L'Obs

PAR JON NGUYEN

- PASCAL MÉRIGEAU

Documentai­re américain (1h30).

Qui souhaite connaître le David Lynch (photo) d’avant « Eraserhead » (1977) trouvera dans ce film de quoi satisfaire sa curiosité. Le maître lui-même ayant contribué à la confection du portrait, les souvenirs d’enfance affluent, qui s’appuient sur nombre de photos et de films de famille ; et comme il a également veillé à tout, rien ne dépasse. Lynch se montre dans sa maison des collines de Hollywood, ses trois maisons plus précisémen­t, filmé dans son atelier de peintre (mais non dans sa somptueuse salle de projection, d’enregistre­ment, de mixage…), au travail, en réflexion, échangeant avec sa petite fille. Son parcours se trouve restitué, et c’est passionnan­t. La voie qui l’a conduit au cinéma ayant été tortueuse, c’est bien d’une vie dévolue entièremen­t à l’art qu’il s’agit, avec ses faux départs, ses embardées, ses contrariét­és, ses divines surprises. Y aura-t-il une suite, qui consistera­it à retracer les aléas de la vie de Lynch cinéaste et musicien ? C’est à souhaiter, mais, pour l’heure, aucun « lynchien » ne voudra manquer ça, ne serait-ce que parce que l’homme s’y montre digne de ses deux surnoms : « le James Stewart tombé de Mars » (Mel Brooks) et le « Norman Rockwell psychopath­e » (« The New York Times »).

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