L'Obs

Le pari “keynésien ”

- Par SOPHIE FAY

juste un moment de désarroi après l’annonce de l’élection de Donald Trump, puis toutes les Bourses sont reparties à la hausse, l’action Caterpilla­r en tête! Wall Street, qui votait Hillary, aurait-elle la mémoire courte? Pas du tout. « Les analystes n’ont qu’un mot à la bouche : “infrastruc­tures” », note Didier Saint-Georges, directeur général de la société d’investisse­ment Carmignac. Le candidat républicai­n l’a promis :

il va investir 500 milliards de dollars (458 milliards d’euros) dans les routes, la rénovation des centres-villes, les ponts… Deux fois plus que ce qu’avait annoncé Clinton. « Un plan de reconstruc­tion d’aprèsguerr­e », évalue l’économiste Jean-Paul Fitoussi, surtout s’il est doublé avec l’argent de Wall Street et des épargnants, via les partenaria­ts public-privé. Rien de mieux pour doper immédiatem­ent la croissance. L’économie selon Trump le promoteur, c’est donc avant tout un grand plan de relance keynésienn­e, financé par le déficit et la banque centrale américaine (la Federal Reserve). Une politique à l’opposé de la doxa de son parti, mais digne de ce que réclamait Arnaud Montebourg avant sa démission à l’été 2014. Attention, plusieurs élus républicai­ns au Congrès – qui ont bloqué pendant six ans les investisse­ments en infrastruc­tures proposés par Obama – ont déjà dit qu’ils y regarderai­ent à deux fois avant de laisser filer la dépense publique. Et les économiste­s rappellent le grand risque lié à cette politique typique des années 1970 : après le premier choc salutaire sur l’emploi, gare à l’inflation.

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