L'Obs

10 choses à savoir sur… Theresa May

Le 29 mars, la Première ministre britanniqu­e a engagé la procédure de divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Une responsabi­lité historique

- SARAH HALIFA LEGRAND

1 “HARD BREXIT” Son mantra, c’est « Brexit veut dire Brexit ». Certes, Theresa May a un temps espéré pouvoir limiter le nombre d’Européens de l’Est qui affluent sur l’île – sa bête noire – tout en restant dans le marché unique. Bref, avoir le beurre et l’argent du beurre. Mais Bruxelles s’est montré intransige­ant : les quatre piliers de l’Union – la libre circulatio­n des biens, des capitaux, des services et des personnes – sont indissocia­bles. May a du coup claqué la porte : « bye-bye », Londres sortira donc du marché unique. 2 THATCHER L’ombre tutélaire de Margaret Thatcher plane sur elle. Deuxième femme à occuper le poste de Premier ministre, Theresa May, 60 ans, promet d’être aussi dure en affaires, pendant les deux ans de négociatio­ns avec Bruxelles, que Thatcher, restée célèbre pour son « I want my money back ! » (« Rendez-moi mon argent ! ») lancé aux Européens en 1979. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle se voie à son tour affublée de l’illustre surnom de « Dame de fer ». 3 MERKEL En Allemagne, on l’appelle l’« Angela Merkel d’Angleterre ». Comme la chancelièr­e allemande, elle est fille unique de pasteur et n’a pas d’enfants. Elle a gardé de sa jeunesse dans un presbytère du sud-est de l’Angleterre un caractère austère, discret, prudent. Passée par l’école publique, elle entame ensuite des études de géographie puis travaille dans le secteur bancaire avant d’être élue conseillèr­e municipale en 1986. Elle cultive son image de citoyenne ordinaire. 4 SPHINX Elle est du genre sphinx. Si énigmatiqu­e qu’elle a été surnommée par la presse « Theresa Maybe, Maybe not » (« Theresa peut-être, peut-être pas »). Euroscepti­que dans l’âme, elle a pourtant brouillé les cartes en défendant, certes timidement, le maintien du Royaume-Uni dans l’UE pendant la campagne référendai­re. 5 “SO BRITISH” Elle boit du thé Earl Grey, a pour livre de chevet « Orgueil et Préjugés » de Jane Austen, adore le cricket, les randonnées, la cuisine et, dès qu’elle le peut, elle se rend à la messe dans la circonscri­ption de Maidenhead, au bord de la Tamise, qu’elle représente au Parlement depuis 1997. Difficile de faire plus British ! 6 “PREMIER FLIC” Avant d’être catapultée à Downing Street à la suite du référendum sur le Brexit, elle a battu le record de longévité au ministère de l’Intérieur. Pendant six ans, elle s’est illustrée par son extrême fermeté, que ce soit contre les prêcheurs islamistes, les émeutiers de 2011 ou les étrangers. Suppressio­n du regroupeme­nt familial pour les plus modestes, refus des quotas de réfugiés proposés par Bruxelles… L’immigratio­n, c’est son obsession. 7 INTERVENTI­ONNISME Fini le sacro-saint « laisser-faire » ! A la surprise générale, c’est une Première ministre conservatr­ice qui a annoncé le grand retour de l’Etat dans l’économie britanniqu­e. Contre les inégalités sociales et les abus de la finance, pour soutenir des secteurs clés et protéger l’île des turbulence­s provoquées par le Brexit, May prône tout bonnement l’interventi­on de l’Etat. Objectif : « Construire un pays qui s’occupe de tous ses citoyens, pas d’une poignée de privilégié­s. » 8 LÉOPARD Tout le Royaume-Uni a les yeux rivés depuis des mois sur ses pieds. Theresa May est shoeaholic et affectionn­e en particulie­r les escarpins léopard. Une excentrici­té qu’elle assume publiqueme­nt. « J’aime les vêtements », a-t-elle aussi reconnu sur la BBC. Elle a même avoué que, sur une île déserte, elle emporterai­t… « un abonnement à “Vogue” »! 9 FÉMINISME « This is what a feminist looks like » (« Voilà à quoi ressemble une féministe »). La photo où elle porte un tee-shirt frappé de ce slogan a fait le tour du web. Theresa May a toujours voulu prouver qu’« une femme peut faire le job » aux plus hauts postes. Elle a même participé en 2005 à la création d’un groupe baptisé Women2Win pour obtenir plus de places éligibles pour les femmes au sein du Parti conservate­ur. 10 TRUMP Elle a été le premier chef d’Etat reçu par Donald Trump après son investitur­e. Donald, qui exècre l’Union européenne et a applaudi le « merveilleu­x » Brexit, s’est fait une joie de discuter avec Theresa d’un futur accord commercial bilatéral au nez et à la barbe des Européens. Bruxelles a apprécié…

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