INVESTIR AUTREMENT
Il n’y a pas que l’assurance-vie dans l’existence! Les grands crus ou les créations artistiques sont aussi des moyens d’arrondir son patrimoine en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse
Les oeuvres d’art, les vins ou les forêts constituent des placements à envisager une fois que l’organisation patrimoniale et financière traditionnelle est bien consolidée. L’atout majeur de ces investissements? Leurs performances sont déconnectées de l’évolution des marchés financiers et des cycles de l’immobilier. De plus, leur détention (notamment la forêt) permet de profiter d’une fiscalité attractive et de disposer d’un bon outil pour la transmission d’un patrimoine. Attention, ils ne doivent pas peser plus de 5% de vos avoirs.
QUAND L’ART EST RENTABLE
Depuis déjà plusieurs années, ce placement n’est plus réservé à une élite de collectionneurs fortunés, la variété de l’offre permettant aux amateurs de passer à l’acte. En moins de trente ans, l’oeuvre d’art est passée du statut de bien de luxe à celui de bien de consommation. Près de 2 millions d’oeuvres sont créées chaque année, contre 200 000 il y a encore trois décennies, et l’art est désormais accessible à tous et à tous les budgets. Les premiers prix tournent autour de 1 000 € pour une photo à tirage limité. De l’Amérique du Sud à la Chine en passant par le Moyen-Orient, les créateurs ont souvent un site internet qui leur sert de vitrine pour se faire connaître dans leur pays et à l’étranger. Pour des tickets d’entrée proches de 50 000 et 100 000 €, les rendements peuvent atteindre respectivement 5 à 7% et 12 à 15% par an. Mais, bien entendu, tout cela est très aléatoire !
DU BON VIN SANS LE BOIRE
Acheter du vin, le conserver quelques années et le vendre avec une juteuse plus-value. Tel est le séduisant scénario proposé par de nombreuses sociétés internet spécialisées dans le placement en vin (Patriwine, Cavissima…). Selon ces dernières, l’accès à cet « or rouge » ou « or blanc » n’a jamais été aussi simple. Plus besoin d’être riche ou expert en grands crus pour se constituer une cave en achetant des bouteilles à l’unité ou en caisse. Selon des tickets d’entrée compris entre 500 000 et 150 000 €, ces intermédiaires du « vin d’épargne » déclinent des formules de gestion libre ou pilotée. Dans ce dernier cas, ils s’occupent de tout. Le placement dans le vin est aussi accessible via des parts de groupements fonciers viticoles (GFV). La durée de détention de cet actif est d’au moins cinq ans, et les rendements sont modestes : entre 1,5 et 3%.
L’OR VERT SUR PLUSIEURS GÉNÉRATIONS
D’une rentabilité stable de l’ordre de 2 à 3% par an, la forêt permet surtout de bénéficier d’avantages fiscaux en matière d’ISF et facilite la transmission. Pour s’offrir entre 75 et 100 hectares, il faut disposer d’un budget proche de 500 000 €. Selon la région, la superficie et la qualité de la parcelle, la dépense peur monter jusqu’à 5, voire 15 millions d’euros. Si la détention en direct est souvent limitée à une forêt, l’acquisition indirecte, via l’achat de parts d’un groupement forestier, permet de jouer la diversification géographique. Ce type d’investissement est délégué à un spécialiste. Ce placement, dont les revenus proviennent essentiellement des coupes de bois et des droits pour la chasse, mobilise les fonds pendant au moins dix ans (voire beaucoup plus).