Une piste sans étoiles

CIRKOPOLIS, PAR LE CIRQUE ÉLOIZE. LE 13E ART, PARIS-13E , 01-53-31-13-13, HORAIRES VARIABLES. JUSQU’AU 29 OCTOBRE.

Même si, sans se prétendre propriétaire du nombre treize, porte-bonheur ou porte-malheur, la directrice du théâtre 13 craint qu’il y ait confusion entre les lieux, l’ouverture d’un nouveau théâtre est forcément une bonne nouvelle. Surtout s’il s’agit d’un ancien cinéma situé dans un quartier excentré, en l’occurrence le Grand Ecran de la place d’Italie. Depuis le 28 décembre 1895, jour funeste où les frères Lumière ont projeté leur premier film à Paris, tant de salles de théâtre ont été reconverties en cinoches ! N’allons pas pleurer si maintenant la tendance s’inverse. C’est avec le cirque Eloize que les directeurs du 13e Art inaugurent leur salle de 900 places, qu’ils souhaitent sans frontières. On aurait aimé applaudir sans réserve ce spectacle québécois dont les décors (des images de synthèse représentant d’énormes engrenages tournant dans des halls d’usines vides de personnel) s’inspirent de « Metropolis », le chef- d’oeuvre de Fritz Lang. Malheureusement le contenu est moins fantastique que l’emballage. Excepté l’ensorcelant numéro de diabolo d’Arata Urawa, seul l’autre soir à avoir sorti pour un temps le public de sa léthargie, « Cirkopolis » assemble des attractions déjà vues et exécutées avec plus de brio ailleurs. Sans doute cette jeune troupe soudée est-elle fort sympathique mais est-ce suffisant pour passer une bonne soirée ? Si vous emmenez des djeunes, gare à vous, ils vont vous « pourrir ».