L'Obs

MERCI MACRON !

- JULIEN MARTIN

Il y a un an, les tensions entre Manuel Valls et Emmanuel Macron étaient révélées au grand jour. Pas un journal qui ne se soit fait l’écho de la haine du premier envers le second. Pas un jour ne passait sans qu’il soit souligné que le Premier ministre se faisait dépouiller de ses marqueurs politiques. Les habits de réformateu­r, le positionne­ment à la droite du PS, l’image du Brutus en puissance… Le ministre de l’Economie raflait tout. Ceint de l’étendard de la jeunesse, qui plus est. A Matignon, Valls se « fillonisai­t ». Lorsqu’à Bercy Macron pavanait.

Un an et une démission plus tard, cette haine ne s’est pas envolée, mais la hache de guerre est enterrée. Ce qui agaçait le Premier ministre n’est plus. L’ancien ministre n’est plus en position de bafouer la sacro-sainte solidarité gouverneme­ntale ni de se prévaloir de la bienveilla­nce d’un président aujourd’hui trahi par lui. Surtout, les deux ambitieux n’occupent plus le même couloir.

Macron a contraint Valls à se recentrer. Quand l’un crée un mouvement ni de droite ni de gauche, l’autre crie son amour du socialisme. Quand l’un tue le père, l’autre joue la carte de la loyauté. Si d’aventure François Hollande venait à jeter l’éponge, son Premier ministre, ainsi reposition­né, paraît désormais être l’homme idoine pour le remplacer. Il peut remercier son ancien meilleur ennemi.

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