“DES TROUS DANS LA RAQUETTE”
Le Bureau central du Renseignement pénitentiaire (BCRP) appartient au deuxième cercle du renseignement (le premier est composé de la DGSI, de la DGSE, de la DRM, de la DRSD, de DNRED et de Tracfin). Avec une enveloppe de 4 M€ en 2017, le service compte 300 agents, dont une quarantaine au bureau central. Il est le seul service de renseignement dirigé par une magistrate. Budget et effectifs doivent encore s'étoffer, a promis la garde des Sceaux, Nicole Belloubet. Après 51 hommes supplémentaires en 2017, 35 nouveaux agents arriveront encore en 2018. Auparavant, le renseignement en prison était assuré par l’état-major de sécurité de l’administration pénitentiaire, créé en 2003 après l’évasion de Fresnes d’Antonio Ferrara. « Tout le monde considérait qu’il y avait des trous dans la raquette. Nous avons avancé mais est-ce suffisant ? », s’interroge Sébastien Pietrasanta, ancien député socialiste devenu aujourd’hui consultant et qui fut rapporteur de la commission d’enquête sur les moyens mis en oeuvre par l’Etat pour lutter contre le terrorisme. Selon lui, « il faut poursuivre encore l’effort dans cette voie. Les créations de postes sont très en deçà de la réalité ». Il est loin le temps où, garde des Sceaux, Christiane Taubira hésitait à développer ces pratiques, convaincue que l’espionnage en détention n’était pas la mission naturelle de la pénitentiaire et que son déploiement attiserait la défiance envers ses agents. M. D.