Marivaux en plein drame
LE PRINCE TRAVESTI, DE MARIVAUX. LE 10 JANVIER AU PERREUX-SUR-MARNE (CENTRE DES BORDS DE MARNE), DU 23 JANVIER AU 1ER FÉVRIER À MALAKOFF (SCÈNE NATIONALE 71), DU 6 AU 10 FÉVRIER À VERSAILLES (THÉÂTRE MONTANSIER).
C’est une tragi-comédie politique qui n’est pas dans les couleurs habituelles de Marivaux. On dirait qu’à 36 ans, il a envie de renouer avec « Annibal », son unique tragédie. Malheureusement, comme si le spectateur n’était pas capable d’en sentir tout seul la noirceur, Yves Beaunesne l’exagère. Excepté les réjouissantes interventions d’Arlequin (Thomas Condamine), on a plus l’impression d’assister à un drame romantique allemand qu’à une comédie d’un philosophe français des Lumières. Tout est sombre, décor, costumes, éclairage. Impossible d’interpréter Marivaux plus à contresens. On peut avec lui se dispenser de cheveux poudrés à blanc et de robes à paniers, mais pas de légèreté ni d’éclat.