Tristan Carné choisira les plans
C’est l’homme que le public ne verra jamais, mais les candidats qui débattront le 20 mars, sur TF1, ne s’y trompent pas: Tristan Carné tient leur image au bout de ses doigts. Installé en régie, ce réalisateur éclectique, qui vole de « The Voice » aux « Enfoirés » en passant par « Danse avec les stars », le départ du Vendée Globe ou la soirée de clôture de Cannes, décidera de ce que les spectateurs verront. Il était déjà aux manettes lors du premier débat de la primaire de la droite, qui a donné le la à tous les autres. Si ce débat avait été jugé formellement réussi, c’est qu’avec Catherine Nayl, directrice générale adjointe de l’information de TF1, il avait conquis une vraie marge de liberté en réintroduisant les plans de coupe, bannis depuis l’époque Mitterrand. Cela n’a l’air de rien, mais les réactions silencieuses – une moue, les yeux au ciel, un regard lointain… – des candidats pendant que les autres parlent racontent des choses. Et cela peut même se révéler ravageur. « Le résultat est beaucoup plus vivant. La question n’a pas été discutée car, avec les portables, les candidats ont l’habitude d’être filmés tout le temps. » Reviendront-ils en arrière lors du débat de l’entre-deux-tours ? Ce n’est pas tranché. Le 20 mars, Tristan Carné s’impose une règle : faire le même nombre de plans de coupe pour chacun. « Je me dois d’être le plus neutre possible. Par exemple, je bannis les gros plans sur leurs notes. Si un candidat plongeait sans arrêt le regard dans ses papiers, je m’interdirais de le montrer car cela induirait l’idée qu’il ne connaît pas ses dossiers. »