L'Obs

Tristan Carné choisira les plans

- VÉRONIQUE GROUSSARD

C’est l’homme que le public ne verra jamais, mais les candidats qui débattront le 20 mars, sur TF1, ne s’y trompent pas: Tristan Carné tient leur image au bout de ses doigts. Installé en régie, ce réalisateu­r éclectique, qui vole de « The Voice » aux « Enfoirés » en passant par « Danse avec les stars », le départ du Vendée Globe ou la soirée de clôture de Cannes, décidera de ce que les spectateur­s verront. Il était déjà aux manettes lors du premier débat de la primaire de la droite, qui a donné le la à tous les autres. Si ce débat avait été jugé formelleme­nt réussi, c’est qu’avec Catherine Nayl, directrice générale adjointe de l’informatio­n de TF1, il avait conquis une vraie marge de liberté en réintrodui­sant les plans de coupe, bannis depuis l’époque Mitterrand. Cela n’a l’air de rien, mais les réactions silencieus­es – une moue, les yeux au ciel, un regard lointain… – des candidats pendant que les autres parlent racontent des choses. Et cela peut même se révéler ravageur. « Le résultat est beaucoup plus vivant. La question n’a pas été discutée car, avec les portables, les candidats ont l’habitude d’être filmés tout le temps. » Reviendron­t-ils en arrière lors du débat de l’entre-deux-tours ? Ce n’est pas tranché. Le 20 mars, Tristan Carné s’impose une règle : faire le même nombre de plans de coupe pour chacun. « Je me dois d’être le plus neutre possible. Par exemple, je bannis les gros plans sur leurs notes. Si un candidat plongeait sans arrêt le regard dans ses papiers, je m’interdirai­s de le montrer car cela induirait l’idée qu’il ne connaît pas ses dossiers. »

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