L'Obs

On en parle Yooma, l’hôtellerie family

Yooma, nouveau concept d’hôtel dédié aux groupes d’amis et aux familles, vient d’éclore dans la capitale. Design, confortabl­e, à des tarifs accessible­s… Décryptage

- Par DORANE VIGNANDO

C ontrer frontaleme­nt Airbnb. Voilà le pari de Pierre Beckerich, fondateur du tout nouveau hôtel Yooma à Paris : « Un tiers des personnes qui séjournent dans la capitale viennent à quatre ou plus. Qui songe à eux à part Airbnb ? J’ai donc décidé de créer un lodge urbain de première qualité accueillan­t familles ou amis à prix très compétitif­s », martèle-t-il. Voici venu le temps de la contre-attaque au travers d’une nouvelle génération d’hôtels ultraconne­ctés à prix cool, qui ne sont pas des auberges de jeunesse mais comptent bien marcher sur les plates-bandes du géant américain afin d’attirer les familles, les fameux « millennial­s » (18-30 ans) et autres « tripsters » (les « touristes qui explorent »), nouveau terme branchouil­le imaginé par les cerveaux du marketing. Un vocabulair­e un peu agaçant, mais qui montre un autre positionne­ment. A l’image de la nouvelle marque Jo&Joe du groupe Accor qui vient de lancer son « Open House » à Hossegor, sorte d’auberge espagnole chic, mélangeant chambres et apparts à partager, location privée et nuits insolites en yourtes, hamacs ou caravanes (à partir de 25 €).

Moins esprit surf camp, l’hôtel Yooma, inauguré ce 7 juin à Paris, compte également capter ces tribus mais en proposant un véritable service hôtelier. Installé quai de Grenelle, en front de Seine, au milieu des tours très seventies et parfois franchemen­t moches, le bâtiment se fond dans cette masse de béton. La façade d’aluminium striée de bandes bleues et blanches (que l’on retrouve aussi dans les couloirs et sur les murs du parvis) est signée de l’artiste Daniel Buren, « qui, depuis ses fameuses colonnes du Palais-Royal, n’avait jamais créé d’oeuvre pérenne d’une telle ampleur dans

la capitale », remarque Pierre Beckerich. Le ton est emphatique mais l’aménagemen­t intérieur, imaginé par le designer Ora Ito, plutôt tranché : grands canapés bleus, murs bleus, bar bleu, lobby bleu où officie le réceptionn­iste « Nono » le robot. Sur la droite, un vaste restaurant vue Seine propose de bons petits plats de saison (de 12 à 15 €) à déguster assis sur des chaises dépareillé­es de Jean-Charles de Castelbaja­c pour Fairmob, Thonet, Knoll ou Drucker.

Les 106 chambres, elles, se déclinent pour deux (90€), quatre (140€) ou six (190€) dans toute leur « simplexité » pour reprendre l’expression d’Ito, avec lit king size et « matelas de qualité palace », à côté de « pods », lits-cabanes avec panneaux colorés coulissant­s afin d’exploiter un minimum d’espace pour un maximum d’effet. Fonctionne­l. Ajoutez à cela un immense potager sur le toit de 1000 mètres carrés, une école de cuisine pour les enfants, des artistes en résidence, un sauna, une salle de sport, une cave à vins, un service de concierger­ie en ligne et même des visiophone­s mis à dispositio­n gratuiteme­nt pour dîner en gardant un oeil sur les enfants. Alors, Airbnb ?

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L’aménagemen­t intérieur est signé Ora Ito, la façade Buren.

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