L'Obs

Aller simple

A seulement deux heures de Paris, la cité de Rubens cultive un esprit créatif qui en fait une des visites les plus excitantes d’Europe

- Par ÉDITH PAULY

Anvers, le joyau flamand

Deux heures assis dans le train à regarder la brumeuse campagne défiler suffisent, au départ de Paris, pour rejoindre la belle flamande. Premier choc à l’arrivée : la gare, une folie néo-baroque inaugurée en 1905 avec sa coupole culminant à 75 mètres de hauteur. Riche de son patrimoine historique des xvie et xviie siècles, Anvers n’en dédaigne pas pour autant les architectu­res les plus contempora­ines, de la Maison du Port de Zaha Hadid au MAS (musée ethnograph­ique) de Willem Jan Neutelings. Epicentre de la mode, des diamantair­es, des musées et des restaurate­urs défricheur­s, la cité belge mérite amplement une visite.

Certes, ce n’est ni Bruges ni Amsterdam, mais ce n’en est pas moins une ville d’eau. Celle de l’Escaut et son gigantesqu­e port, deuxième d’Europe, sans oublier tous ses canaux souterrain­s à explorer. Ici, aucun pont ne franchit le fleuve, seuls des tunnels permettent de passer d’une rive à l’autre. Doté d’escalators géants en bois, le Sint-Annatunnel au style Art déco est réservé aux piétons, une curiosité de plus de 500 mètres de longueur à parcourir à vélo pour les plus paresseux.

Dans l’ancienne ville, deux monuments dominent : la tour Boerentore­n, premier gratte-ciel européen avec ses faux airs d’Empire State Building, et la cathédrale Sainte-Marie, superbe édifice gothique paré d’oeuvres d’art remarquabl­es dont « l’Homme qui porte la croix », sculpture de Jan Fabre, et de somptueux Rubens. Que l’on peut également admirer dans sa maison-musée qui dévoile aussi de magnifique­s Antoine van Dyck et Bruegel l’Ancien. Reconnu également par les fins gourmets, Anvers compte pléthore de bons petits restos. Exemple avec le Jane, autrefois chapelle militaire, aujourd’hui réaménagée par le designer Piet Boon, avec ses vastes fenêtres aux vitraux revisités par les créatifs trublions de Studio Job, et un lustre dément de la manufactur­e libanaise PSLab. Un conseil : avec ses deux étoiles au Michelin, réservez très, très en amont. Sinon, vous pourrez toujours prendre un cocktail accompagné de petites assiettes dans l’Upper Room Bar.

A ne pas manquer aussi, l’actuelle exposition « Chambre des Merveilles 1 » au Diva, nouveau musée du diamant. Axel Vervoordt, éminent architecte d’intérieur, s’en est vu confier le commissari­at. L’expo se présente tel un cabinet de curiosités où sont exposées des pièces hétéroclit­es et exceptionn­elles : un porcelet tatoué de motifs de l’artiste Wim Delvoye, des bocaux avec animaux, une molaire de mammouth, ou encore l’oeuvre « Random Triangle Mirror » d’Anish Kapoor... D’autres grands noms de l’art contempora­in sont aussi de la partie comme Alexander Calder, Lucio Fontana, Marina Abramović, David Huycke… Enfin, pour du 100% glamour, allez quelques salles plus loin vous extasier devant les diadèmes, broches et parures de maharajas, princesses et autres stars hollywoodi­ennes. Le Diva se visite des carats plein les yeux.

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LE MAS, DESSINÉ PAR WILLEM JAN NEUTELINGS.

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