan.

MILLENNIUM PARK

Depuis la terrasse de la Chicago Athletic Associatio­n, club chic réservé aux hommes jusqu’en 1972, devenu un hôtel, sur la South Michigan Avenue, la vue est imprenable sur le Millennium Park, tout près de l’Art Institute of Chicago, et sur le « Cloud Gate », miroir géant en 3D de 110 tonnes, conçu par Anish Kapoor, dans lequel se reflète la skyline de Chicago, à l’infini. Les habitants de Chicago surnomment cette oeuvre insolite et sublime « The Bean » (le haricot). Elle est située à deux pas d’un autre bijou architectu­ral, le Jay Pritzker Pavilion, amphithéât­re métallique en forme de vaisseau spatial, dessiné par l’architecte Frank Gehry. C’est le lieu incontourn­able de la capitale de l’Illinois.

PIZZA UNIQUE AU MONDE

On l’appelle la deep dish. La pizza version Chicago, créée par les immigrés italiens durant la prohibitio­n, est le gratte-ciel de la pizza, une tarte géante de cinq centimètre­s d’épaisseur, dans laquelle la mozzarella coule à flots. Impossible de quitter la ville sans faire un tour chez Gino ou chez Edwardo. Une dizaine d’autres restaurant­s italiens proposent ce plat typique, à éviter pour les petites faims. Calorique à souhait.

LA PISCINE DE JOHNNY WEISSMULLE­R

Johnny Weissmulle­r, champion olympique de natation, l’homme qui incarna Tarzan dans le cinéma américain des années 1930, mais aussi Esther Williams, la reine des ballets nautiques de l’époque d’Al Capone, s’entraînère­nt dans le bassin olympique de l’hôtel Inter-Continenta­l, situé au 14e étage de ce bâtiment quasi rococo, sous les yeux d’une statue de Neptune. L’hôtel, ancienneme­nt Medinah Athletic Club, sur Michigan Avenue, building où se mêlent à profusion arts mésopotami­en, mauresque, vénitien, est un patchwork kitch qui mérite plus qu’un détour. L’accès à la piscine coûte 20 dollars.

VISITE CHEZ FRANK LLOYD

Paradoxe : le pape de l’architectu­re américaine, Frank Lloyd Wright (1867-1959), qui a dessiné plus de 500 bâtiments durant sa longue carrière, dont 90 sont situés à Chicago, était un adepte de l’horizontal­ité. Sa maison-atelier, qu’on peut visiter à Oak Park, dans les environs de Chicago, est un laboratoir­e de ce qu’il a appelé le Prairie Style, concept d’architectu­re proche de la nature. Tout le contraire des buildings géants de sa ville.

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