PAR JON NGUYEN
Documentaire américain (1h30).
Qui souhaite connaître le David Lynch (photo) d’avant « Eraserhead » (1977) trouvera dans ce film de quoi satisfaire sa curiosité. Le maître lui-même ayant contribué à la confection du portrait, les souvenirs d’enfance affluent, qui s’appuient sur nombre de photos et de films de famille ; et comme il a également veillé à tout, rien ne dépasse. Lynch se montre dans sa maison des collines de Hollywood, ses trois maisons plus précisément, filmé dans son atelier de peintre (mais non dans sa somptueuse salle de projection, d’enregistrement, de mixage…), au travail, en réflexion, échangeant avec sa petite fille. Son parcours se trouve restitué, et c’est passionnant. La voie qui l’a conduit au cinéma ayant été tortueuse, c’est bien d’une vie dévolue entièrement à l’art qu’il s’agit, avec ses faux départs, ses embardées, ses contrariétés, ses divines surprises. Y aura-t-il une suite, qui consisterait à retracer les aléas de la vie de Lynch cinéaste et musicien ? C’est à souhaiter, mais, pour l’heure, aucun « lynchien » ne voudra manquer ça, ne serait-ce que parce que l’homme s’y montre digne de ses deux surnoms : « le James Stewart tombé de Mars » (Mel Brooks) et le « Norman Rockwell psychopathe » (« The New York Times »).