L'Obs

Pourquoi eux ? Clémence et Matthieu Dru, duo de Côme

Ce jeune duo parisien a créé Côme, une marque moderne, éthique, chic et originale

- Par ELVIRE EMPTAZ XAVIER ROMEDER

QUI SONT-ILS ?

Ils ont des allures de mannequin. Clémence, 28 ans, a un air malicieux et une élégance bourgeoise. Elle parle sous le regard complice de son frère Matthieu, 26 ans, échalas de 2 mètres au timbre grave et à la stature rassurante. Ensemble, ils ont fondé la marque de prêt-à-porter féminin Côme, en 2014. Le nom vient du grec kosmos, qui signifie « univers ». Le leur, raffiné et contempora­in, repose sur la complément­arité. « On se dit tout, on échange sur tout, on se connaît par coeur! Mais nous avons appris à mettre une limite entre notre vie privée et notre vie profession­nelle, nous avons arrêté les textos en pleine nuit. » Ils dégagent une forme de sagesse, dans leur façon tant de s’exprimer que de s’engager et de développer leur projet. « Je leur ai couru après pendant un an et demi avant qu’ils se décident à signer avec nous ! » s’amuse leur attachée de presse, Sabrina Cellerier, d’Univers Presse.

D’OÙ VIENNENT-ILS ?

Le duo a grandi à Paris dans une famille de cinq enfants. « Chez nous, tout le monde est un peu artiste : nous avons deux frères dans la musique, une soeur réalisatri­ce, et notre mère est sculptrice. » Enfants, ils ont beaucoup voyagé et habité à New York pour le travail de leur père, un ancien publicitai­re de renom. Clémence a appris le métier de la mode à Paris, Londres et Florence. Matthieu s’est concentré sur l’économie et l’entreprene­uriat. Ils ont terminé leurs études en même temps et décidé aussitôt de travailler ensemble. « Nous avons d’abord eu l’idée de faire un camion itinérant pour vendre différente­s marques et quelques pièces à nous, mais la mairie croulait déjà sous les demandes… » Ils font une vente pour écouler les habits acquis. « Ce sont les nôtres qui sont partis le mieux. Nous avons compris que nous tenions quelque chose. » Ils lancent alors une dizaine de modèles, très vite adoptés par des filles de la mode comme Caroline de Maigret.

QUE FONT-ILS ?

Ils traduisent leurs personnali­tés opposées mais complément­aires dans des vêtements bimatières, bicolores, parfois réversible­s. Un imprimé romantique est cassé par des bords francs ou du jean brut. « On fait des pièces originales, mais qui restent portables. Notre plus grande joie, c’est de voir des filles qui portent nos créations. » La dualité et l’éthique sont leurs fils rouges. « Comme beaucoup de créateurs de notre génération, nous sommes sensibles au développem­ent durable et au côté artisanal. » Ils ont conçu, avec la marque CSAO, une petite ligne de vestes réalisées à Paris et brodées sur l’île de Gorée, au Sénégal, par des jeunes mères recueillie­s par l’associatio­n La Maison rose. Ils vont également lancer cinq bijoux avec Innocent Stone, un joaillier éthique qui utilise des diamants certifiés à Anvers, mais produits en laboratoir­e. Côme compte désormais une quinzaine de points de vente prestigieu­x à travers le monde, dont Le Bon Marché à Paris. Le duo ne s’interdit pas de faire entrer un jour un investisse­ur au capital pour s’agrandir, mais préfère pour l’instant jouir d’une « liberté totale ».

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