LE “RIC”, REMÈDE À LA CRISE DE LA DÉMOCRATIE ?
Les « gilets jaunes » ont remis au goût du jour le RIC, le « référendum d’initiative citoyenne », avatar du référendum d’initiative populaire, vieille idée d’Emmanuel Mounier reprise par Pasqua, Giscard et Le Pen. En le rebaptisant « citoyen » dans son programme présidentiel, Jean-Luc Mélenchon y avait ajouté la possibilité de révoquer des élus en cours de mandat. Lors de ses voeux, Emmanuel Macron ne l’a pas évoqué, souhaitant simplement « redonner toute sa
vitalité à notre démocratie » et faire « évoluer » nos institutions. Pour permettre au système démocratique de vivre en dehors des échéances électorales, on peut certes adopter la solution des consultations citoyennes de temps à autre. Mais on pourrait peut-être réfléchir aussi à dissocier élection présidentielle et élections législatives. L’instauration du quinquennat et la concordance de la présidentielle et des législatives ont en effet abouti à supprimer, de facto, les législatives à mi-parcours, donc une respiration possible pendant le mandat présidentiel. Faute de retour possible à un régime parlementaire, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout de la logique du quinquennat et aller vers un vrai régime présidentiel ? Contrairement à ce qu’on croit, ce régime garantit un Parlement puissant, d’autant plus que le chef de l’Etat n’y dispose pas du droit de dissolution… Faire évoluer nos institutions ? Pourquoi pas ? A condition d’en profiter pour leur redonner une cohérence perdue à force de réformes successives. Et cesser de bricoler.