“Pour un new deal vert”
f ace aux grands défis de ce siècle que sont la crise écologique, l’explosion des inégalités et l’affaissement démocratique qui les accompagne, les solutions du revival et du « chacun pour soi », de Trump à Poutine, ne sont qu’une illusion régressive qui nous prépare des désastres politiques encore plus violents.
L’Europe est une partie de la solution, à condition de la sortir du néolibéralisme, de l’austérité et de la technocratie où l’ont plongée nos dirigeants, qui poussent toujours plus loin la circulation sans entrave des marchandises, des services, des investissements, et qui érigent des murs, des camps et des barbelés pour les personnes. A condition qu’elle devienne enfin le levier d’une régulation publique de la mondialisation qui privilégie les citoyens sur les grandes firmes, les droits humains, sociaux et environnementaux sur les intérêts privés. Bref, le contraire des traités transatlantiques Tafta et Ceta.
Je défends l’interdiction sur le marché européen de produits issus de pays qui ne respectent pas la liberté syndicale ou s’exonèrent de la lutte contre le dérèglement climatique. C’est la protection du climat et des salariés, ici et là-bas. Je propose également un plan d’investissement à hauteur de 600 milliards d’euros par an, financé par la Banque européenne d’Investissement et la Banque centrale européenne, ciblé sur la transition énergétique, le numérique, la santé et la jeunesse. Ce « green new deal », en modernisant l’économie, en créant des milliers de PME et des millions d’emplois sur tous nos territoires, en redonnant espoir à notre jeunesse, est le meilleur moyen de répondre aux crises de solidarité qui secouent notre continent, de reconquérir notre souveraineté démocratique et la maîtrise de nos vies.
« Ce que l’humanité a désormais en commun, c’est le fait que nous sommes appelés à vivre exposés les uns aux autres, et non enfermés dans des frontières, des cultures et des identités », déclarait récemment Achille Mbembe. A nous de tisser des liens avant qu’il n’y ait plus que des ennemis.